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EAN : 9782874593369
Chloe des Lys (01/01/2008)
4/5   1 notes
Résumé :
Humour ( proses et nouvelles)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Extrait :

Il vaut mieux se taire quand on n’a rien à dire. Déjà, cette phrase est beaucoup trop prolixe. Pour tout vous dire, il aurait mieux fallu ne pas l’écrire. Ou alors, simplifier l’expression de telle façon que… que le blanc soit plus exprimé. C’est à dire, trouver un raccourci algébrique qui fait économie de mots tout en gardant le timbre de l’idée première. Cependant, si je suis ce raisonnement, nous arrivons indéniablement dans un monde empreint de difficultés. Choisissons un fragment de cette phrase : il vaut mieux. Avouez que même si l’on n’a rien à dire, « il vaut mieux » ne veut strictement rien révéler. Car, à cet effet, on peut tout imaginer. Assurément, on peut dire : il vaut mieux avoir sa main dans la culotte de la voisine, plutôt que dans celle du voisin. Ou encore : il vaut mieux être un singe ignorant plutôt qu’une tête de veau ébouillantée. C’est ce qui m’étonnera toujours dans la langue française, on débute une phrase et puis… Bon ! Continuons notre développement. Si je prends une autre fraction : se taire. Se taire quand il est isolé de la phrase n’est pas plus explicite. Car, on peut se taire pour écouter l’autre, puis parler profusément. Ou encore, on peut se taire lorsque l’on est à la pêche au bord d’un lac ; tout à coup se décrocher les mâchoires ; chanter des chansons paillardes, parce que le poisson a mordu l’hameçon. Bon ! Enfin, prenons : « on n’a rien à dire . » On peut très bien ne rien avoir à dire sur tel ou tel sujet. Et puis, étaler une thèse sur la vie des moustiques dans l’Arctique. Bon ! Résultat des courses, on ne peut guère simplifier l’expression. Et, c’est bien dommage, car j’aime les choses simples. D’ailleurs, tout ce qui est compliqué me donne la nausée, me chiffonne et me fait mal aux seins. Quand je pense qu’il y a des gens qui parlent ou qui écrivent pour ne rien dire… En vérité, je crois qu’il est préférable de l'exprimer verbalement. Quoique… Quoique, le fait de le dire soit déjà très loquace. Le mieux serait d’en parler à un proche, cela afin qu’il puisse le dire à votre place. Et, on s’en laverait les mains ! Quoique… Quoique, le fait d’en parler à votre voisin soit déjà trop bavard. En vérité, le plus sage serait de le mimer. Nous serions enfin dans le royaume du silence, de la quiétude. Voilà ! Voilà ! Pourtant…

Pourtant, les gens qui brassent de l’air pour ne rien dire m’agacent particulièrement.




Il vaut mieux se taire…
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Chère Rose,


Je ne savais plus quoi penser de notre dernière rencontre. Il y avait tellement de sensualités dans vos gestes et sur votre visage. J’ai eu l’impression d’avoir passé ma vie à ramer dans un océan de pauvreté. C’est pourquoi, depuis peu de temps, j’ai investi dans un aéroplane. Cela afin, de survoler ma triste personnalité, de pouvoir vous approcher sans ressentir cette affreuse pesanteur qui déstabilisait mon armure et dégradait mes articulations. J’avais beau mettre de l’huile, à chaque fois que je vous apercevais – vous, si belle et si fragile – j’avais le palpitant qui commençait à rouiller, la langue chargée, les amygdales grosses comme des roupettes, et la salive figée.

Le jour fatidique où nous avons décidé de nous rencontrer pour une sérieuse conversation sur notre devenir, vous m’attendiez dans une jolie prairie fleurie. Alors, vous m’avez vu arriver tel un aigle royal. Mon zinc dessinait de grands cercles dans l’azur, et un vent douceâtre soulevait votre robe, laissant apercevoir votre superbe calbute à rayures vertes. Le preux chevalier du ciel faisait des acrobaties, tandis que vous restiez la bouche ouverte, émerveillée. Vous aviez toujours cet éblouissement dans la mâchoire, lorsque je décidai d’atterrir sur des tapis de pâquerettes. Mon aile gauche a emporté votre dentition, et c’est à ce moment là que je me suis aperçu que mes freins ne fonctionnaient plus. Ma belle Rose, je fus complètement désemparé lorsque mon appareil est allé se cogner avec fracas contre un bosquet de peupliers. Avec le choc, je me suis mordu la langue, et un morceau de viande est venu se plaquer sur le tableau de bord. Depuis ce temps-là, nous ne nous parlons plus.


Et je peux vous affirmer que c’est bien dommage !
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