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EAN : 9782877472999
123 pages
Jean-Paul Gisserot (05/03/1998)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Depuis toujours, les hommes ont aimé inventer et raconter des histoires. Bien avant l'invention de l'écrit, l'imaginaire a nourri ce que l'on appelle les traditions orales de toutes sortes de récits, souvent merveilleux et libérés des contraintes de la réalité. C'est cette extraordinaire ouverture sur le rêve, où tout devient possible, voire permis, qui fait la force et l'intérêt de ce très riche patrimoine culturel de l'humanité constitué par les contes, dans tous ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Qu'il est agréable pour moi de me plonger dans ces contes de la mer. Ils me permettent de me rappeler la mer et ses marins, dont je fus, et la Bretagne, pays de légendes, dont je ne suis pas originaire mais qui restera, pour moi, une région de coeur.

Dirigés par Sébastien Recouvrance, qui ne pouvait mieux porter son nom en faisant référence à un quartier de Brest et à un navire à voile toujours en activité qui en a repris le nom, ces contes nous emmènent sur les côtes bretonnes, de Saint Malo à Lorient, des marins pêcheurs aux corsaires du roi. Ils nous rapportent des faits fantastiques qui ont occupé les veillées des soirs d'hiver des familles armoricaines. En effet, certaines légendes sont anciennes et sont datées du XIXème siècle alors que d'autres sont de création moderne.

La précision des mots, que cela soit pour les personnages, les lieux et les termes maritimes est à souligner.

Joli ouvrage de contes, très abordables pour les adultes, et pour une fois, probablement moins pour les très jeunes enfants, à moins qu'ils s'y connaissent en chose de la mer, car certains mots de la voile et de la mer sont très techniques, ce qui peut briser le charme de l'imaginaire enfantin.
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Ne voyageant pas beaucoup, de la même façon que d'autres dévalisent les boutiques de bibelots, je suis du genre à ramener un livre souvenir au moindre déplacement. C'est comme ça que je me retrouve à avoir une carte de fidélité dans une petite librairie sur la côte, où je ne mets les pieds au mieux que deux fois l'an. Évidemment, le choix y est bien moindre que dans nos librairies de grande ville, et de toutes façons, je n'y vais pas pour récupérer des livres figurant sur ma wishlist : bien au contraire, j'aime m'y faire surprendre, découvrir des ouvrages que l'on ne trouve pas forcément ou plus ailleurs. C'est comme ça que ce « Contes de la mer » s'est retrouvé entre mes mains. Ça tombe bien, j'aime bien le folklore. Allez, zou, adjugé, vendu ! Quant au contenu, ça a été la surprise, puisque dans ces circonstances, je n'ai même pas pris la peine de chercher s'il existait des critiques.

Contes de la mer, ce sont 123 pages pour quinze histoires, contées par cinq auteurs différents sous la houlette de Sébastien Recouvrance. Si les siennes ainsi que celles de Paul Sébillot s'ancrent bien dans le conte merveilleux, les six d'Anatole le Braz penchant davantage du côté du récit fantastique voir même horrifique. Quand aux trois qui restent, elles touchent davantage au folklore, avec la légende presque brute de la ville d'Is (ou Ys), un récit impliquant le Hollandais Volant (ici nommé Voltigeur Hollandais) et un dernier les morrigans (morgans). Un point commun toutefois : la Bretagne ! Soit les récits s'y passent, soit les protagonistes en sont originaires, mais l'on ne s'éparpille pas. Un bon point, rendant ainsi l'ouvrage complémentaire avec le « Légendes de la mer » de Bernard Clavel, par exemple.

Globalement, on passe un très bon moment de lecture, d'autant que la majorité des récits n'ont rien de connu : Paul Sébillot et Anatole le Braz ont tous les deux cités leurs sources, à savoir des histoires contées originellement à la fin du 19e siècle, dont deux par un mousse de seize ans. de quoi contextualiser le côté raciste de l'une des histoires, où les Chinois sont décrits comme étant « les plus voleurs du monde »... mais n'excusant certes pas le choix de remettre ce texte en lumière en l'insérant dans le présent recueil à la fin des années 90.

Pendant la majeure partie de l'ouvrage, tout va donc très bien. On passe du merveilleux pur des six premières histoires à du fantastique légèrement flippant sur les bords à partir des « Trépassés de la baie ». Tous sont accrocheurs, mais il faut reconnaître que les récits choisis par Anatole le Braz sortent nettement du lot grâce à leur ambiance sombre et leur fin rarement optimiste. Sans oublier la longueur inhabituelle de « L'aventure du pilote ». Parsemé de gravures, le livre est en outre très agréable à parcourir, bien que de nombreuses coquilles en goguette finissent par agacer.
Les deux seuls maillons faibles sont en fin de compte les récits d'Ernest du Laurent de la barre : « La ville d'Is » et « Le vaisseau fantôme », plombés par leur narration chaotique, avant que « Les Morgans de l'île d'Ouessant » ne vienne clore le recueil sur une bien meilleure note.

