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EAN : 978B08KZK56CC
268 pages
(09/10/2020)
4.75/5   4 notes
Résumé :
« Mais comment un pays peut-il autant changer en seulement huit ans … ?! » De retour en France, Marc est abasourdi par les effets de la transition numérique et de la remigration, quand survient soudain un attentat en plein Paris. À sa grande surprise, le suspect numéro 1 s’avère être l’un de ses amis d’enfance : Ali. Ils ont grandi dans la même cité, récemment détruite comme les autres. Mais quand ce dernier le retrouve et vient se planquer chez lui, il se retrouve ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lorsqu'un ami m'a proposé de lire ce roman , je me suis dit : un thriller sociologique, oui très sympa .
J'ai lu les premières pages et d'un seul coup : wouaou je me suis retrouvée scotchée et littéralement envoûtée par l'histoire, le style de l'auteur .
L'histoire se passe en 2029. Beaucoup de sujets d'actualité sont abordés : le terrorisme, les exclus de la société , mais au final ce qui m'a glacé le sang: l'utilisation quotidienne des données personnelles.
Quand notre vie , notre intimité est dévoilée , on se demande si les craintes actuelles ne sont pas fondées et si on ne devrait pas réfléchir avant d'écrire un message , de téléphoner tout simplement.
Un roman qui vous entraînera dans un futur insoupçonné.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il réunit toutes les données volées. Les données illégales. Celles de l’intime. Il accumule nos conversations téléphoniques et nos correspondances électroniques, mais aussi tout ce qu'enregistrent à notre insu les micros et caméras de nos smartphones, ordinateurs et assistants domestiques. Il y ajoute le déplacement de notre vie privée sur la voie publique, soit tout ce que les caméras extérieures, logiciels de reconnaissance faciale et géolocalisation par nos GSM apprennent de notre vie au détour des rues, de nos baisers volés sur un bout de trottoir, nos expressions et rencontres en plein jour, jusqu’aux endroits dans lesquels on se rend en pleine nuit. Il juxtapose alors le tableau de nos apparitions dans l’espace public à celui de nos comportements dans notre espace privé, et complète le puzzle qu’il va analyser afin d’identifier les erreurs à chercher sur l’image. Celles qu’on voudrait être les seuls à connaître. Ses algorithmes dévorent toutes ces données et dressent un portrait-robot de notre face sombre, enregistrant une galerie de nos hontes et stockant les éléments compromettants. Quelle est la personne sur terre qu’aucun morceau de son histoire la plus personnelle ne serait susceptible de couvrir de honte voire de mener à sa fin, à l’heure des réseaux « sociaux » et du jugement de chacun par tous ? Un de leurs objectifs est de stocker à vie sur chaque personne ses ébats, ses débats, ses pensées, ses secrets, puis de comparer tout cela avec sa vie privée numérique, les expressions qu’elle tape sur les moteurs de recherche, ses communications et la vie qu’elle affiche sur les réseaux « sociaux ». C’est ainsi que sa personnalité réelle peut finalement être analysée par des algorithmes de psychologie et d’étude comportementale qui décortiquent ses mensonges, ses obsessions, ses fantasmes, ses contradictions, ses vices, ses faiblesses, et qui sauront plus que n’importe qui au monde qui elle est au juste, grâce au décalage entre le plus sombre de son être et la brillante image qu’elle veut donner d’elle. Savoir qui est chacun.
— Et avoir le contrôle sur chaque individu, grâce au pouvoir de le compromettre à tout moment... Chacun pourrait ainsi être menacé de voir sa réputation numérique, sa réputation tout court, sa vie professionnelle, familiale, personnelle, sociale à la merci d’un simple clic de souris… Et quoi, des hackers criminels organiseraient un gigantesque système de demande de rançon ? C’est ça, ton dark big data ?
Léa soupira en hochant la tête.
— Non. C’est bien pire que ça.
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On sprinta à travers champs comme si le coup de départ venait d’être lancé. Les trois types galopaient derrière nous. Qu’est-ce que Fouad pouvait bien être en train de foutre ?! On courait vers je ne sais où, et les trois fous nous poursuivaient.
