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EAN : 9782377310531
192 pages
Sarbacane (03/01/2018)
3.87/5   107 notes
Résumé :
Il y a mon papi, mon père, mon frère Yves et moi, 9 ans , Louis.
On vit à Noirmoutier - on récolte du sel.
La mer nous éblouit.

Chez nous, ça ne parle pas, ça rit un peu.
Il faut dire que les femmes sont parties; depuis, papa vit comme un ours, papi parle au fantôme de mamie et Yves est accro à la drague et à la muscu.

ET MOI ?
Ben, moi, j'aimerais croire que cette vie, on peut faire mieux que "presque" la vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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La famille Dégâts, de son surnom, est composée exclusivement d'hommes, suite au décès de la grand-mère et au départ de la mère, grandes absentes. Il y a donc le grand-père, attachant, aimant, roi de la cuisine et de la bêtise. Il y a le père, taiseux, bourru, travailleur, qui installe une chape de plomb sur l'ambiance de la maison. le grand-frère, futur militaire, accro aux filles et à son physique, qui oscille entre le monde physique du père et parfois le monde moins "terre à terre" du grand-père. Et il y a Louis, gringalet qui doit tenir de sa mère, inséparable de ses deux meilleurs amis.
Louis nous parle de son quotidien, dans cette famille qui a un vrai problème de communication, enfin, surtout avec le père. Car les deux frères se parlent, font des bêtises ensemble, même s'ils sont différents et ne se comprennent pas toujours. Et le grand-père est là aussi, ciment de cette famille. Lui n'a pas vraiment de problème pour communiquer, vu qu'il y arrive même avec sa femme décédée depuis des années.
J'ai été touchée par cette histoire de famille monoparentale pas comme les autres. Alors oui, il y a de grosses ficelles, des choses que l'on voit venir à des kilomètres. Mais ce n'est pas grave. La fluidité de l'écriture fait tout passer.
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Un roman entre souffrance et tendresse.
Louis est un petit garçon en souffrance. "Pâle et maigrichon", considéré comme "le sensible et le chialeur" dans cette famille de gars, alors que son frère aîné est "une masse de muscles" comme son père, il se sent "si différent d'eux, tellement autre, et loin et seul". D'autant plus que depuis le départ brutal et inexpliqué de sa mère, son père se comporte "comme un bourru, un taiseux, une brute" qui accomplit son travail de saunier et sa petite vie routinière sans un mot, sans un geste pour sa famille.

Heureusement il y a Papi, l'âme du foyer, celui qui cuisine, qui gère le quotidien, qui écoute et encourage son "Loulou", "pour se dire qu'on est une famille malgré tout". Papi et Louis se ressemblent, physiquement et de caractère. Ils n'ont pas la force de Jean et d'Yves (qui s'entraîne dur pour entrer dans l'armée) qui récoltent et transportent le sel, mais ce sont les meilleurs pour le vendre sur le marché à ces imbéciles de Parisiens ! L'histoire se déroule sur la presqu'île de Noirmoutier et baigne dans l'ambiance et les traditions du bord de mer vendéen. Celle-ci a d'ailleurs une importance incontestable : "La mer nettoie. Quand tu te baignes, tu as l'impression que tu te purifies, que tu laisses toute ta saleté du corps mais aussi de la tête, toutes tes mauvaises pensées et tes peurs dans les vagues qui repartent au loin, chargées de crasse et de soucis."

Avec Papi, Louis comprend que son père est avant tout "un homme qui a souffert... terriblement" : "une grosse blessure amoureuse a fermé son coeur". Autrefois "il a été un autre homme, avec un sourire et de la douceur et de la fantaisie" et "ça vaut la peine de se casser la tête pour un type comme lui. Tout le monde a besoin d'un petit coup de pouce dans la vie". D'autant plus qu'une lueur d'espoir se présente en la personne de Mlle Mariette, la maîtresse de Louis, qui ne semble pas insensible au charme brut de Jean... Dès lors, Papi, Louis, Yves et même les copains vont s'unir dans la complicité pour enflammer la braise entre ces deux-là.
Une autre figure féminine va, de son côté, bouleverser l'attitude d'Yves. Yves qui, tombant par ailleurs de son piédestal de champion lors d'une fête locale ("ça fait bizarre de perdre"), va peu à peu modifier sa vision des choses. Comme quoi il est toujours bon pour un homme d'avoir une femme dans sa vie (et vive-versa) ! Et surtout, "ce qui nous faisait peur semble avoir perdu son pouvoir sur nous"... ce qui est indispensable pour "se relever" dans la vie.
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
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Claire Renaud nous propulse en plein coeur de Noirmoutier, face à l'immensité de l'Océan Atlantique, aux cotés de ces quatre Gars, les Dégâts, pour les intimes. Dans cette famille atypique, je demande le fils cadet, Louis-Marie, 9 ans. Vient ensuite Yves-Marie, l'aîné, âgé de 17 ans, puis leur père Jean-Marie, et le père de ce dernier, Pierre-Marie. le lecteur, quant à lui, suit le quotidien de cette tribu dépourvu de toute présence féminine à travers le point de vu de Louis, le plus jeune de tous.

