Merci à Babelio et aux éditions Marvel, et à Masse Critique pour cette magnifique bande-dessinée signée
George A. Romero - au scénario - et
Alex Maleev - à l'illustration.
New-York, futur proche... Les zombies ont envahis la planète - on retrouve là bien évidemment le thème cher à Romero - et les humains épargnés essayent de vivre normalement.
Chandrake, le maire, profite royalement de cette époque chaotique. le S.W.A.T. est devenu sa milice anti-zombie, et il a fait construire une arène dans Central Park pour des combats de zombies, divertissement très prisé par les bien-nantis de Manhattan.
(On notera que l'on retrouve une atmosphère connue, comme un air de déjà-vu, et pour cause, on est dans la même configuration que dans le 3ème film de Romero : Land of the dead, 2005.)
Les zombies, ces nouveaux gladiateurs, sont dénichés, puis dressés par Paul Barnum, mystérieux homme au charme de bad boy.
Lors d'une descente en ville pour approvisionner ses stocks, il tombe sur le docteur Penny Jones, ancien pédiatre reconvertie en chercheuse, qui s'est donnée pour mission de découvrir l'intelligence des zombies. Elle s'intéresse tout particulièrement à Xavier, une jeune femme membre du S.W.A.T. qui est récemment devenue zombie, et qui semble douée de pensées et de raisonnement.
Pendant ce temps, dans les quartiers privés du maire, Chandrake, on retrouve une jeune fille presque morte, vidée de son sang.
Le neveu du Maire, un jeune homme cruel et sans morale, a encore fait des siennes... les vampires ont besoin de sang humain frais.
Car oui, non seulement il y a des zombies qui pensent et ne tuent pas inutilement, mais il y a aussi des vampires ancestraux qui boivent du sang et tuent pour le plaisir !
On retrouve donc l'univers des zombies que l'on aimait dans ses films cultes, avec le développement de l'idée déjà latente du zombie qui ne veut plus être brimé mais veut reprendre le pouvoir. S'y rajoute la lutte de pouvoir et les vampires mal-intentionnés et tout puissant.
Les choses auraient pu en rester là, et on aurait eu un réchauffé de ses films à la sauce vampire... C'était sans compter sur la créativité du vieux George, qui aime le sang neuf (!), et qui va faire débarquer finement une bande de rebelles punks militarisés venus du sud, une espèce de bande de sudistes au sang chaud qui veulent se régaler aussi de la grosse pomme... Ceux là, on ne sait encore pas s'ils sont également vampires. Ceci dit, ils ressemblent étrangement aux petits cousins de Louisianne du grand Bill et d'Eric - True Blood -.
Le Romero nouveau est arrivé, mêlant tous les codes du fantastique-horreur moderne. Et c'est assez réussi. En partie aussi parce que les illustrations de Maleev sont très cinématographique - il a créé les storyboards de plusieurs films : de grandes espérances, Hell's Kitchen, Bone Collector. Il a aussi été dessinateur de Batman en comics, Scarlet, Moon Knight, The Avengers Illuminati, etc... Il travaille actuellement sur une mini-série adaptée des livres de
Stephen King : N et Dark Tower : the Gunslinger.
Je recommande ce livre, premier opus d'une saga que j'espère longue et riche en rebondissements, et doit me rendre à une évidence : je suis à nouveau contaminée par le virus Z, dans mes lectures cette fois... je l'étais déjà au niveau des jeux, films et séries... Les walkers sont partout... et ils sont en passe de devenir intelligent... ouch ! ^^
note : point besoin de rappeler la symbolique des caractères... tout conte fantastique, et tout particulièrement chez Romero - premier réalisateur à avoir mis au premier rôle un afro-américain, qui ne soit pas là juste pour jouer "le black de service"- s'attache à dénoncer les mauvais penchants de notre société et à symboliser les "méchants" par des monstres... En l'occurrence à notre époque, le système politique, le communautarisme et le racisme qui en découle, l'exclusion sociale, la manipulation et l'abêtissement des foules par les masses-médias, l'élitisme, la corruption, le mensonge des gens de pouvoir, etc... Il est certes important de lire entre les lignes, mais il est aussi important de lire, simplement, et de se distraire.