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sur 1590 notes
Alice est une avocate quinquagénaire qui exerce son métier avec passion. Mais le jour où Lisa, une jeune fille ayant accusé un homme de viol, se présente chez elle en annonçant vouloir être défendue par une femme, ses certitudes basculent.

Toutes les deux, elles vont devoir faire face à une affaire plus compliquée que prévu, dans le dédale du monde juridique.

Lisa, 15 ans, accuse un homme de l'avoir violée. Toute une société s'allie alors à ses côtés, l'encourage à parler, à divulguer la vérité. Mais… c'est un mensonge. Un mensonge qui devient plus grand qu'elle, qui l'engloutit jusqu'à ce qu'elle se décide à parler à Alice, sa nouvelle avocate. Avec l'histoire de Lisa, commence le procès le plus périlleux de sa carrière : défendre une victime qui a menti.

.Mais Alice va se rendre compte que la vérité a plusieurs aspects. de fil en aiguille, au cours de la lecture, on voit la souffrance d'une adolescente, harcelée par ses pairs, qui a la réputation d'être « la salope du collège » parce qu'elle a le malheur d'avoir des seins un peu plus tot que ses copines.

Pascale Robert-Diard est l'une des grandes plumes du Monde, dont la patte est reconnaissable entre mille, sensible, vibrante, avec le sens du détail juste. Depuis vingt ans, cette grande journaliste tient la chronique judiciaire et a couvert des centaines de procès.

Après un premier récit La Déposition, inspiré d'une affaire vraie, elle signe là une pure fiction, nourrie des interrogations qui l'habitent. Parfois le style manque un peu de littérature quand même, mais l'autrice réussit cependant à dresser le portrait saisissant d'une jeune fille victime des bonnes intentions, une adolescente en vrac, à la spontanéité́ déroutante.


La Petite Menteuse est un roman saisissant sur la mécanique de l'imposture et les coulisses des tribunaux. C'est aussi une réflexion sur l'adolescence, les non-dits et la violence.

L'autrice propose un récit judiciaire incisif où une question demeure : qu'aurions-nous fait à la place de Lisa ? Un roman qui réussit à faire réfléchir en utilisant un parfum d'authenticité bienvenu.
Pascale Robert-Diard, qui connaît très bien le milieu judiciaire, nous montre habilement toute la fragilité d'une adolescente et la complexité de la gestion d'un traumatisme quand on est encore un enfant...

