Dans les sables mouvants

Roman graphique sous forme de journal intime des dix ans de la relation conjugale sous emprise de la narratrice. Grâce au témoignage, le mécanisme de mise en place de l'emprise, avec la progression de sa violence verbale, émotionnelle, sexuelle, et finalement physique, jusqu'à la séparation et à la libération de l'héroïne, est clairement identifié. Les anecdotes sont emblématiques, les dessins très naïfs, presque enfantins.
Je n'ai pas trop aimé le trait gros(sier), mais je reconnais à certaines planches et aux bulles les plus marquantes dans le récit, une grande puissance émotionnelle et donc une capacité évocatrice sans doute plus immédiate qu'auraient pu l'avoir des phrases écrites.
D'ailleurs, d'après l'aveu de l'auteure, ses dessins ont été tracés pendant la relation, à un moment où les mots lui manquaient et la compréhension de sa situation était empêchée par le déni et la honte. Sa libération a été rendue possible par une psychothérapie, qui est représentée aussi.

Tout est dit dans le titre, doublé du sceau de « l'histoire vécue ».
Bien évidemment, le sujet est important, la cause indéniable et les ressorts de la dépendance sont décryptés avec une précision chirurgicale.
Sur le fond, il n'y a rien à dire, ni à débattre. Mais sur la forme….aucune prise de recul, une total absence de traitement littéraire et/ou artistique. du coup, ce récit brut de décoffrage a la force de ses faiblesses, mais également des faiblesses. L'énorme naïveté de l'héroïne, un manque total de subtilité et la démarche prosélyte (même de bonne foi) nuisent gravement à une cause plus que jamais d'actualité. Dommage.

Roz a trouvé l'homme qui allait partager sa vie. Comme dans un conte de fée, celui-ci répond à tous ses besoins et aux moindres de ses désirs. Mais elle va vite déchanter. Lors d'un voyage, Brian a un comportement assez violent. Il l'insulte devant leurs amis. Elle s'enfuit sur la plage et ne revient qu'au petit matin, bien décidée à le quitter. Mais Brian n'est plus le même, il s'excuse et invoque même que Roz aurait dramatisé. le doute s'immisce et elle commence à le croire. Après ces vacances, c'est le bonheur. Elle s'entend à merveille avec les enfants de Brian et elle oublie le malheureux événements de l'été. Mais rien ne dure et l'homme devient de plus en plus trouble. Il la rabaisse, la méprise et commence à la tromper. Tout s'enchaîne et Roz, malgré les recommandations de ses amies et parents, n'arrive pas à endiguer le problème. Elle se laisse submerger par cet homme qu'elle pense aimer et qui sait revenir à elle grâce à des excuses et des mots doux.
Elle s'en sortira. Cassée, déprimée, détruite. Mais elle s'en sortira. Cette bande dessinée raconte ce qu'elle a vécu pendant dix ans et propose de comprendre comment certaines femmes n'arrivent pas à partir. On a tous en tête la phrase « Moi si ça m'arrivait, je le quitte« ! Mais non, ce n'est pas aussi simple. Il y a un tel engrenage tout autour que les victimes ne voient pas d'issues de secours. C'est une lecture qui m'a profondément marquée.

J'ai beaucoup moins apprécié le dessin. La bibliothécaire m'avait prévenue: « le dessin est moche mais qu'est-ce que c'est bien! » Pour une fois, les traits des dessins n'ont pas perturbé ma lecture et je me suis embarquée dans la douloureuse vie de cette femme. Depuis, Roz vit cachée.

Cette bande dessinée autobiographique est tenue comme un journal intime. Chaque émotion est dessinée avec les tripes de Roz et même si le dessin n'est pas des plus beaux, il décrit avec précision ses sentiments.
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Cette bande dessinée est poignante. Elle raconte l'histoire de Roz qui tombe amoureuse de Brian. Ce dernier se révèle etre très violent.
On la suit dans sa chute puis elle arrive tant bien que mal à se défaire de cette relation destructrice.

BD témoignage qui prend aux tripes. le seul bémol pour moi sont les dessins mais quand on lit quand et comment ils ont été faits on comprend mieux.