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Whiteout tome 2 sur 2
EAN : 9782355740305
100 pages
Akileos (05/11/2009)
3.54/5   12 notes
Résumé :

Antarctique. Une base russe a été dévastée et tout laisse penser qu'il ne s'agit pas d'un accident. D'autant plus les Américains soupçonnent cette base d'être un centre militaire caché. Aussi, sous l'excellent prétexte d'aider les Russes, décident-ils d'envoyer un des leurs pour fouiner et trouver des éléments compromettants... Carrie Steko croyait bien pouvoir profiter d'un congé bien m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Whiteout (1998) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2000, écrits par Greg Rucka, dessinés et encrés par Steve Lieber. Il s'agit d'un comics en noir & blanc.

Il s'agissait bel et bien d'une guerre : celle qui opposa Roald Amundsen (1872-1928) et Robert Falcon Scott (1868-1912). Ils atteignirent le pôle pour la première fois respectivement le 14 décembre 1911 et le 17 janvier 1912, à seulement quelques semaines d'intervalle. La guerre pour le pôle Sud était terminée, mais les prétentions de propriété des nations commençaient. Ce fut une dispute sans effusion de sang : finalement ce sont l'Argentine, l'Australie, le Chili, la France, la Nouvelle Zélande, la Norvège et le Royaume Uni qui déposent des droits de propriété, les États-Unis et l'URSS restant à l'écart sans faire valoir leurs droits. Pendant la seconde guerre mondiale, l'armée allemande a effectué un geste symbolique : un lâcher de croix gammées métalliques, sans effet réel. Puis en 1946/1947, l'armée américaine a mené l'Opération Highjump en Antarctique, ce qui a conduit l'URSS à également installer des bases sur le territoire. Il n'y a finalement eu qu'une poignée d'affrontements militaires en Antarctique, et le traité du 23 juin 1961 a permis d'installer une paix et une entente durable entre les différentes nations présentes. Mais en ce jour, un commando d'une demi-douzaine d'individu en tenue polaire a investi la base russe de Tayshetskaya, et en tue froidement tous les membres, essentiellement des scientifiques.

L'après-midi même, un membre du consulat va déranger Carrie Stetko qui prend un bain de soleil sur un banc pour lui expliquer qu'elle est attendue au consulat, bien qu'elle soit en vacances. Sur place, David Ross lui explique que la base de Tayshetskaya a été détruite par une explosion. James, un individu que Stetko classe comme appartenant soit à la CIA soit à a NSA, explique que la base de Tayshetskaya abritait soit des armes chimiques soit des armes nucléaires, ce qui est confirmé par des flux d'informations codées échangés en Russie. Il est impératif que le gouvernement des États-Unis soit présent sur place car, selon toute vraisemblance, l'explosion ne relève pas d'un accident, mais d'un acte militaire ou autre. Il ajoute qu'il n'y a pas de temps à perdre, et qu'il faudrait de l'ordre de 72 heures pour que des agents de son agence puissent rallier l'Antarctique. C'est la raison pour laquelle il fait appel à Carrie Steko. Celle-ci réfléchit, tout en écoutant la proposition de James : si elle réussit, elle sera réaffectée sur le sol même des États-Unis dans une ville bénéficiant d'un climat chaud. Elle finit par accepter la proposition. Elle s'envole dans l'heure pour la Glace (The Ice, l'Antarctique), et atterrit quelques heures après sur le site de Tayshetskaya.