•"La petite menteuse" est un roman au sujet délicat, qui a le grand mérite de disséquer avec habileté les rouages du mal-être adolescent.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman que j'ai beaucoup aimé.
J'ai aimé son audace. J'ai aimé qu'il prenne à contrepied.
Le procès en appel pour viol de Lisa Charvet va s'ouvrir dans un mois. La jeune fille était alors âgée de 15 ans. Marco Lange, un plâtrier qui travaillait chez ses parents a été condamné à 10 ans de prison. Cela fait déjà 4 ans qu'il est emprisonné.
Lisa souhaite changer d'avocat. Elle veut une avocate et demande à Alice Keridreux de reprendre l'affaire. Surtout elle lui révèle qu'elle a menti à l'époque.
On pourrait vite la haïr cette jeune fille. mais quand on découvre le fil de l'histoire on comprend son désarroi. En tant que maman j'ai été effarée de voir comment cette jeune fille parce qu'elle a un peu plus de seins que les autres a été cataloguée "salope" du collège. Comment certains jeunes ont pu profiter de ses faiblesses.
Lisa a été prise dans un engrenage qui l'a poussé à accuser un innocent. Un roman bouleversant.
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Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire et journaliste. "La petite menteuse" est mon tout premier roman lu de cette auteure. La première chose qui m'a frappé, c'est cette connaissance intime de la thématique judiciaire, de ces mécanismes assez obscurs pour les néophytes. le titre éponyme est, et c'est plutôt curieux, révélateur d'éléments cruciaux de ce récit. Comme si au fond, l'histoire de cette jeune fille, était dépeinte sous le seul prisme judiciaire. C'est sous cet angle, cette loupe grossissante que nous découvrons l'histoire de cette jeune fille qui était collégienne au moment où elle a accusée un ouvrier du bâtiment d'une trentaine d'années, de l'avoir violée. Nous apprenons peu à peu à la connaître plus intimement. Un père aimant mais qui est souvent absent et collectionne les aventures extra conjugales. Une mère qui fait ce qu'elle peut, elle aussi, et une soeur aînée en pleins dans ses études supérieures et qui ne s'entend pas avec notre jeune fille. L'auteure a une excellente connaissance des obsessions, des souffrances, des abus, que peuvent subir les collégiennes entre elles. La réputation d'une jeune fille peut très vite se dégrader. Sortir avec un garçon, être soupçonné d'être "une fille facile", "une salope" et tout peut dégénérer. le livre est très court. Il y a cette jeune fille et puis le point de vue de la justice incarnée par cette avocate qui la défend. Comme je vous le disais, ici ce n'est pas tant, l'issue du procès qui compte, que la machine judicaire qui s'emballe et qui broie. Victimes, coupables, témoins, juges, avocats, policiers, enseignants, parents, anciens collégiens.. toutes ces personnes sont à un degré plus ou moins important parti prenante de cette histoire émouvante. L'autrice a du talent même si l'histoire ne brille pas par son originalité. Les coulisses des procédures judicaires sont intéressantes à découvrir. L'histoire de cette jeune fille touchante. Il manque à ce roman l'effet de surprise puisque la fin est tout de suite éventée avec son titre "La Petite menteuse." Sans doute, ce roman aurait-il gagné à être moins technique et plus dans le registre de l'émotion. Je suis parfois resté à quai. C'est dommage.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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J'ai terminé cette petite chose sans grand intérêt, évidemment trouvée dans ma fameuse boîte à livres ! Pensez bien si j'allais acheter ce genre de bouquins, hein !
Mais comme j'ai dû voir le film dont je ne me souviens plus d'ailleurs, et compte tenu du peu d'épaisseur du roman, et des dithyrambes (évidemment et comme toujours exagérés), je me suis dit, hop ! Lisons donc.
Le sujet en lui-même était intéressant, á savoir quel crédit apporter à une dénonciation de viol ? Qui croire ? Quelle parole profère la vérité ? Et à quel moment ? En ces époques troublées où les femmes dénoncent à tort ou à raison, le problème est donc actuel.
L'histoire je ne vais pas vous la raconter.
Je ne parlerai que du style qui m'est apparu journalistique et morne, avec des descriptions sans grand relief, et des personnages à la psychologie peu fouillée. Tout reste à la surface des choses et les personnages s'effilochent. Quelques jours plus tard on a oublié les noms, les habitudes, les visages des uns et des autres.
Nous sommes habitués à ces procès et leur évocation ne nous apprend rien. Je pense à l'excellent film La Vérité: avec Brigitte Bardot, où nous assistons comme si nous y étions au déroulement des faits. Si j'ai retenu La Vérité, en revanche le film La petite Menteuse ne m'est pas resté en mémoire.
Je n'ai pas compris pourquoi Alice, l'avocate chargée de s'occuper de sa cliente, se moquait des attitudes du gendarme qui s'exprimait « à l'ancienne » en rappelant les étapes de l'ancien procès, ce vocabulaire suranné mais qui pourtant est significatif d'une tradition que l'on veut conserver, et qui doit l'être.
Je me suis ennuyée à cause de cette petite menteuse sans grande envergure ni sentiments. Tantôt pleurnichant, tantôt maquillée voire disant des choses stupides. Quant á à son avocate elle ne brille guère par son intelligence du fait de ses réflexions intérieures, se prenant sans doute pour une super woman de l'époque héroïque où l'on allait au boulot sans broncher avec une endométriose carabinée. le corps enseignant quant à lui n'est pas assez représentatif car binaire, brossé à la va vite, sans nuances, tellement attendu, tellement navrant lui aussi.
On se demande si les jeunes lycéens auront apprécié ce petit roman, je ne le pense pas du tout. d'autant plus qu'ils ont autre chose à faire et ne lisent pas.
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C'est vieux comme le monde. Une jeune femme qui aime la bagatelle sera plus vite traitée de salope qu'un jeune homme à qui les écarts sont permis (p73 et 205). Nous sommes en 2022 et les choses bougent. Justice n'est pas toujours rendue mais au moins, on s'interroge davantage, on demande des comptes.
Autre signe des temps, cette propension à la victimisation (p123-125). Dans le roman de Pascale Robert-Diard, le jeu de dupes bat son plein. Qui est le plus à plaindre ? Qui a le moins de circonstances atténuantes (« Les biographie des accusés sont pleines de rêves échoués ») ? le présumé violeur ou l'adolescente mythomane ?
En creux, le roman aborde aussi d'autres questions propres à notre époque : l'abolition du droit à l'erreur, l'impossibilité de se tromper, puisque la « toile » garde en mémoire la trace du moindre méfait. Et puis la dictature des réseaux sociaux, implacables, immédiats, capables d'humilier sur la base de faits douteux.
Par le truchement d'un procès, l'auteure explore toutes ces thématiques. Elle nous entraîne dans les coulisses de la loi et nous révèle la grandeur et la vicissitude d'un milieu – la justice – où tout le monde se connaît, faisant de ces procès de grandes pièces de théâtre. À noter l'évocation jubilatoire des jurés, de leur sélection, de leurs manies et de leurs surnoms (p138-143 puis 188).
« La petite menteuse » ne suscite aucune empathie et la plaidoirie finale de son avocate peine à convaincre, parce que son mensonge a coûté beaucoup trop cher à l'accusé.
Agréable à lire, un peu rapide dans ses retournements de situation, le roman m'a moins convaincue que le très bon « Elle a menti pour les ailes » de Francesca Serra, qui décrivait avec plus de justesse la détresse d'une adolescente exposée.
Bilan : 🌹
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Il est des causes indéfendables, sauf si les circonstances deviennent elle-même une nouvelle cause à défendre. Alice, avocate, doit défendre Lisa en deuxième instance. Celle-ci est victime de viol, du moins c'est ce que tout le monde croyait, a voulu croire. Mais la raison du cauchemar perpétuel de Lisa, ce n'est pas ce qu'elle a dit au procès, même si elle est victime de quelque chose de similaire qu'elle a voulu cacher. J'ai été touchée par le rapprochement progressif d'Alice vers Lisa. Peu à peu, elle construit son argumentaire en prenant conscience qu'elle a une autre cause à défendre, une cause liée à une humiliation subie par Lisa, qui la ramène à des rabaissements qu'elle-même doit connaître pour rester intègre.
Je n'ai pas été complètement convaincue par l'aboutissement de la plaidoirie d'Alice, mais j'ai aimé son parcours auprès de cette jeune femme dont elle perçoit la fragilité. Et finalement, cette plaidoirie s'ouvre sur un sujet bien plus large et d'actualité !

