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EAN : 9782379221262
160 pages
Les Editions Eugen Ulmer (27/08/2020)
4.33/5   6 notes
Résumé :
C'est un fait scientifique désormais avéré : 80 % des insectes ont disparu en 30 ans. Si les naturalistes s'en alarment depuis plusieurs dizaines d'années, il était difficile jusqu'il y a peu de trouver des éléments scientifiques fiables car les études quantitatives sur les populations d'insectes communs manquaient. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'adieu aux insectes ? de Vincent Albouy, Denis Richard et Pierre-Olivier Maquart, dont la couverture est particulièrement réussie, est une petite somme bien foutue concernant la disparition des insectes. Comme vu très récemment dans le réchauffement climatique de Frédéric Durand, et à bien d'autres endroits d'ailleurs, les activités humaines sont en passe de provoquer une extinction de masse du vivant. Or, les insectes, ectothermes (leur chaleur vient de l'extérieur) et souvent hautement spécialisés, sont bien plus sensibles que la plupart des autres formes de vie animale aux perturbations anthropiques. Ainsi, pour eux, l'extinction de masse n'est pas sur le point de se produire : elle est actuellement en cours.

Il y a quelques années, une étude a fait les gros titres : elle parlait d'une extinction des insectes de l'ordre de 80% (en biomasse). Or, c'est une sous-estimation : non seulement cette étude a été réalisée dans des réserves naturelles, c'est-à-dire des lieux où les insectes devraient s'en sortir mieux que sur l'ensemble du territoire, mais plus important encore, elle utilise l'année 1989 comme point de référence. On comprend vite le problème : en 1989, l'extinction des insectes était déjà en cours. Si on prenait comme point zéro le tout début de l'agriculture intensive par exemple, on aurait plutôt un taux d'extinction entre 95 et 99%. Ce qui est une extinction de masse. Une extinction qui ne ralentit pas. Les insectes continuent à disparaitre à un rythme situé entre 1 et 2,5% par an.

Les causes sont relativement évidentes, mais faisons tout de même une petite liste.

Artificialisation des milieux et tout simplement destruction des environnements naturels
Agriculture intensive (destruction des milieux, utilisation massive de pesticides et insecticides, drainage des zones humides...)
Réchauffement climatique (et comme les habitats sont morcelés, les migrations sont entravées)
Pollution par les engrais (l'azote nuit aux plantes à fleur au profit des graminées sans nectar ni pollen)
Déforestation et artificialisation des forêts (voir Nature's Temples)
Augmentation du taux de CO2 (diminue qualité nutritionnelle des plantes)
Pollution lumineuse
Routes (barrières qui fragmentent les milieux) et voitures (mort par impact)
Les réserves ne sont que des confettis égarés dans la grande bétonisation et les cultures intensives dont elles subissent le effets délétères
Dans les montagnes, le surpâturage cause une disparition des fleurs nourricières, d'autant plus que les troupeaux, via leurs déjections, répandent les diverses substances chimiques utilisées comme biocide

Les auteurs vont bien plus en détail. Bien sûr, le déclin des insectes entraine du même coup le déclin des oiseaux et des plantes qui dépendent d'eux pour leur pollinisation. Ce qui est particulièrement triste, c'est qu'à l'échelle humaine, il est extrêmement difficile de se rentre compte à quel point la quantité et la diversité de la vie diminue : le désert de la modernité devient quasi instantanément la normalité, et, pour la plupart des subjectivités, tout ce qui a été perdu n'existe plus même en souvenir.
Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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Les insectes sont ils menacés de disparition?

Dans cet essai à trois voix porté par un riche travail iconographique, Vincent Albouy, Denis Richard et Pierre-Olivier Maquart , spécialistes des insectes reconnus par leurs pairs, s'attachent à faire connaître et vulgariser les dernières recherches scientifiques en date sur le sujet.

Cet ouvrage vraiment interessant aborde une problématique actuelle et mondiale qui prend des exemples concrets ( l'aromie musquée, beau coléoptère jadis commun désormais très rare ou appolon papillon des montagnes arides là aussi en voie de disparition) dans sa première partie.

