AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782742786480
301 pages
Actes Sud (03/10/2009)
3.11/5   67 notes
Résumé :
Où l'on retrouve Madeline Dare, l'héroïne de Champs d'ombres, précédent roman de Cornelia Read. Madeline a fini par quitter son trou de Syracuse et, après quelques ennuis avec la justice (elle a quand même abattu un homme), la voilà dans les monts Berkshire, Massachusetts. Campagne tranquille et belles demeures. Son mari adoré ayant perdu son boulot, elle doit accepter un poste de professeur d'histoire à la Santangelo Academy, établissement privé pour adolescents à ... >Voir plus
Que lire après L'Ecole des dinguesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,11

sur 67 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
1 avis
Je termine ma découverte de cette auteur par la lecture du tome 2 - on ne lit pas toujours les romans dans l'ordre que l'on veut, et c'est déjà bien que la bibliothèque ait eu les trois. Madeline a quitté le journal où elle travaillait, elle a dû aussi quitter Syracuse pour le Massachusetts. Ce n'est pas seulement à cause de la perte de son emploi qu'elle en ait là, Dean, son mari chéri, est lui aussi à la recherche d'un travail, et la crise est là. Oui, il y avait déjà une crise dans certains secteurs aux Etats-Unis, on l'a un peu oublié depuis. Madeline travaille donc comme professeur dans une école un peu spéciale, elle qui doit déjà se remettre d'avoir tué son cousin - en légitime défense.
Cette école est complètement dingue. A la lecture des cents premières pages du roman, il me paraît aberrant que l'on puisse confier ses enfants à une institution pareille. Les règles qui sont édictées ne le sont pas selon le bon sens le plus élémentaire, alors quand il s'agit de prendre soin d'adolescents extrêmement fragilisés, elles ne peuvent à mes yeux que faire empirer les choses. Que les parents soient démunis, je le conçois. Ils sont cependant extraordinairement absents de ce récit, effrayant tout de même leur enfant à distance. C'est quand on les voit apparaître que l'on comprend mieux certaines choses. Il en est qui sont réellement aimants, mais dépassés, absolument, par tout ce qui s'est passé, par la maladie psychique de leur enfant, et pensent que cette institution, du moins le visage que l'on veut bien leur montrer, est la dernière chance. D'autres ne savent pas montrer leur amour - ou trop tard. Les derniers, les pires, sont indifférents, et mettre leur enfant ici, c'est une manière de remiser les problèmes le plus loin possibles, un peu comme on jette un objet défectueux.
Alors oui, les amateurs de polar pur et dur pourraient dire que l'enquête policière, comme les meurtres, arrivent tard, et que la pauvre Maddy est encore dans de beaux draps. Certes. Mais l'on peut généreusement s'interroger sur l'état émotionnel des professeurs de cet établissement, tous incapables de réagir, tous perdus ou presque dans des thérapies hallucinantes, dans lesquelles les professeurs s'auto-flagellent mutuellement - pour cacher ce qui se passe depuis des années dans cet établissement ? Madeline a déjà été combattive dans le passé, elle le sera encore dans ce récit. Son tort ? Pas seulement être arrivée au mauvais moment - reste à déterminer pour qui - mais de se retrouver au coeur d'une intrigue qui est née bien des années auparavant.
L'école des dingues - un livre poisseux.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          70
C'est par ce second roman traduit en France que je découvre cette auteure américaine. Sans avoir lu le premier roman de la série « Champs d'ombre », je comprends que Madeline Dare a fui son passé criminel et a accepté un boulot dans une école grâce à l'intervention d'une amie. Cette école est un nouveau départ pour elle mais aussi pour les élèves la fréquentant car il s'agit d'une école privée pour élèves à problèmes !
Alors que le titre m'avait amusé, ainsi que la dédicace de l'auteure à ses élèves, les 80 premières pages ne m'ont pas accrochée. La phase d'exposition des personnages et de l'école est longue, on a l'impression que l'intrigue ne sera jamais posée et que l'auteure s'est amusée à réaliser une galerie de portraits de personnages loufoques sans profondeur. J'ai persévéré et brusquement la seconde partie avec le suicide de deux jeunes élèves happe le lecteur, Madeline ne croit pas au suicide et décide de comprendre ce qui se passe réellement dans cette école aux méthodes d'auto-analyse ridicules et aux interdictions nombreuses. Chaque soir des réunions se tiennent entre les enseignants, le directeur Santengelo et l'équipe médicale et chacun y va des reproches qu'il adresse aux autres dans l'intérêt de servir au mieux l'école et les élèves ! Mais ne serait-ce pas plutôt une façon pour le directeur de tenir en étroite surveillance son équipe !
Madeline décide donc de mener une enquête d'autant plus qu'elle est accusée du meurtre des deux jeunes…à cause de son passé mais également de nombreuses preuves l'accusant !
Quant à la troisième partie, le lecteur la dévorera d'une traite car l'étau se resserre sur Madeline ! L'auteure y fait référence à des faits réels de l'actualité américaine …mais chut, je ne peux pas vous en dire plus !
J'ai pensé que l'auteure de ce roman était quelqu'un de jeune, car le style est alerte, les partie dialoguées sont nombreuses, les personnages hors normes comme les jeunes les apprécient et j'ai découvert que Cornelia Read venait d'un milieu rigide et avait le physique d'une personne de la petite cinquantaine ( je n'ai pas trouvé de biographie mais uniquement quelques photos sur le net)