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Alice, avocate quinquagénaire, voit un jour se présenter à son cabinet Lisa Charvet, 20 ans, victime de viol. Un procès a déjà eu lieu, condamnant à dix ans de prison son agresseur. Mais dans quelques mois, le procès repasse en appel et cette fois-ci, Lisa demande à Alice de la défendre. En effet, la jeune fille lui avoue très vite qu'elle a menti et qu'elle souhaite raconter toute la vérité.

Pascale Robert-Diard est journaliste et chroniqueuse judiciaire au journal le Monde. Les rouages de la justice et des procès, elle les maîtrise parfaitement bien. Mais contrairement à ce que l'on voudrait bien croire au début du récit, rien n'est ni tout blanc ni tout noir. « La petite menteuse » n'est pas l'histoire simple d'une jeune fille qui a menti, l'histoire d'un fille légère qui invente des choses pour reporter l'attention sur elle. Non. L'auteure, par le biais de ses personnages féminins, révèle combien les victimes sont de tout ordre et combien leur parole est plurielle alors que la justice ne veut en retenir qu'une version : un fait, un coupable, une victime. Certes, Lisa n'a pas été la victime de Marco Lange, le présumé violeur, mais elle l'a été de tout un système où des adolescentes comme elle deviennent rapidement des proies pour leurs comparses mâles, devenant « la salope du collège » parce qu'elle a le malheur d'avoir des gros seins qui les excitent. Lisa est ensuite prise dans l'engrenage d'une époque post-metoo où parfois la parole des victimes est tellement acceptée avant d'être étudiée que l'on en oublie que certaines sont fausses. Pétris de bonnes intentions, les adultes veulent tellement aider Lisa qu'ils lui ôtent les mots de la bouche et n'entendent que ce qu'ils imaginent.
Si le style ne m'a pas du tout convaincue – trop factuel et simple, j'ai progressivement entrevu dans le récit de Pascale Robert-Diard une analyse sociologique et psychologique intéressante sur les non-dits de l'adolescence et la violence qui la traverse, sur la fragilité du système judiciaire et sur la manière dont la parole des victimes est recueillie.