Rebondissant sur les herbes, je voyais du coin de l’œil Ali enchaîner les mêmes grandes foulées que moi, et ça me rappela un instant quand le prof de sport en primaire nous faisait pratiquer la course de vitesse. Un autre coup de feu me glaça le dos et me fit rebondir encore plus haut.
— Arrêtez-vous !
Mais pas question de s’arrêter tant qu’ils étaient dans le décor. On gagnait un peu de distance. Mais les balles étaient rapides, les témoins absents et le champ immense. Si c’était des flics, ils auraient gueulé « Police ! ». Est-ce qu’ils nous suivaient ? Qu’est-ce qu’ils foutaient avec une arme à feu ? Tiraient-ils en l’air ? J’entendis un grand bruit de tracteur derrière nous. Le bruit mécanique se rapprocha. Se transformaient-ils en machines ? Je me retournai et vis le corbillard de Fouad qui avait quitté le bord de la route pour descendre dans le champ et écraser les plantations jusqu’à taper dans l’un des assaillants et le projeter sur le blé. Un autre hurla et le troisième tira une balle dans le pare brise du corbillard, qui fonça à présent vers lui.
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Pourtant, il avait tout fait pour forcer la réussite. Sa mère était fière de ses bulletins scolaires, ses professeurs époustouflés, ses sœurs admiratives, son père divorcé et remarié, Ali fonçait droit comme un taureau sur la voie d’un rouge succès. Mais ses rêves s’envolèrent en même temps que le drap soulevé devant ses cornes par le torero français. Sa maîtrise de marketing en poche, il tira à nouveau la langue pour écrire des lettres surmotivées, et postula avant de postillonner sur ces sociétés qui ne lui répondirent jamais, sauf pour lui annoncer qu’elles ne daignaient le rencontrer. Son Bac+4 brillait comme une médaille pour l’honneur au sein d’une légion d’enfoirés. Il rejoignit ainsi la triste liste noire du quartier. Celle des mauvais bons exemples, ceux qui se sont fait voler leur jeunesse par de fausses promesses, et qui ont perdu leur vie à vouloir gagner au jeu auquel depuis tout petit, on nous avait dit de jouer, car sans le savoir, nous étions nous-même les moutons qu’on nous faisait compter pour nous endormir.
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Je commençai enfin à comprendre. Depuis le début, il préparait le terrain. Il allait bientôt me révéler ce que je savais déjà. Ce que tout le monde savait. Ce qu’il savait très bien que je savais. Mais il voulait mettre les pieds sur le terrain de la vérité aux cotés d’un partenaire convaincu. Pas d’un hypocrite apeuré feintant la connivence en attendant la première occasion pour le balancer.
Avant de faire complètement tomber son masque, il voulait d’abord faire tomber le mien, et voir que j’avais le même visage que lui. Car la trahison d’un ami d’enfance aurait été plus dure encore à assumer si elle s’ajoutait au partage avoué de certaines opinions, ce qui aurait ainsi fait de moi un otage plus coopérant. Il voulait me perfuser le syndrome de Stockholm avant même de me kidnapper.
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Dans ce monde où chacun est roi, plus personne n’aide personne. Chaque roi est seul sous la pluie. Il s’engouffre au fond de sa grotte et ne se retourne plus quand le soleil revient, restant assis à regarder les ombres qui défilent sur le mur du fond. Il fixe la sienne au centre et rêve qu’elle fasse partie des grandes du dessus, celles projetées au fond de chaque grotte, parce qu’il croit que faire régner son ombre sur l’obscurité, c’est être dans la lumière. Leur caverne dans la poche, les couronnes s’entrechoquent dans les rames de métro bondées aux heures de pointe. Chaque roi qui arpente le couloir du métro est le nombril du monde. Monde dont il n’est même plus poussière, mais image de poussière. Il l’ignore mais dans sa tête, le roi est mort. Vive le roi !
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