Un lien pour les anglicistes ou anglophones :

http://www.corneliaread.com/index.html


Commenter  J’apprécie          30
Parler de notre société moderne avec des thèmes comme les écoles de redressement, les conditions de travail, les rapports entre collègues, la confiance, les sectes, le pouvoir, la drogue, le suicide, le tout emballé dans un polar savoureux avec une héroïne pleine de défauts mais charmante, est une sorte de défi. non ? Je sais ma fille, tu vas me demander, un brin moqueuse, où je vais chercher mes idées de lecture…. Mais tu vois prendre un livre au hasard et ne pas s'attarder sur un titre raté a du bon ; j'ai passé un excellent moment avec cette histoire pleine de bon sens même si ce dernier est bien caché sous l'intrigue. A recommander pour les gens qui ont de l'humour !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          130
Soucieuse d'acquérir d'autres romans de ma collection préférée du moment, j'ai opté pour L'école des dingues, de Cornélia Read. Je ne savais pas que l'héroïne, Madeline Dare, était déjà au centre du roman Champs d'ombres. Je ne savais pas encore qu'on la retrouverait dans un troisième roman L'enfant invisible. Heureusement (vu que j'ai commencé par le second), chaque livre peut se lire individuellement des autres, même si une chronologie est quand même suivie par l'auteur.

Nous sommes en 1989, dans le Massachusetts. Madeline a un peu moins de 30 et vit depuis peu dans cet état avec Dean, son mari sans emploi. Elle, elle vient justement d'être embauchée par l'école fondée par le Docteur Santangelo. Cette école est spécialisée dans l'éducation des adolescents à problèmes. Les élèves y sont étranges, violents, fugueurs… D'abord motivée par le salaire particulièrement bon, Madeline finit par s'attacher aux élèves qui y sont plus ou moins prisonniers et se lie d'amitié avec certains profs. Par la suite, elle s'inquiète également du comportement et des règles imposées par Santangelo qui règne en gourou sous tout ce petit monde. Lorsque deux ados sont retrouvés morts, Madeline fait partie de ceux qui ne croient pas au suicide…mais plutôt au meurtre. Elle décide d'enquêter.

Madeline Dare n'est pas une héroïne pas très politiquement correcte. Elle jure à tout bout de champs, elle conduit comme une dingue, elle carbure à la clope et au café… Inutile d'avoir lu le premier roman pour comprendre qu'elle a fuit un passé un peu compliqué… Et inutile d'être bien intelligents pour comprendre qu'elle est encore tombée sur un endroit pas très très recommandable.

Il faut dire que l'auteur en fait des tonnes pour nous prouver à quel point l'école Santangelo est flippante : un directeur étrange, qui se promène avec une cape et qui n'a qu'un but dans la vie : apprendre à piloter son hélico. Des profs aussi dégénérés les uns que les autres. Des rapports entre collègues assez terribles. Des locaux pourris. Des horaires de folie. Une cantine pas forcément chaleureuse. L'ambiance est pesante, les locaux sont glauques, on sent qu'un mystère plane. Il faut également souligner la diversité des thèmes qui y sont évoqués et qui concernent la psychanalyse, les sectes, les écoles de redressement, le suicide des adolescents… Tout ça tout ça. L'histoire et la culture américaine y sont également évoquées, par ci, par là.