Un livre qui ne brille donc pas par son style mais qui a le mérite de nous interroger sur la fragilité de l'intime conviction.
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Alice Kerdrieux, une avocate expérimentée, est sollicitée pour représenter Lisa Charvet, une toute jeune femme qui quelques années plus tôt, a accusé d'agressions sexuelles Marco Lange, un ouvrier qui travaillait chez ses parents et qui a été condamné à 10 ans de prison. Soutenue par ses parents, sa meilleure amie, ses professeurs Pauline Valette et François Boehm, Lisa écrit une lettre à quelques jours du procès où elle avoue avoir menti. Où est la vérité entre les déclarations de Lisa quelques années plus tôt et aujourd'hui ? Comment faire en sorte que ces aveux ne se retournent pas contre Lisa et son avocate ?

J'ai découvert ce roman grâce à des articles sur Internet et dans la presse. Je l'ai lu rapidement en deux jours car il compte 200 pages uniquement et les chapitres sont courts et s'enchainent facilement les uns aux autres.
J'ai été surprise par le contenu de l'histoire, je ne m'attendais pas vraiment à ça et j'ai été étonnée et un peu choquée aussi par le comportement de la jeune fille qui a fait condamner un innocent à la prison.
Avec ce roman, l'auteur dresse un portrait de l'adolescence et des années collège parfois dures où il n'est pas toujours facile de trouver sa place, notamment quand on est une fille. Certaines scènes sont difficiles et violentes, on voit le personnage principal coincée qui ne sait pas comment se défendre contre les garçons et prise dans un engrenage qu'elle ne maitrise pas.
Ce livre m'a fait penser à Femmes en colère de Mathieu Menegaux, il y est question des violences faites aux femmes dans une société qui n'hésite plus à en parler ouvertement.
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Quinze jours avant l'ouverture du procès en appel de son violeur, Lisa, quinze ans à l'époque des faits, choisit une nouvelle avocate, Alice, pour la représenter.
Ne pouvant plus supporter le poids de son mensonge, elle souhaite recevoir de l'aide et se sent prête à assumer les conséquences de ses actes - à commencer par l'incarcération de l'auteur du viol.
À partir de là, l'avocate va devoir démêler l'écheveau du mensonge: comment une ado de quinze ans en est arrivée là? Est-ce à cause de ses trois « camarades » de classe qui exigeaient d'elles fellations et autres, et la faisaient chanter après l'avoir filmée à son insu?
Est-ce à cause de son père, qui préférait son travail puis sa maitresse à sa famille, qu'il a abandonnée?
Est-ce à cause de sa mère, stressée par l'attitude lubrique des ouvriers qui mataient ses filles dans sa propre maison (l'accusé est un des ouvriers)?
Est-ce à cause des enseignants qui ont mis les mots dans sa bouche un peu rapidement?
Comment une ado aurait elle pu gérer tout ça à cet âge? C'est ce qu'Alice va devoir faire comprendre à tous les acteurs du procès.
Un livre rare, qui témoigne autant de la difficulté de parler que de l'impossibilité, dans certaines conditions ou sous la pression, de rester dans la vérité pure.
Livre inspiré et inspirant.
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La Petite menteuse est à mi chemin entre le roman et la plaidoirie. Ici, on embarque pour un moment qui ressemble à un plaidoyer et parfois même un procès-verbal réalisé en direct dans un commissariat. le style retenu par l'auteure peut intriguer et peut-être même apeurer le lecteur mais croyez-moi, « ça matche » comme on le dit si bien !

Ce qui est plaisant dans cette histoire c'est que la colonne vertébrale du roman n'est autre que le mensonge et les raisons qui l'entrainent, tout est construit autour de cela et donne une vraie profondeur à l'histoire. Grâce à la jeune Lisa, on s'interroge sur le regard que notre société pose sur la statut de victime et de cette immunité dont elle peut disposer sous le couvert d'un mouvement tel que Me too… même si ce dernier est évidemment parfaitement légitime.

Il faut reconnaître à Pascale Robert-Diard l'audace d'oser parler du doute que l'on peut avoir face à une potentielle victime. En effet, l'auteure n'hésite pas à pointer du doigt les erreurs judiciaires et également à tacler parfois les mouvements féministes.

Une fois commencé, ce livre vous tient en haleine et est impossible à lâcher… Lecture en apnée, nerfs en pelote, le lecteur est vraiment malmené mais malgré tout, il faut noter la justesse de ton et l'humanité qui se dégage de cette sombre histoire.
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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