Il existe si peu d'écrits et d'informations autour d'
Arthur Cravan, le poète-boxeur petit-neveu d'
Oscar Wilde, né à Lausanne en 1887 et qui disparait aussi mystérieusement que subitement au Mexique à peine plus de trente ans plus tard, que ce livre de
Rémy Ricordeau (à qui l'on doit un documentaire sur
Benjamin Péret) arrive plus qu'à point nommé, mais - on l'espère - pour l'éternité.
"Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes et l'on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme" disait
Arthur Cravan, "le poète aux cheveux les plus courts du monde", est probablement l'une des grandes
oeuvres du début du XX, avec
Cendrars, Duchamp, Rigaut et quelques autres. Il erre entre insubordination radicale, amour fou et désertion éperdue, comme nous l'explique à merveille l'auteur de cette biographie qui est bien plus cela puisqu'on y trouve des photographies très rares, ses lettres à
Mina Loy et Sophie Treadwell, ainsi qu'une postface aussi talentueuse qu'éclairante d'Annie le Brun. Et on y trouve aussi une revue de presse assez passionnante.
Publié par l'Échapée, il va sans dire que cette "Terreur des fauves" est magnifiquement mise en page et devrait avoir sa place dans toute bonne bibliothèque qui se respecte. Admirable travail.
Et à Cravan le dernier mot : "Ce livre a certainement sa place dans la surproduction contemporaine." (1917)