Le style de l'auteur est vif, plaisant et suffisamment incisif pour nous fournir une galerie de personnages particulièrement intéressante. J'ai aimé Madeline mais j'ai également apprécié le portrait de Lulu, sa grande copine ou celui de Dean, son géant de mari ou même celui de Sookie, la psy que Madeline compare à un gros labrador… Les dialogues, nombreux, sont également très savoureux et nous permettent de plonger la tête la première dans cet univers particulier.

Pour ce qui est de l'intrigue et surtout du dénouement… j'avoue que je n'ai pas d'avis tranché. le suspens est bien mené jusqu'au bout mais certaines critiques manquent en avant le manque de cohérence des dernières pages. A la lecture, cela ne m'a pas choquée. Il faut dire que je gobe souvent tout ce qu'on me raconte alors je me suis dit « pourquoi pas » ? A quoi bon chipoter. Il est vrai que Cornélia Read mélange pas mal de choses dans ce roman, une diversité qui, apparemment, gêne certains.

En somme, j'ai vraiment apprécié cette lecture et ai avalé ce roman en très peu de temps (3 jours au maximum). A présent, j'ai juste hâte de lire les deux autres afin de retrouver Madeline dans d'autres aventures !
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
Commenter  J’apprécie          10
Massachusetts. 1989. Madeline, une jeune femme dont le mari est sans emploi, accepte un poste de professeur très bien payé dans l'école fondée par le Docteur Santangelo spécialisée dans l'éducation des adolescents à problèmes : fugueurs, violents ou suicidaires. Au départ, motivée par l'argent, elle va peu à peu s'attacher aux enfants tout en constatant que Santangelo règne en maître gourou sur les élèves et certains cadres. Lorsqu'un couple d'ado est retrouvé pendu et qu'elle se retrouve être la meutrière présumée, Madeline enquête pour prouver son innoncence et révéler l'odieux comportement de Santangelo.

Mon avis
Ce livre m'a été offert, tout le monde autour de moi connaît ma "passion" pour les polars et les genres policiers en général. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, ni le titre, et je n'avais encore jamais vu le livre (mais il y en a tant !).

J'ai bien aimé le style, très prenant, on s'identifie très vite à Madeline, un peu borderline, son enfance avec parents plus ou moins "peace and love" et le laisser-aller qui va avec. Ce qui explique qu'elle ne supporte pas les enfants livrés à eux-même, à leurs démons ou ceux des adultes irresponsables. Madeline est un peu la roue de secours de cette équipée de loosers : ado perturbés, enseignants pas mieux lottis, et avec cela, le cas de conscience d'avoir tué quelqu'un (l'histoire fait l'objet du premier livre que je n'ai pas lu : "Champ d'ombres" paru en 2007) .

Une petite héroïne sympatique, des personnages secondaires plus ou moins bien campés (certains sont à mon goût un peu trop superficiels, nous voudrions en savoir plus).
J'ai eu plaisir à lire ce bouquin et j'en remercierai qui de droit.

Quelques thèmes abordés : la folie, la drogue, les sectes, les suicides collectifs, l'immunité de certains personnages enrichis qui peuvent tout acheter (ou presque), le pouvoir de l'argent en général, il n'y pas de scoop mais malgré la noirceur, il y a une petite flamme qui existe et qui peut éclairer la vérité.

Un regret : la fin (en jus de boudin) qui accélère dans la dernière ligne droite au point de nous heurter dans le virage, un vrai sprint qui, à mon humble avis, dessert l'intrigue qui avait bien commencé (on a du mal à croire à ce dénouement !).
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
— Combien de gens en tout ? demanda Sitzman. Pendant toute la guerre ?
— Il doit y avoir les chiffres là-dedans, dis-je en prenant le manuel. Page 236 : soixante-deux millions cinq cent trente-sept mille huit cents morts au total, militaires et civils.
Sitzman examina la page :
— Dont cinq millions sept cent cinquante-quatre mille juifs victimes de l’Holocauste.
— Trois millions rien qu’en Pologne, précisai-je.
Silence.
J’entendis des pas dans le couloir.
— Comment ils ont pu faire ça ? demanda Sitzman. Soixante-deux millions ?
Les pas ralentirent et s’arrêtèrent juste devant la porte de la classe.
— Aucune idée, répondis-je.
— Et on continue à en tuer, ça n’arrête pas, dit LeChance.
— Mais il y a des gens qui essaient de faire en sorte que ça s’arrête. Parce que, même s’il y a eu la Société des Nations après la Première Guerre mondiale – vous vous souvenez peut-être, elle n’a rien pu pour empêcher la Seconde –, certains étaient prêts à réessayer. Roosevelt, Staline et Churchill, à Yalta. Ils ont invité quarante-six pays à San Francisco. Les Allemands n’avaient même pas encore capitulé.
— Pourquoi à San Francisco ? demanda Wiesner.
— Parce qu’on imagine la Californie comme un territoire tout neuf, je pense. C’est là qu’on va quand on veut tout reprendre à zéro, quand on veut se débarrasser du passé. La ruée vers l’or… les années 1960…
Mes parents…
— Grateful Dead et compagnie, c’est ça ? demanda LeChance en souriant.
— Exact. Tout ça. Les hippies, Peace and love, le LSD. Les pèlerins et les rêveurs. Les marches pour la paix. C’est le début de l’histoire que j’ai connue quand j’étais petite.
— Raconte-nous ! me supplia LeChance.
— D’accord. Quand on en sera au Viêtnam.
Commenter  J’apprécie          10
Un bon mois avant Noël, Forchetti formula l’évidence :