Le temps de quelques soirées, Contes de la mer aura donc été un chouette voyage temporel dans la Bretagne du 19e siècle.
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Le goût salé de la mer et le chant des fantômes marins qui voguent sans lucarne ni phare… Contes de la mer est un recueil de contes et légendes bretonnes, des histoires racontées de génération en génération, ou reconstituées après un grand travail de recherche. Cinq plumes s'y sont mises pour nous livrer cet aparté dans cette culture emplie de belles choses, certes avec quatre d'entre elles décédées au moment de la publication de ce petit bijou.

L'histoire de Contes de la mer commence ainsi : lectrice curieuse que je suis, j'achète ce petit livre datant de 1998 aux couleurs ravissantes dans une boutique de livres d'occasion, c'est ma période contes et légendes, la couverture brillante et rigide sait me charmer. C'était il y a deux ans, voire plus. Là, quelques années plus tard, postée devant ma bibliothèque, me voici attirée par ce bleu fort, ce bleu marin, l'odeur salé de la mer et l'appel de la culture bretonne, ma culture. Je glisse un regard sur le livre qui alterne textes et illustrations en noir et blanc de paysages et de bateaux.

Vous livrer mes impressions sur chaque conte risquerait d'être plus ennuyant qu'autre chose, c'est qu'il y en a beaucoup, un total de quinze textes en tout, alors je devrais me contenter de vous en donner mes coups de coeur. le Vaisseau noir, certes classique dans sa conception du Diable, dans le piège qui se referme sur le Prince des ténèbres ; ça reste un excellent conte auquel on se prend facilement. La bague du capitaine, mon favori, un savoureux conte où se mélangent fantastique, inexplicable et frissons, destin funeste et respect des morts. Ou bien comment rester indifférente à cette explication du mythe de la ville engloutie et le pourquoi du comment, avec La ville d'Is ?

Quinze contes écrits, reconstitués et interprétés par cinq auteurs doués qui savent jouer de leur plume pour nous transporter dans ces contes et légendes bretonnes, le tout agrémenté de nombreux points d'Histoire et d'anecdotes sur la vie de l'époque, la dure vie de marin et les craintes, les superstitions et l'importance de la foi en ces temps incertains, où chaque vague pouvait s'avérer mortelle pour le marin imprudent. S'il fallait résumer Contes de la mer, j'en dirais qu'on y retrouve beaucoup la sagesse des anciens, la générosité qui n'attend rien en retour, la bonté, le respect envers les anciens et envers les morts. La foi, très présente également puisqu'on y lit les apparitions du Diable en personne, ou d'âmes perdues en mer. Un goût de persévérance s'y glisse souvent, pour compléter le tableau.

La plupart de ces contes ont été rapportés par des personnes identifiées, et les auteurs se sont employés à livrer une reconstitution accessible à chacun ; il y a certes des termes parfois techniques concernant la marine, les pêcheurs, des termes que l'on n'entend pas forcément tous les jours, expliqués suffisamment pour que le lecteur novice puisse s'y retrouver quand même, ou avoir la curiosité de chercher la définition. le ton reste toujours aussi agréable, voire prenant et accompagné de frissons sur certains contes. Fantastique, fantôme, tentations diaboliques et présence régulière de liens familiaux, de mentor… un tour des terres bretonnes des années 1800 – 1900, à la sauce surnaturelle, avec un ouvrage court et délectable !
Lien : https://saveurlitteraire.wor..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sur le théâtre des grands cataclysmes, la terre porte presque toujours, à sa surface, des marques évidentes de la colère divine.
Une muette horreur plane sans cesse sur les lieux témoins d'un forfait, et la mémoire humaine est malheureusement peut-être plus fidèle à garder le souvenir du crime ou de la honte que du bienfait ou de la gloire.
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Un soir, avant d'aller dormir, Rami sortit de sa ceinture une pièce d'or.
– Un jour, dit-il à Tugdual, je te la donnerai et tu deviendras très riche.
Le mousse ne comprit pas. Des pièces d'or, il n'avait pas eu l'occasion d'en voir beaucoup dans sa vie, mais il savait bien qu'une pièce ne suffisait pas pour être très riche.
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