nulle controverse ici mais la description d'une réalité bien souvent vécue par les acteurs les plus engagés sur la voie du partage citoyen : la démocratie participative, ça ne marche pas et ça occupe le terrain. A rattacher aux problématiques de l'abstention, voire aux actes de désobéissances civile/civique, on voit que ces réflexions interrogent le socle républicain : la démocratie républicaine n'est pas un long fleuve tranquille ! Faire nation demande de l'ardeur - les auteurs n'en manquent pas -, de la méthode - ici elle est claire et abordable, et surtout de l'envie commune : sur ce point le désaccord est grand. Élus comme citoyens auront toujours tendance à instrumentaliser. Pour sortir par le haut, les auteurs reviennent sur leurs constats et martèlent à raison l'ardente obligation de la vraie représentation . Faut-il aussi rappeler qu'une démocratie, c'est tout-à-la fois voter, délibérer, décider et contrôler. Comment se partager les rôles ? Faut-il tous les partager ? A tout moment ? La question restera ouverte...
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- "Pour en finir avec la démocratie participative", Manon Loisel & Nicolas Rio, Textuel
Présentation de l'éditeur :
La démocratie participative s'est imposée comme le principal remède à la crise de notre démocratie représentative. de la plus petite commune rurale au plus haut sommet de l'État, chaque institution y va de son dispositif: conventions citoyennes, budgets participatifs, ou autres consultations en ligne. Cette injonction participative mérite pourtant d'être questionnée. Les outils mis en place depuis deux décennies ne corrigent pas les limites de la démocratie représentative: abstention, déficit de représentativité des élus, centralisation du pouvoir… le Grand Débat et la Convention citoyenne pour le climat en sont l'illustration. Loin de redonner du pouvoir aux citoyens, ces expériences ont surtout fait la preuve de leur impuissance à transformer le système politique. Il est aujourd'hui nécessaire de mettre un coup d'arrêt à cette fuite en avant participative dont les fausses promesses ne font qu'accroître la défiance des citoyens. L'urgence n'est pas de (faire) participer, mais de démocratiser l'action publique en mettant fin à la surdité des institutions et en redistribuant l'accès au débat démocratique.
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