Dans la seconde partie, les auteurs se livrent à une synthèse des études scientifiques aujourd'hui disponibles sur le sujet, détaillant les différentes causes de cet effondrement (agriculture et sylviculture intensives, pesticides, pollution azotée, pollution lumineuse, réchauffement climatique...) et permettant d'envisager, en conséquence, les mesures à prendre pour enrayer ce déclin, qui n'est pas inéluctable.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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80% des insectes ont disparu en trente ans. Les 3 auteurs de ce livre, un entomologiste, un pharmacien journaliste et un chercheur spécialiste des coléoptères nous font part de leur expérience et de leur déduction. Nous avons tous pu constater qu'au fil des années les insectes se faisaient plus rares sur nos pare-brise ! Suite à leur constatation sur le terrain : disparition de vers luisants, raréfaction de papillons, les auteurs nous présentent une étude scientifique sur les causes : pesticides, culture intensive, pollution lumineuse. Documentaire très intéressant qui nous retiendra peut-être de vouloir à tout prix se débarrasser des mauvaises herbes et des maladies dans nos jardins ! GB
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le problème en quelques mots....
-L'accumulation dans les milieux natures de dérivés azotés d'origine industrielle et agricole (engrais, lisiers) modifie, à distance et sur de vastes étendues, la composition chimique des sols. Elle retentit ainsi sur les communautés végétales qui y vivent.
-Les plantes généralistes supportant ou recherchant l'azote (végétaux nitrophiles) prolifèrent. Elles l'emportent sur celles qui sont associées aux milieux pauvres , plus spécialisées. Ces dernières se raréfient ou disparaissent, et avec elles le cortège d'insectes qui leur est associé.
-L'excès d'azote affecte ainsi indirectement mais puissamment les populations de nombreuses espèces de papillons, pollinisateurs, criquets et autres insectes, tous étroitement liés aux végétaux de milieux pauvres.
-Par ailleurs, l'imprégnation des végétaux en azote retentit sur leur composition chimique et, de de fait, sur leur attractivité et sur leurs qualités nourricières, avec là aussi des conséquences négatives sur la biodiversité entomologique.
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La vente des reines ou des colonies de bourdons (B.impatiens, B.occidentalis) pour polliniser les cultures sous serres entraîne depuis le début des années 1990 la dispersion d'organismes pathogènes [...]. Le contact se fait lorsque des individus "exotiques" échappés des serres côtoient sur les fleurs des bourdons autochtones. Un petit champignon asiatique (Nosema ceranae) a contaminé les Abeilles domestiques à l'échelle mondiale, mais surtout des Hyménoptères sauvages dont les bourdons; un coléoptère parasite africain (Aethina tumida) cause des dommages considérables dans les ruches mais aussi dans les colonies de certains bourdons. Ce phénomène pourrait expliquer le déclin massif des bourdons nord-américains qui sont peu capables d'y répondre par leur immunité. En plus, abeilles et autres Hyménoptères sont d'autant plus sensibles aux agents pathogènes qu'ils sont soumis aux insecticides ou à un stress nutritionnel.
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Longtemps tenu comme l'insecte le plus abondant sur la planète, avec des vols fédérant plusieurs milliards d'individus (des auteurs évoquent jusqu'à mille milliards!), le Criquet des Rocheuses fut le premier des insectes du Nouveau-Monde déclaré éteint. Alors que cette espèce qui vivait dans l'ouest du continent nord-américain a pu former en 1875 un nuage de 510 000 km² pour un poids estimé à 27,5 millions de tonnes, elle n'a plus été revue depuis 1902. La destruction massive de ses populations et des modifications structurelles dans ses zones de reproduction ont eu raison de ce criquet.
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Compilées depuis des décennies, les données sur les populations d'oiseaux révèlent que la majorité des espèces insectivores sont en déclin: ce n'est pas étonnant lorqu'on sait que, chaque année, les oiseaux ingurgitent entre 400 et 500 millions de tonnes d'insectes sur la planète comme l'a calculé une équipe réunie autour du biologiste suisse Martin Nyffeler (plus que l'Homme consomme en viande et en poisson!) et que les insectes constituent la nourriture essentielle de près de 60% des oiseaux!
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L'éclairage nocturne a donc un impact négatif sur beaucoup d'insectes, au plan individuel comme au plan de l'équilibre de leurs communautés. Les insectes nocturnes ou crépusculaires orientent leurs déplacements grâce à la luminosité de la lune ou des étoiles. Attirés par les lampadaires, les enseignes, les affiches lumineuses, beaucoup sont désorientés et tournoient dans la lumière pour finir par mourir d'épuisement ou par être victimes de prédateurs[...] Il est difficile voire impossible à ces insectes de se nourrir s'ils sont perturbés par la luminosité artificielle: les prédateurs ne peuvent plus trouver et poursuivre leurs proies et les butineurs ne repèrent plus les fleurs, car la lumière modifie les signaux visuels constitués par les motifs des corolles.
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Vincent Albouy. Surprenants insectes.
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