Ce texte m'a vraiment fait voyager. J'ai été transporté dans la vie de Louis, et ce à chaque fois que je posais mes yeux sur les lignes de ce livre ne serait-ce que pour quelques minutes, le temps d'entamer un nouveau chapitre. J'ai adoré suivre le quotidien de cette famille, entre les engueulades, l'école et le marché du dimanche. Il faut savoir que dès le début, je suis rentré dans l'histoire les deux pieds joints, avec cette aventure qui commence sur une énième bavure d'Yves pour impressionner les filles. Ensuite ? Ce ne fût qu'une cascade de tracas, de rire, de sourire, de boule dans la gorge, de contraction de mâchoire, de soupir, de battements de coeur. Pour tout vous dire, j'ai ressenti cette même chaleur dans mon ventre que lorsque j'avais découvert Les Belles Vies (lien à coller) fin 2016. "Les Quatre Gars" est un pur concentré de toutes ces émotions qui font le quotidien de chacun, et le lecteur les ressent puissance 1000 ! Et finalement, malgré pas mal de disputes entre le père et le reste de la famille, malgré les soucis de tous les jours, j'ai bien eu envie d'y rester, à Noirmoutier ! je m'y suis senti réellement bien, comme lové dans un petit nuage où seul résidait cette histoire (et puis bon, il faut avouer qu'en cette période, plutôt grisâtre, Claire Renaud n'aura aucun soucis à rendre envieux ceux comme moi qui ont l'habitude de passer leurs vacances au bord de l'Atlantique).

Que d'odeurs, que de sons, que de bruits ! Les réactions et la spontanéité de Louis n'ont fait que conforter ma sensation de voyage. Tous les personnages de cette histoire m'ont réellement plu ! C'est comme si ils m'avaient adopté au fur et à mesure des pages. le lecteur connaît toujours mieux cette famille, les réactions, les petites mimiques de chacun. Une bulle s'installe peu à peu. Et qui de mieux que ce p'tit gamin de Louis pour nous conter une telle histoire ? Personne, sans aucun doute. J'ai été attendri par ce personnage que j'ai trouvé très mature malgré son jeune âge. Et comment vous parlez de Louis sans vous parler de sa relation avec son grand-père ? Et même de son grand-père tout court d'ailleurs ? Il s'agit là de quelque chose d'unique, qui met le sourire aux lèvres, d'une beauté sans pareil. Quelque chose, un objet, un récipient, un bol plus précisément, où l'on aurait glissé de la tendresse, des petits gestes, des rires, des larmes, une bonne dose d'émotions. On mélange le tout. Et on obtient une complicité, un attachement à la fois simple et tellement hors du commun. Ce grand-père énergique, rempli d'une joie de vivre et d'une vivacité malgré son âge avancé, qui effectue en quelque sorte un passage de flambeau à un Louis innocent qui n'attend que de croquer la vie à pleines dents. Rajoutez à ce gratin le père d'une chaude froideur et un Yves qui cherche à se muscler pour impressionner dans la chaleur de l'été, et vous obtenez comme une nouvelle famille.

Des personnages portés par des pensées si bien retransmises par Claire Renaud... Celle-ci écrit avec une clarté et précision des phrases si anodines qui cachent en réalité une réflexion folle. Elle utilise pour cela à merveille son personnage de Louis, qui offre au lecteur une vision si innocente mais qui n'en est que plus véritable dans cette chienne de vie. J'ignore totalement si ce récit est autobiographique ou si la romancière conte l'histoire de quelqu'un de proche, mais j'ai été soufflé par sa faculté à se mettre à la place d'un garçon de 9 ans et d'être capable de nous montrer ce qu'il voit et ressent avec une telle justesse. Des descriptions moindres, fondues dans le récit entre dialogue et réflexion, pour un voyage toujours plus intense aux côtés des Dégâts.

