Pico Bogue, tome 15 : Les Heures et les jours

Le charme de cette série, ce n'est pas son réalisme, ces enfants sont un peu trop intellos, mais la logique de Pico et D'Ana sa soeur est absolument savoureuse, souvent naïve, mais assez savante : c'est une logique implacable, qui rabat souvent le caquet des parents, et qui apporte aussi bien une réflexion philosophique que beaucoup de poésie. Les mots sont bien choisis, ils nourrissent la parole, rebondissent et nous retournent avec une malice délicieuse. le dessin paraît brut et vite jeté, un coup de crayon vif, laissé en état crayonné que la couleur vient agrémenter de taches de couleurs aquarellées, presque pointilliste, la douceur des tons aquarellés contraste avec le coup de pinceau nerveux, douce poésie et vivacité d'esprit se marient à merveille. Un quinzième tome, comme un rendez-vous familial, un rituel annuel dont on ne se lassera jamais.

Comme pour les opus précédents, il y a au moins une histoire ou une idée autour de laquelle les auteurs tournent avec délectation. Ici c'est la colère d'Ana qui interpelle ses amis et son frère, Pico. Toujours un peu bavard, avec ces enfants raisonneurs peu réalistes mais qui parlent de la colère, de la bétise avec une pointe de bon sens et une graphisme toujours aussi charmant. Un ovni dans la production de l'humour enfantin.