Nouvelle rencontre pour moi avec
Sylvain Runberg et
Jean-Charles Poupard après le chant des runes.
Cette fois-ci, nous sommes au XVIIIème siècle au coeur du Gévaudan sur les traces de la bête qui sème la terreur parmi la population. Les deux auteurs reprennent les faits historiques et les transposent en graphisme. Ils vont s'attacher à montrer la vie des paysans, leur quotidien. ils vont aussi montrer la vie des nobles et à la cour de Louis XV.
La bête ou la Malbête sème la terreur et commet des attaques atroces : les corps sont décapités, ou parfois démembrés. La terreur règne. le Roi envoie ses meilleurs traqueurs pour débusquer ce loup à la force phénoménale. Tous vont échouer, malgré leur connaissance des loups et de leurs habitudes. Et la bête va poursuivre son oeuvre, semblant les narguer.
Louis XV ne peut tolérer cela, ces échecs car il a peur d'être la risée de l'Europe. Il va missionner
François-Antoine, chasseur émérite pour mettre fin à ce massacre. Il sera accompagné de son fils. Sa venue n'est pas franchement bien vue par les locaux qui se se sentent désavouer par le Roi. Mais ils vont devoir accompagner l'envoyé royal.
Sylvain Runberg et
Jean-Charles Poupard se sont appuyés sur des documents historiques pour retracer cette histoire qu'ils développent de manière chronologique.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire au début (même si je la connais déjà un peu). Il a fallu que je m'habitue au graphisme proposé et au choix des phylactères. Il y a beaucoup de textes à lire. Une fois, les premières pages passées, j'ai trouvé mon rythme de croisière pour cette lecture.
J'ai pu apprécier la mise en page des cases et leur présentation. J'ai beaucoup aimé les ruptures et l'imbrication des cases.
Jean-Charles Poupard a apporté beaucoup de soin pour les détails de certaines scènes : les monuments, les paysages, les scènes en éclairage artificiel. Il a réussi à recréer l'atmosphère que l'on peut trouver dans certains films relatifs à cette époque, tant par les costumes, par les décors que par le réalisme des scènes de chasse par exemple mais aussi des cènes plus violentes après le passage de la bête.
Les deux auteurs reviennent sur les croyances du petit peuple de l'époque, sur le rôle et la place de l'église, sur l'obscurantisme qui parfois habitait les campagnes. Ils montrent aussi que le pouvoir royal pouvait être contesté et que celui-ci était prêt à tout pour se maintenir sans heurt et sans révolte.
Les deux auteurs nous proposent une sorte de thriller au siècle des Lumières et ce qu'ils présentent n'est pas sans rappeler le film le Pacte des Loups avec
Samuel le Bihan dans le rôle principal.
J'ai apprécié, me suis pris au jeu de cette lecture et j'attends avec impatience la suite.