Conclusion : Un voyages, des émotions, des personnages. Un bel exemple de ce qu'est un véritable roman, de ce qu'il peut procurer, et ce qui fait la particularité de sa lecture. Il faut le lire. Absolument.
Lien : https://larbrealire.blogspot..
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Spoilers.

Un roman bien écrit mais certaines choses m'ont dérangée d'où ma note moyenne.

L'action a lieu sur la presqu'île de Noirmoutier chez des "locaux", la famille du héros vit grâce au père qui cultive le sel. le grand-père et le petit-fils, Louis (9 ans), s'occupent de vendre des sachets de sel au marché le dimanche. Déjà, le garçon de 9 ans semble bien mature pour son âge, de même que ses deux amis Jules et Denis. Bon, soit.

J'ai bien aimé la première partie du livre dans laquelle on suit cette famille désunie dans son quotidien : le père taiseux voire agressif qui instaure une atmosphère extrêmement tendue et anxiogène dans sa maison ; le grand-père qui s'occupe du foyer et de ses petits-fils. La place très grande dans le récit accordée à l'univers maritime, avec les produits locaux, les noms de poisson, les anecdotes, qui permettent de se plonger dans cet univers particulier.

Ça tourne au vinaigre selon moi lorsque l'autrice développe une intrigue amoureuse entre la maîtresse de Louis, Suzanne Mariette, et son père, qui se rencontrent au marché. Louis et le grand-père décident d'écrire des lettres d'amour à la place de Jean, et s'ensuit des scènes assez peu crédibles où on voit la maîtresse ouvrir les lettres en classe et devenir très rêveuse et survoltée. Évidemment cela finit en eau de boudin quand un dîner est organisé entre les deux adultes à l'insu du père.

J'ajoute également un gros bémol sur le traitement des personnages féminins qui frôle la misogynie : le groupe de filles qui suit à la trace Yves, le grand frère musclé et viril, et passe son temps à glousser bêtement ; la mère d'un copain qui ressort du coiffeur avec une coupe ridicule et qui bavarde sans s'arrêter ; la maîtresse qui se transforme en midinette pendant l'épisode des lettres d'amour... La seule femme acceptable c'est la lectrice compulsive qui s'habille en polaire sur la plage et ignore les garçons... waouh c'est gênant. Quand ce n'est pas ça, on a droit aux clichés sur les femmes dont la seule présence est bénéfique pour les hommes, qui rendent l'intérieur propre, rangé et décoré.

On est aussi étonnés que la playlist ne mentionne pas "Et un jour une femme" de Florent Pagny, parce que c'est vraiment ça sur la fin avec Suzanne et Jean. Cette relation est vraiment très étrange et fait grincer des dents : on a une jeune femme (c'est implicite) belle et intelligente qui, on ne sait pas pourquoi, tombe sous le charme du rustre Jean, le père du héros, certainement bien plus âgé qu'elle. Jean la bouscule, parle comme un charretier quand il ouvre la bouche, est désagréable, méchant, voire violent depuis des années. POURQUOI est-elle attirée par lui ? C'est invraisemblable et ça valide un schéma de relation vraiment pourri, je le dis fermement. Ce modèle où une super femme pleine de qualités s'éprend d'un naze violent et prend sur elle dans une relation où elle marchera sur des oeufs (la scène finale de la foire où Jean est tendu par la défaite d'Yves et ensuite insulte un concurrent parisien). Je trouve ça nul de nous montrer sans regard critique des relations de ce genre.

Je ne comprends pas pourquoi sa famille pardonne aussi facilement à Jean les violences qu'il fait subir à tout le monde depuis cinq ans, lorsque sa femme a disparu sans donner signe de vie. Dès lors qu'ils comprennent l'attirance de la maîtresse pour lui, Louis et le grand-père essaient de tout faire pour lui, comme si cela excusait son comportement terriblement violent et destructeur.

Bref, ce qui se dégage de ce roman est vraiment problématique à mes yeux et le happy end m'a laissée très énervée et choquée.
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Je découvre Claire Renaud avec ces "Quatre gars".
Une jolie histoire de famille de sauniers, quatre garçons vivant à Noirmoutier : le grand-père, le père et les deux fils.
Comme de juste, un drame a rendu le papa rude et taiseux alors que le grand-père s'est transformé en quasi-fée du logis. Charmant personnage d'ailleurs que ce grand-père touchant et plein d'attentions pour les autres.

