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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a du Thomas Hardy chez Edouard Rod ! et c'est pas étonnant quand on sait que le premier se destinait dans sa jeunesse à être pasteur puis sombra dans le scepticisme, influencé par les théories modernistes naissantes , comme le darwinisme...(puis le pessimisme, avec Schopenhauer). IL y a un peu de tout cela chez Edouard Rod aussi : tous ses romans sont fortement imprégnées de morale évangélique (le clavinisme, la branche dure !) et pourtant Edourad Rod a perdu la foi depuis longtemps...
Quant à ce roman, (qui m'a rappelé Tess d'Uberville), il m'a littéralement bouleversé et c'est presque la larme à l'oeil que je le referme...
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Le cortège passa tout droit devant la maison des Boudry, close comme un jour d'enterrement. Pourtant, la cadette des filles, Adèle, atteignait à peine la trentaine. C'était une assez belle fille, qu'on aurait eu plaisir à faire tourner sur le plancher. Mais elle ne songeait guère à s'amuser : fagotée jours et dimanches dans des robes pieuses, qui aplatissaient sa poitrine, épaississaient sa taille, enraidissaient ses hanches, elle marchait les yeux baissés, comme si elle n'eût pu soulever ses paupières sans commettre quelque péché. Ses parents confits en dévotion, abstinents, darbystes, plongés jusqu'au cou dans l'Apocalypse, membres de toutes les ligues qui proscrivent la joie de vivre, n'admettaient d'autres jouissances que celles où l'on s'édifie : comme ils étaient seuls de leur secte à Luville, ils célébraient leur culte et chantaient leurs cantiques en famille, assez nombreux pour qu'on entendît jusqu'au milieu du village les faussets de leurs voix aigres et les ronflements de leur harmonium.

Chapitre II
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Mélanie elle-même, sa fille, n'osait prononcer le nom de l'enfant prodigue dont elle était de cinq ans la cadette. Elle était le vrai portrait de sa mère, celle-là ! Petite aussi, — ce qui faisait dire à son père, avec un bon sourire admiratif : « C'est dans les petites boîtes que sont les meilleurs onguents ». Elle avait les mêmes yeux gris, aimants, fidèles, un petit nez un peu retroussé, une petite bouche comme une cerise mûre à point, les mêmes petites fossettes aux joues, le même teint blanc, d'une blancheur qui bravait le soleil et le grand air et ne se hâlait jamais, les cheveux d'un blond de seigle un peu plus clair, d'une abondance et d'une finesse extraordinaires. L'âme aussi semblait pareille à celle de la morte : c'était une petite âme paisible et tendre, de jolie étoffe, tantôt rieuse et tantôt gaie, capable de souffrir beaucoup sans grande passion, parce que les chocs les plus légers éveillaient en elle des répercussions très profondes; une de ces âmes que la vie ménagerait, s'il était vrai que le vent épargne les brebis délicates et les voiles frêles.
Son père l'aimait de toutes ses forces, sans phrases, sans gestes, sans démonstrations, d'une de ces affections concentrées qui rayonnent en se cachant, dont ceux qui les ont inspirées peuvent seuls deviner la chaleur. Depuis la fuite de Maurice, Mélanie était son unique joie: il pensait à elle, toujours; il ne pouvait être heureux qu'en la sentant près de lui, ou en travaillant pour elle; et la petite le savait bien. D'ailleurs, en dehors d'elle, personne au monde n'aurait mesuré l'intensité de ce sentiment.

Chapitre I
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L'air était gris, le ciel était gris ; noir dans ces grisailles, le Jura paraissait tout proche ; ses lignes presque régulières, dont on ne distinguait pas la descente lointaine, semblaient se prolonger dans l'infini. Dans les vergers, les squelettes des arbres se dressaient avec des airs de désolation : le vent froid de la montagne agitait leurs branches, qui s'entrechoquaient plaintivement. La tombe d'Eloi, toute fraîche encore, la dernière qu'on eût creusée, se trouvait au fond du cimetière, derrière d'autres tombes entourées de leurs grilles, garnies de pierres funéraires et de cyprès. Sur le tertre, encore trop haut, deux pots de chrysanthèmes étaient enfoncés, des deux côtés d'une couronne de celluloïd. Tout cela serait arrangé plus tard.

Chapitre XXV
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Les paroles du fanatique tombaient sur Eloi comme des gouttes de poix enflammée : était-il possible que cet homme ne parlât pas pour lui ? Sans doute, averti par son hôte, il lui jetait l'arrêt de Dieu, la damnation implacable que suivrait bientôt un autre arrêt, plus effrayant peut-être, à cette heure, parce qu'il était plus imminent : celui des hommes. Son nom allait tomber de cette bouche irritée. Qui sait même si déjà les assistants ne lisaient pas ses aveux sur son front?...

Chapitre XI
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Les Alpes, là-bas, se coloraient de violet, de rose et d'or, tandis que le Jura restait presque noir, comme une muraille qui fermerait le paysage. Un air frais, légèrement humide, d'une saveur de fumée, parcourait l'espace libre et commençait à dépouiller les arbres déjà rouilles: pommiers aux branches enchevêtrées, chargés encore de leurs fruits rouges, grands poiriers sauvages, couverts de leurs « blessons », noyers feuillus, cerisiers décharnés, aux branches cassées. Plus loin, un petit bois, interrompant le déploiement des vergers, dressait un bouquet de bouleaux à écorce blanche, de sapins, de frênes. Il y avait aussi par-ci par-là de vieux chênes, trapus et solitaires, débris d'antiques forêts disparues.

Chapitre XXII
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