Le livre de François da Rocha Carneiro appartient à un registre devenu traditionnel en Histoire, celui de l'histoire populaire. Pour cela, on choisit des thématiques proches de la population, du peuple de ceux qui n'ont pas l'habitude d'être mis en avant.
Depuis qu'
Howard Zinn a publié sa remarquable histoire populaire des Etats-Unis, tous les historiens se sont prêtés à ce jeu. En France, c'est
Gérard Noiriel qui en est à l'initiative.
Dans le monde du football, c'est
Mickaël Correia qui c'était illustré en proposant
une histoire populaire du football. Pour lui, il était alors intéressant de raconter une autre histoire du foot vue par les plus démunis, Maradona, Socrates, etc.
Pour François da Rocha Carneiro, la pratique est similaire or il y ajoute à la difficile rédaction de son ouvrage une contrainte supplémentaire puisque cette histoire doit se faire par l'ouverture d'un match des bleus. Match emblématique puisqu'il inaugure ou symbolise une époque et un thème précis comme la guerre ou le travail.
Pour ceux qui n'auraient pas le football pour passion ou comme centre d'intérêt, la lecture peut être vue comme souvent hachurée par tant de noms inconnus. Chaque match est l'occasion d'une histoire, d'un contexte mais aussi de dribbles et de buts. Ce qui plaît à l'amateur de foot que je suis.
Pour les reproches que je pourrais apporter à cet ouvrage, je dirais que dans ces histoires du fait d'être relativement courtes, le lecteur a du mal à être immergé dans le contexte de l'époque et souvent l'enjeu n'est pas assez valorisé. Sauf peut-être pour ceux qui nous sont plus proches comme le match France-Allemagne de 2015 que tout le monde à en tête ou encore la grève de l'équipe de 2010. La narration est alors fluide et agréable nous remémorant au passage des pages tristes de notre histoire (je me réfère aux attentats du 13/11 la lecture est poignante).
Je me dis que, peut-être, aurait-il mieux valu se concentrer sur un personnage ou une équipe type (celle de 82, 98) représentative de la thématique choisie et mieux le connaître et l'apprécier ? Je ne sais pas. J'ai quelquefois l'impression de rester sur ma fin. de voir qu'il manque un truc, mais je ne sais pas quoi.
Car ici, le biais de confirmation ne fonctionne pas. L'amateur de football n'arrive pas à trouver la satisfaction qu'il a ressenti en relisant l'histoire de certains matchs. Lui aurait plus apprécié des thématiques comme la joie, la colère, la tragédie (je pense à France-Italie en 2006 qui, à lui seul, aurait pu constituer un livre). Peut-être.
Quoi qu'il en soit, François da Rocha Carneiro nous prouve que l'équipe de France, et plus généralement le football, c'est bien plus que du sport.