J'aurai aimé être emportée par cette histoire, au thème certes un peu attendu mais située dans un milieu inhabituel. Malheureusement, j'ai été gênée par diverses incohérences qui m'ont fait sortir de l'histoire.

Une passe, deux aussi mais sur un roman de 230 pages ça fait un peu trop.
D'autant que les quelques figures féminines présentes sont d'un cliché étonnant pour un roman contemporain.

Cela dit, tant l'histoire que l'écriture sont agréables et je ne doute pas que ce roman puisse plaire à d'autres lecteurs !
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critiques presse (2)
LeSoir
14 janvier 2019
Claire Renaud signe un joli roman jeunesse autour d’une famille particulière, dont la vie est contée par un petit garçon de 9 ans.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Actualitte
22 février 2018
Merveilleux, touchant et drôle. Certainement le meilleur exemple de la légitimité de la littérature jeunesse.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ca arrive encore que ça me fasse pleurer. Par exemple aux fêtes de l'école, quand je vois toutes les familles réunies. Ou pour remplir la fiche de renseignements en début d'année. Ou quand on demande s'il y a des mamans qui peuvent accompagner les sorties.
Mais personne ne le sait, à l'école (sauf Denis et Jules évidemment. Et la maîtresse qui lit les fiches). Même dans les cas "limite", je parviens à retenir mes larmes toute la journée, et à les laisser seulement couler le soir dans mon lit, très discrètement, sans faire trop de bruit. Parce qu'on ne doit pas imposer ses émotions aux autres, c'est Papi qui me l'a appris. C'est une chose d'aller mal, c'en est une autre de le montrer jusqu'à ce que tout le monde se sente mal autour de soi. La tristesse, ça se diffuse comme un mauvais rhume - tout le monde l'attrape, et après, on est bien avancé. Donc, on garde ses états d'âme pour soi. cela s'appelle la pudeur.
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Les ventres à choux, c'est ainsi que sont surnommés les Vendéens. A l'origine, ça vient d'une histoire de se planquer dans les champs de choux pendant les guerres de Vendée, je crois. Ou d'être un pauvre péquenot qui n'a que ça à manger et qui du coup pète comme un beau diable.
( p 23)
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Ce n'est pas un hasard si les larmes sont salées : c'est comme la mer. La mer nettoie. Quand tu te baignes, tu as l'impression que tu te purifies, que tu laisses toute ta saleté du corps mais aussi de la tête, toutes tes mauvaises pensées et tes peurs dans les vagues qui repartent au loin, chargées de crasse et de soucis.
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« pourquoi Maman , une fois une fois sa baguette sous le bras n' a jamais retrouvé le chemin de la maison?Mystère.Papa n' en parle jamais,et il ne veut pas en entendre parler .Aujourd'hui, même si maman voulait nous envoyer un signe par mimosa ou par cumulonimbus interposé,ce serait impossible:Papa ne regarde plus les fleurs ni les nuages» page 32
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Longtemps, je suis resté assis à côté du téléphone. Je me disais qu’elle allait appeler. On ne part pas comme ça sans donner de nouvelles ! On passe un petit coup de fil pour dire qu’on est bien arrivé, qu’on n’est pas mort. C’est ce que tout le monde fait […] Je ne voulais pas manger, ni aller dormir. Mon père, ça le rendait fou. Il me forçait à venir prendre mes repas à la cuisine, je hurlais, il me tirait par la main et je pleurais si fort que je ne voyais pas mon assiette et que je mangeais les pleurs qui coulaient dans ma gorge. Ensuite, il me traînait jusqu’à ma chambre et m’obligeait à me mettre au lit. Papi, lui, il comprenait mieux. Il a laissé faire Papa pendant un moment et puis, quand il a décidé que la coupe était pleine, il l’a écarté et il a déclaré qu’il allait s’occuper de moi. Il m’apportait mon assiette près du téléphone. Ou un sandwich, c’était plus facile à manger d’une seule main. Et il a descendu le matelas aussi – je couchais dans le salon, près du petit meuble où trônait l’appareil silencieux. Et puis un jour, j’ai compris qu’elle n’appellerait jamais. Qu’elle s’en était allée pour de bon, sans se retourner. Qu’elle avait une nouvelle vie quelque part et que je n’en faisais plus partie.
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