Dans la postface, Greg Rucka explique que le film de 2009 Whiteoutt (réalisé par Dominic Sena, avec Kate Beckinsale) n'a pas été une franche réussite, mais que le comics original de 1998 reste un moment déterminant dans sa vie, puisque son succès l'a incité à réorienter sa carrière d'écrivain, des romans vers les comics. Il était donc logique d'y donner une suite, avec le même collaborateur Steve Lieber. Carrie Stetko est de retour en Antarctique et l'enquête commence tout de suite. Dès le premier épisode, elle découvre effectivement ce qui a été une cache d'armes, et se retrouve face au capitaine Aleksandr Ivanovich Kuchin qui a appartient à la GRU (direction générale des renseignements de l'État-Major des Forces Armées de la Fédération de Russie). Pendant ce temps-là, les membres du commando ont entrepris la traversée de plusieurs dizaines de kilomètres de neige pour rejoindre un port où ils trouveront de quoi passer leur butin en contrebande. Il s'en suit une course-poursuite entre le commando et Carrie Stetko avec Aleks Kuchin, dynamique toujours efficace pour un récit. Celle-ci est rendu spécifique par le territoire et ses caractéristiques. le responsable des services secrets américains a choisi la Marshall Carrie Stetko pour sa connaissance de l'environnement, expérience que n'ont ni les membres du commando, d'anciens militaires Spetsnaz, ni Aleks Kuchin. le lecteur remarque d'ailleurs que le scénariste insère quelques informations en début de chapitre sur l'Antarctique. Cela commence par la course pour atteindre le pôle Sud, et par les rappels sur les blessures de certains explorateurs, ainsi que certaines morts. Il évoque la disparition de Richard T. Williams, la formation de la glace et des crevasses, les chutes de neige. Il ne s'agit pas de texte de type académique, mais de courtes phrases pour une vulgarisation basique. Elles remplissent leur office de donner du caractère à la Glace, surnom donné à l'Antarctique.

L'enjeu réel est révélé en début de l'épisode 2, assez élevé pour justifier des prises de risques. Greg Rucka prend soin de faire en sorte que Carrie Stetko soit animée par un objectif personnel. Il ne revient pas sur sa vie passée, très rapidement évoquée dans le premier tome. Il apparaît rapidement que la possibilité de changer d'affectation constitue une motivation significative, mais que ce n'est pas la seule. le lecteur retrouve ou découvre une femme d'une trentaine d'années décidée, compétente, dotée d'un courage mêlé de témérité. Il l'admire, tout en ayant conscience qu'elle n'est ni invulnérable, ni omnisciente. Elle se retrouve contrainte par le système, en l'occurrence ses supérieurs hiérarchiques qui parviennent à la faire accepter la mission. Elle se retrouve à faire équipe avec un Aleks Kuchin, un individu qu'elle n'a jamais rencontré auparavant, ne parlant que partiellement l'anglais, et motivé par un objectif pas entièrement compatible avec le sien. Les capacités physiques de Stetko restent dans un registre réaliste et plausible, sans prouesse extraordinaire, et moindre que celle de Kuchin, militaire de haut niveau. le lecteur n'en ressent qu'une empathie plus forte pour elle, car elle affronte à la fois les dangers de l'imprévisibilité de la Glace, à la fois l'incertitude de l'allégeance de son équipier.

Le lecteur retrouve les dessins un peu simples de Steve Lieber. Il dessine dans un registre réaliste, avec un niveau descriptif simplifié, privilégiant des traits un peu épais pour donner plus de texture, plutôt que des traits fins pour augmenter le niveau de détails. le lecteur observe qu'il utilise également l'équivalent de trames mécanographiées pour ajouter de la texture aux vêtements, avec parcimonie. Comme pour le premier tome, l'artiste s'est assez renseigné pour montrer la réalité de la vie dans en Antarctique. le lecteur suppose qu'il s'est servi de photographies d'époque pour représenter la construction d'une base américaine, ou pour la signature du traité du 23 juin 1961. La base détruite de Tayshetskaya semble très réaliste conforme à une installation de ce type-là dans cet endroit du monde. Comme dans le premier tome, les tenues vestimentaires sont bien évidemment adaptées aux rigueurs climatiques, et réalistes. Il en va de même pour les autres équipements spécifiques, à commencer par les motoneiges. Les deux tiers du récit se déroulent à l'extérieur, sur la glace, pour la course-poursuite. Steve Lieber trouve un bon équilibre entre des dessins à l'apparence frustes, et un niveau d'information satisfaisant. En particulier, le lecteur n'éprouve jamais l'impression que les personnages se déplacent sur une surface blanche parfaitement horizontale, qui serait identique kilomètre après kilomètre, dans toutes les directions. L'artiste sait évoquer des reliefs, des dépressions, une terrible crevasse, ou encore une tempête qui, pour le coup, efface tout repère visuel. le lecteur peut donc suivre les déplacements, et les positionnements relatifs des personnages dans cette vaste étendue sauvage et désolée.