— T’es à chier, comme prof.

Les six autres gamins la bouclèrent aussitôt, leurs regards allant de lui à moi. Pour une fois tout s’arrêta : le tortillage de cheveux, le mâchouillement de crayon et la démangeaison liée à l’angoisse adolescente.

Forchetti fit éclater son chewing-gum et le bruit résonna entre les parpaings d’un jaune bilieux.

La salle était affreuse. Déprimante. Moi non plus, je n’avais pas envie d’être là, mais on n’est pas censé dire ça quand on est le seul adulte présent.

Dehors, les arbres perdaient leurs dernières touches de cuivre rouge et de laiton poli. Les feuilles désolées étaient prêtes à se laisser tomber du haut des érables, des ormes et de Dieu sait quel autre genre d’arbres de la côte est dont je ne connaissais toujours pas le nom, douze ans après avoir quitté la Californie.

Je me détournai lentement de la fenêtre et je croisai les bras.

— Tu l’as lu, ce foutu chapitre ?

Forchetti grimaça pour extirper la petite boulette de Juicy Fruit qu’il avait sur la langue, toute chaude de salive. Il éleva cette cochonnerie à la hauteur de ses yeux et fit mine de me viser, en plein dans le front.

Sans me laisser impressionner, je contemplai son visage étroit, ces traits poupins écrasés par des sourcils noirs poussés trop vite.

— Tu l’as lu, oui ou non ?
Commenter  J’apprécie          10
Elle ouvrit les yeux et me sourit.

Et nous fûmes sauvés par l’arrivée du Dr Ed, avec sa pile d’Assiettes de Médocs.

Il fit le tour de la table, remettant à chaque prof l’épais disque blanc d’une assiette de cantine.

Chacune était remplie d’un demi-cercle de minuscules enveloppes brunes. La dernière fois que j’avais vu ce genre d’article de papeterie, elles étaient remplies de marijuana mexicaine totalement sans effet, et se vendaient cinq dollars pièce à Manhattan, dans la 14e Rue, entre la Deuxième et la Troisième Avenue, vers 1983.

Dans ma tête, je les appelais encore des “poches à dope”, association d’idées dont je ne me sentais pas prête à faire part aux autres convives.

Chaque enveloppe portait le nom de famille d’un gamin et l’initiale de son prénom, suivis d’une liste des médicaments contenus à l’intérieur : Haldol, Prozac, lithium, Lexomil.

Lulu, Mindy, Tim, Gerald et le Nouveau reçurent leurs assiettes respectives des mains du Dr Ed, en terminant par le Nouveau.

Le Dr Ed eut une conversation avec lui, en désignant successivement chaque enveloppe et son destinataire.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais toujours reproché aux psys d'avoir assassiné le langage. Quand on fait bouillir tous les mots, la précision, les métaphores et la beauté s'évaporent et il ne reste plus au fond de la marmite que des blocs de jargon carbonisés.
Commenter  J’apprécie          60
… J’en étais venue à soupçonner que les milliers de règles mesquines qu’il imposait à ses employés (sans parler de la crainte et de la fatigue ainsi créées) avaient pour but de nous faire perdre notre assise, de nous briser. Comme un camp d’entraînement des marines, ou comme quand on n’avait pas le droit d’aller aux toilettes pendant ces séminaires où on payait pour s’en prendre plein la gueule.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (156) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}