Après avoir gagné plus de cent mille livres, Martin Urban utilise une partie de ses gains aux concours de pronostics sur les matches de football, au profit de gens mal logés. Son geste n'est pas toujours bien compris surtout après sa rencontre avec un jeune homme bien mais qui devra tuer pour gagner.
Il faut attendre la seconde moitié du roman pour que l‘histoire devienne intéressante et que l'intrigue se déclenche enfin. Malheureusement après une première partie assez lente et parfois peu réaliste
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Il aimait l'argent, moins pour le posséder que pour jongler avec, le faire multiplier, le préserver, en toute légalité, mais de façon subtile et raffinée, des griffes du fisc. Il aimait la pure beauté que l'argent représentait comme une abstraction plus que comme des billets dans un portefeuille.
Il était amoureux d'une femme dont la vie était un complet mystère. Il ne savait ni où elle vivait, ni si elle habitait avec ses parents. Elle était comme l'une de ces héroïnes de conte de fées ou des Mille et Une Nuits qui viennent de nulle part et menacent de disparaître pour toujours si leur amoureux essaye de soulever le voile qui recouvre leur secret.
Il aurait aimé épouser une fille vierge qu'il aurait conduite à l'église. Il ne voulait certainement pas avoir une liaison avec Mrs. Russel Brown et se trouver entraîné dans une histoire sordide. Mieux valait y couper court tout de suite.
Ainsi voilà ce qui arrivait quand on tombait amoureux d'une femme mariée. Rencontre clandestine, déception, sentiment d'être un traître et un corrupteur et pour finir une séparation amère sur des mots cruels, ou alors un divorce et un remariage avec une femme ravagée par l'expérience et une famille déjà constituée.
Émotion, passion, jalousie, désir étaient des sentiments qui lui étaient étrangers. Il préférait la magie. Il avait hâte d'être capable de pratiquer la magie, de forcer sa victime à sortir de la maison pour tomber dans une trappe.
Pedro Almodovar - "En chair et en os"