La narration visuelle sait faire ressortir la tension de la course-poursuite, la violence des quelques affrontements physiques, ainsi que la manière dont Carrie Stetko met en oeuvre la préparation et la planification issue de son expérience en Antarctique. le lecteur voit l'avancée dérisoire de la progression à ski : des personnages perdus dans une immensité blanche qui semble sans fin. Il voit la différence avec la progression en motoneige, plus rapide ce qui la rend un peu moins insignifiante. Les coups portés sont brefs, parfois maladroits du fait de la couche de vêtement et du froid. Les gestes de Carrie Stetko sont mesurés, et la montrent souvent en train de manipuler du matériel, de prendre des précautions, attestant de sa connaissance du milieu. le lecteur ne peut se projeter en Antarctique comme si les dessins étaient photoréalistes, mais il ressent la tension des personnages, le danger mortel du froid, l'imprévisibilité de la glace, etc. Il n'y a que le changement du visage de Stetko (parfois inexplicablement gonflé) qui peut le faire sortir du récit.

A priori, le lecteur peut craindre une suite opportuniste pour tirer profit du succès du récit initial. Il constate rapidement que Steve Lieber est toujours aussi investi dans ses dessins, assez réalistes pour donner de la consistance aux lieux, assurant une narration visuelle facile, avec une représentation de la Glace très convaincante. Greg Rucka a concocté une intrigue assez simple, Carrie Stetko devant rattraper et neutraliser un commando d'ex-Spetsnaz, en intégrant des spécificités de l'Antarctique étoffées par de brefs rappels historiques concis, en insufflant plus qu'un minimum de personnalité et de motivation à son personnage principal.
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Complètement bluffée par le dessin !
L'histoire, dans un autre contexte, ce serait archi connu ! Mais là, sur la banquise, ça prend une tout autre dimension. Quant au texte, il est nerveux et savoureux.

Une femme et un homme à la poursuite de malfrats bien entrainés et bien armés, ce n'est pas cela qui met la pression, Non, vraiment pas !
Aucun temps mort. Que de l'action. Et il vaut mieux : ça fait circuler le sang et ça réchauffe.

M. Brian Bendis, en introduction, explique pourquoi il adore Whiteout, et comme je suis totalement d'accord avec lui, voici ce qu'il écrit :
"- J'ai une certaine faiblesse pour les polars qui assurent. Et je n'aurais pu imaginer moi-même les concepts et personnages de ce livre.
- Je peux réellement entendre la voix de Carrie Stetko dans ma tête. Je peux entendre le son de sa voix. Ce qui veut dire que c'est magnifiquement écrit. Pas magnifiquement écrit comme BD ou comme roman. Magnifiquement écrit.
- Je l'ai déjà dit de nombreuses fois, mais plus personne ne dessine comme Steve Lieber. [...] Il dessine comme on dessinait avant l'arrivée des gadgets et de Photoshop. Il dessine, tout simplement. [...] Et pour Whiteout, les ombres noires et enveloppantes sont des blancs aveuglants.
- Ni Steve ni Gref ne sous-estiments leur public. [...]. Ils veulent que vous soyez en éveil, comme l'est Carrie.
|...] Félicitations pour un récit exceptionnel si bien raconté, Greg et Steve.
[...]
Quand vous l'aurez finie, prêtez-la à un ami."

Comme j'adhère totalement à la critique de M. Bendis, et que j'ai terminé de la lire, je la passe à un ami.
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On retrouve Carrie du premier Whiteout à la poursuite de malfrats russes qui ont dérobé à d'autres russes des armes nucléaires en plein Antarctique où aucune arme n'est censée pénétrer.

Elle est toujours dynamique et volontaire, accompagnée cette fois d'un russe qui traque également ses compatriotes avec un grand doute sur la confiance qu'elle peut lui accorder; elle succombe à la tentation d'une nuit sexuelle avec lui ce qui nous permet d'admirer l'intégralité de son corps toujours si bien dessiné par Steve Lieber.

L'histoire a peu d'importance, ce sont toujours les planches en noir et blanc qui font la richesse de cette BD dans l'univers du blanc et du froid très bien figuré.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'Antarctique est une salope meurtrière.
Ce n'est pas pour en rajouter.
Elle attend juste une chance de vous tuer.
Ce n'est pas personnel.
La banquise s'en fout.
C'est juste sa nature.
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-- Tu vas vraiment me tirer dessus, Carrie?

-- Tu tires des conclusions trop rapides,Aleks.
C'est pas parce que j'ai baisé avec toi..
... Que je t'apprécie.
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La Guerre Froide et la banquise : elles étaient faites pour s'entendre.
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L'Antarctique est une salope meurtrière.
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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