Claude Rouge écrit « à voix haute ». Auteur, compositeur, interprète, il organise l’architecture des mots pour que les phrases parlent et chantent.
Il est un romancier inscrit dans la réalité du monde : « j’écris autour des questions de société qui me taraudent ; je campe un contexte réaliste (un paysage ?) sur lequel je plante la fiction. Mes personnages s’identifient par leur métier, leur lien avec la société, leurs relations de voisinage ».
Le roman « LES RACINES TORDUES » met en jeu l’une de ces questions qui préoccupent Claude : D’où vient-on ? Pourquoi a-t-on besoin de se sentir « de quelque part » ? Aymeric, le personnage autour duquel est construit le roman, ne sait pas très bien pourquoi il investit la ferme de son grand’père, le Mémé, perdue dans un creux de montagne. Lorsqu’il plante le bâton du Mémé à tête de chèvre au sommet du Crêt, le lieu emblématique du grand’père, il sait seulement que cela s’est imposé à lui et qu’il n’a pas le choix. Loin d’être un caprice ou une fantaisie, c’est un véritable projet de vie, qui va l’entraîner sans doute bien plus loin qu’il ne le pensait. Et qui va peut-être le conduire à un bonheur que la morosité du quotidien ne laissait pas augurer. Le lecteur, lui, n’a pas la réponse à la question des racines, mais l’empathie que développe le récit ne laisse pas la place à quelque conviction définitive. La vie serait-elle toute en questions ?
C’est peut-être cela, le secret des RACINES TORDUES ?
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