Les Mains vaines

Julien vit comme un fantôme, absent au reste du monde depuis son accident. Gavé aux antidouleurs, il regarde passer le temps depuis sa fenêtre. Alors, quand Laure, une cousine éloignée qu'il n'a pas vue depuis quinze ans, se présente à lui, convaincue qu'elle peut le sauver grâce à un couple de guérisseurs vivant reclus dans leur cabane, Julien, bien que sceptique, se laisse entraîner. Une quête insensée, qui les conduira de Conflans-Sainte-Honorine aux Pyrénées et dans laquelle chacun devra se confronter à son passé trouble dans l'espoir, peut-être, d'atteindre la guérison…

Et bien, voici un petit texte à l'atmosphère pour le moins étrange, déroutante. L'écriture, dans sa concision tranchante, à quelque chose de lapidaire et de poétique, invitant le lecteur à se laisser porter par la cadence du texte, lui-même rythmé par le phrasé parfois altéré de Julien, un narrateur sous l'emprise des médicaments…

La plume de Jérémie Decottignies est intéressante, presque hypnotique. Ses personnages ne se livrent pas facilement et paraissent insaisissables, jusqu'au moment du dénouement, où tout fait sens… L'atmosphère du roman est pesante, enrobée d'une tension qui va crescendo et parvient à mettre le lecteur mal à l'aise. L'incompréhension se mêle à la curiosité et à l'envie de savoir jusqu'où conduira cette folie douce…

Un premier roman d'ambiance surprenant et néanmoins réussi, truffé d'indices semés en chemin, qui ne demande qu'à être relu afin de saisir tous les signes manqués lors du premier passage et ça, c'est plutôt fort!

Un premier roman qui se laisse savourer, que l'on lit lentement par plaisir, pour s'adapter au rythme de l'intrigue qui prend forme au fil des pages et profiter de l'écriture poétique et imagée de Jérémie Decottignies. L'onirisme est dans toutes les pages, au détour des Pyrénées, dans la cabane du guérisseur, dans les nuits ouatées par les médicaments de Julien, et teinte de douceur l'ensemble de l'oeuvre.
Le livre en lui-même (le premier roman de la collection Corps Célestes) est également un bel objet et rajoute à l'expérience agréable qu'est la lecture des Mains Vaines.

J'avais adoré « Combuste », premier recueil remarqué de Jérémie Decottignies.

Avec « Les Mains vaines », l'auteur (qui a tout pour devenir un grand !) nous montre qu'il sait allier avec art prose et poésie, dans un roman qui monte doucement en tension - jusqu'à l'acmé final, que chacun.e pourra interpréter à l'aube de sa sensibilité.

Un coup de coeur !

Julien est diminué depuis un accident qui lui a laissé une douleur à l'épaule. Un jour, surgit dans sa vie Laure, une cousine dont il n'a pas eu de nouvelles depuis 15 ans et qui l'emmène consulter un guérisseur.
Insidieusement, Laure s'installe dans la vie de Julien. Ensemble, ils partent vivre quelques temps dans les Pyrénées, chez les enfants du guérisseur qui échoue à soulager Julien.
L'ambiance particulière qui règne au sein de la fratrie inquiète Julien autant qu'elle absorbe Laure.
Un genre d'écriture un peu trop artificiel auquel je n'accroche pas.

Un recueil au combien sensible, qui mêle mélancolie et fraîcheur. Sonder son âme, penser son être profond et décortiquer ce qui nous entoure. Je recommande ce recueil à toutes personnes qui comme moi, vivent un changement profond et on besoin d'introspection pour mieux vivre le moment