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EAN : 9791095086635
189 pages
Inculte éditions (10/01/2018)
3.33/5   12 notes
Résumé :
Des documentalistes, cinéastes, traducteurs, étudiants, journalistes ou encore analystes fous passent en revue tous ceux qui auraient pu croiser la route de P., un écrivain sans visage.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tirer le fil d'une vie volontairement vécu à l'abri des sunlight ou l'entortiller autour d'un(e) lecteur/lectrice, l'égarer dans un labyrinthe sans issu ? le projet de l'auteur n'est pas clair. Mais sacrément bien ficelé.

Les personnages multiples sont autant de manières de brouiller la piste d'une biographie que l'on sait dès le départ impossible.

Admirateur au bord de la démence, étudiante maligne préparant son doctorat, face au traducteur peu tenté de se laisser berner, fan plus ou moins fétichistes, voisins, amis, anciennes amantes, tous ont quelque chose à dire sur P .

L'histoire personnelle de cet auteur insaisissable croise la « grande histoire », même dissimulée, des conspirations, des groupes contestataires des années 70, de la guerre froide, de l'usage des drogues à des fins de contrôle de la population ou de sapement de l'adversaire, et fait du roman de Nicolas Richard, comme son sous-titre l'indique, un vrai roman d'espionnage.

Et P ? Comme une ombre en pleine lumière, jouant ici et là un rôle hypothétique dont personne ne sait rien, mais que chacun phantasme.

J'ai lu ici et là que P. serait en partie Thomas Pynchon (dont Nicolas Richard est le traducteur), auteur américain culte, ayant lui même choisi de ne pas s'exposer. Il est question aussi de la disparition de Georges Perec, dont il est fait mention dans le livre.

Pour des analyses plus pointues que je ne saurais le faire, je vous invite à lire la chronique de Charybde2 sur son blog (blog à suivre absolument de toute façon), il est bien plus expert que moi.

Pour ma part, j'ai aimé me laisser berner par cette enquête fiction, qui en dit long sur l'incapacité à accepter le vide, sous prétexte de transparence.

Chacun(e) aura sans doute sa propre lecture de ce livre.

Et il n'es pas nécessaire d'être un spécialiste de Pynchon (ce qui est loin d'être mon cas) pour se laisser feinter par cette dissipation.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Autopsie d'un mythe ou the writing did the talking. Sous ses allures de roman, de collages de témoignages aux curieuses résonances, La dissipation livre un portrait saisissant de Thomas Pynchon à travers tous ceux qui, follement, en poursuivent l'absence. Dans une prose somptueuse, par son subtile pastiche, Nicolas Richard explore la contamination paranoïde entre le roman et la vie de son auteur et ses romans.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Enquête à propos d'enquêtes : de quoi la traque publique d'un privé éventuellement joueur est-elle le nom ?

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/01/09/note-de-lecture-la-dissipation-roman-despionnage-nicolas-richard/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À l’automne 1958, P rédige une comédie musicale qui ne sera jamais produite. Aussi la perspective de travailler en collaboration avec une compagnie d’opéra (plutôt qu’avec une troupe de théâtre au sens strict) est-elle, de son point de vue, extrêmement séduisante. Il fait part de ses interrogations : doit-il écrire un livret original ou bien présenter une adaptation ?
Pendant longtemps, il se demande dans quelle mesure la science-fiction et l’opéra sont compatibles. S’il doit travailler à une adaptation, ce sera les Chroniques martiennes de Ray Bradbury ou L’Homme démoli d’Alfred Bester, d’une part parce qu’il les admire en tant que récits et estime qu’ils sont non seulement adaptables mais seraient en outre à la portée du grand public, d’autre part parce qu’aucun des deux n’offrirait de difficultés excessives en termes de mise en scène.
Mais la tentation d’écrire un livret original est, bien sûr, la plus forte. Cependant, il dit avoir des doutes concernant ses qualités de parolier. Des vingt et quelques poèmes qu’il a écrits, il déplore que la plupart se soient cristallisés en un jargon académique ou, pire, aient dégénéré en poésie légère. Il possède une guitare sur laquelle il tue le temps, à l’occasion, en composant des paroles de rock’n’roll sur une ou deux propositions d’accords standard. Il n’a guère poussé plus loin. (« Celle qui se souvient de la présentation autobiographique de P dans le dossier de demande d’aide à l’écriture d’un livret d’opéra »)
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Tout cela peut paraître abstrait mais c’est en réalité très concret, et je suis certain que toute la communauté des lecteurs de P applaudirait des deux mains si je n’avais pas intégré les données biographiques que j’ai pu obtenir. Encore que… Vous remarquerez une chose : si vous avez la curiosité de tester mon « arc-en-logiciel », comme je l’appelle, vous constaterez que l’accès aux données personnelles de l’auteur n’est pas automatique ; j’ai prévu un système de verrouillage clairement annoncé quand on lance le programme, lequel programme est tout de même utilisé (ou en tout cas consulté) par beaucoup d’universitaires. Je présente les choses de façon qu’il n’y ait qu’à cliquer pour signifier qu’on n’a PAS l’intention d’aller consulter les « données personnelles » de l’auteur. Eh bien, ce que je constate, c’est qu’à la cinquième ou sixième visite, nos érudits « oublient » régulièrement de cliquer… Mais le plus drôle, car je suis joueur, c’est que j’ai moyen de savoir qui a essayé d’entrer dans la « zone vie privée de P ». C’est surprenant de constater que presque tous ces professeurs émérites, à un moment ou à un autre, essayent d’aller jeter un œil au cœur des ténèbres ! En fait, ce n’est pas vraiment mon approche structuraliste qui les rebute, ni même le fait que la puissance de calcul de l’ordinateur permette des analyses littéraires auxquelles un cerveau humain ne serait pas parvenu, non, je crois que ce qui les effraie, c’est que beaucoup voient en moi une version à peine plus folle d’eux-mêmes. (« Celui qui a conçu le logiciel d’analyse littéraire intégrant les données biographiques de P »)
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C’est par phases. Il y a des moments où je sonde un sujet en particulier, et je fais des trouvailles intéressantes. Alors ma curiosité est satisfaite et je n’y pense plus. De longues périodes peuvent s’écouler avant que je ne me remette à chercher.
Il existe une grande variété de techniques d’investigation, on trouve toute une littérature là-dessus, mais ça n’aurait pas grand intérêt que j’en dresse un inventaire maintenant. En revanche, je peux vous indiquer les techniques que je n’utilise pas. Par exemple, je n’irai jamais embêter quelqu’un réputé être son ami. Je ne dérange jamais ses connaissances. Je ne veux pas perturber sa vie – même si c’est de manière involontaire. On peut trouver quantité d’informations en procédant avec méthode. P lui-même est un excellent chercheur ; un chercheur extraordinaire, à vrai dire. À l’évidence, il a passé beaucoup de temps à se renseigner sur les sujets qu’il traite dans ses livres. Je suis très impressionné par ses techniques de recherche. (« Le documentaliste reconnaît avoir certaines fois l’impression d’en savoir un peu trop »)
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