" Au fil des siècles, de l'invasion des Hollandais jusqu'à nos jours, à travers maintes guerres, maintes révolutions, les protagonistes, habités par les mêmes âmes, réagissent de la même façon. le monde ne change guère à Itaparica : les puissants exploitent les faibles. (...) Deux lignées s'opposent sur les plages et les mornes indolents de l'île. La maison des riches, fondée sur l'esclavage, l'huile de baleine et le crime.
Celle des pauvres, enracinée en Afrique, amoureuse, guerrière et martyrisée. (...) Sujets graves, gravement médités, que l'humour vient souvent égayer en digressions faussement gratuites sur les sujets les plus disparates. Selon ses goûts, chacun pourra apprécier le manuel d'anthropologie ou le traité de chasse au tatou, le précis de détournement d'héritage ou le cours de poésie indianiste et, plus généralement, la faconde torrentielle d'un auteur si manifestement heureux d'écrire et de conter." L'Express.
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"Le caboco Capiroba aimait manger du Hollandais. Au début il ne faisait pas de différence entre les Hollandais et tous les autres étrangers qui apparaissaient dans des circonstances propices, peut-ête parce qu'il n'avait commencé à manger de la chair humaine qu'à partir d'un certain âge, sans doute aux approches de la trentaine. Il faut dire aussi qu'il n'avait pas toujours connu ce mode de vie, au milieu des fourrés particulièrement touffus et de mangroves perfides, capables d'empêtrer un homme dans la vase jusqu'aux aines le temps nécessaire pour que la marée vienne le noyer lentement, environné de nuées de maringouins et de valves aiguisées de moules."