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EAN : 9782080704672
150 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.44/5   25 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est très dépaysant mais ça ne manque pas de charme, cette « histoire aussi véritable que l'Evangile », nous dit-on, qui montre qu'on peut toujours compter sur la mère de Jésus, même quand on a déconné au point d'avoir signé un pacte avec le Diable.
Malgré la distance, il m'a touché et intéressé, ce personnage qui a donné toutes ses richesses comme le demandait Dieu, qui se retrouve sans un sou, et très énervé que le roi de gloire ne se soucie pas de nourrir sa famille - certes, il le sait, inutile de s'en prendre à Dieu, « car il est hors d'atteinte », « il est là-haut bien tranquille », « on ne peut rien lui jeter à la tête »- reste le Diable... mais aussi heureusement Notre-Dame (je me permets de spoiler vu que la vie de Théophile avait toutes les chances d'être bien connue du spectateur pour lequel Rutebeuf écrit). Et j'adore cette Vierge pas du tout compassée, et même un peu grand-guignolesque je trouve, qui assure carrément quand elle s'en va trouver Satan pour récupérer la charte malencontreusement signée par Théophile, le menaçant:
« Moi, je vais te piétiner la panse »
Là, j'imagine une baston Marie/Lucifer qui devait être assez sympa à voir, un mélange de rire et de sacré auquel on n'est vraiment plus habitué et qui me semble assez savoureux et même jubilatoire.

Bref, je ne me suis pas du tout ennuyée à la lecture de ce petit drame religieux médiéval, j'ai trouvé la construction efficace, sans longueur, j'ai bien aimé Théophile, capable du meilleur comme du pire, et ça m'a fait bien plaisir qu'il soit sauvé par Super-Marie!
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À cause d'une inspiration inopinée, j'ai décidé de lire quelque chose inédite et totalement différente. J'ai parcouru mes listes à lire, oui, il y a plusieurs, et j'ai trouvé « le Miracle de Théophile » de Rutebeuf. Un fin exemple de la poésie lyrique du Moyen Âge, selon Lagarde et Michard. Bien qu'on considère Rutebeuf « le représentant le plus complet de la littérature au Moyen Âge », on ne sait presque rien de cet auteur. le Miracle date du XIIIe siècle. J'ai lu la version publiée par Grace Frank en 1925.

Selon l'introduction, la langue du Miracle est celle de l'Île-de-France. Malgré la veille langue, je trouve certaines parties du texte assez facile à lire. Il y a aussi beaucoup des vers que je ne comprends pas. Pourtant, on s'accoutume relativement vite à la vieille langue. Les mots comme « povre », « morir » ou « avroit fet bone jornee » sont un peu différents mais aussi plutôt amusants.

La légende, d'ailleurs d'origine grecque, se déroule au VIe siècle. Théophile, un homme pieu, tombe en disgrâce et, avec l'aide d'un « frère » Salatin, il fait un pacte avec le diable. Il promet de renier Dieu à condition que le diable rende ses honneurs. Théophile explique « qu'il n'est chose que je n'en face » pour que « je peüsse ravoir m'onor, ma baillie et ma grace ». Alors, il répond oui à la question de Salatin, le conjurateur du diable, si il « voudriiez vous Dieu renoier, [… ], toz ses sainz et toutes ses saintes ». Évidemment, ce serait le malheur qui suit ! Alors, pacte signé, Théophile retrouve sa situation et sa dignité. Pourtant, après quelques années, il regrette son acte, et se repent. Évidemment. Après beaucoup de prières à la « Sainte roïne bele », la Sainte Vierge exige que le Diable rendre le pacte : « rent la chartre, que du clerc as, quar tu as fet trop vilain cas ». Elle l'apporte à Théophile et voilà, le miracle…

La lecture a posé un double défi pour moi. D'abord, la lecture de cette vieille langue est fatigante quand même. On doit relire le texte maintes fois pour enfin comprendre sa signification. Puis, la poésie en général, je ne l'aime pas vraiment. C'est surtout à cause de son intérêt historique que j'ai voulu lire et étudier un peu cet ouvrage. Alors, après avoir terminé mes devoirs, je vais retourner à la littérature française un peu plus contemporaine et beaucoup plus satisfaisante.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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"Le miracle de Théophile" de Rutebeuf a une place au programme de littérature française du premier cycle. Cette pièce est court. Les vers sont excellents et le thématique représente très bien la littérature du moyen âge.

Le problème est que le moyen âge constitue le point le plus bas de la littérature europénne. "Le miracle de Théophile" a un role pédagogique à jouer mais son intérêt strictement littéraire n'est pas grand. "Le miracle de Théophile" appuie la thèse que la relance de la littérature pendant la renaissance était dû à la redécouverte de la littérature de la Grèce classique païenne et que la littérature moyenâgeuse n'y avait rien contribué. Jean Dufourent, le traducteur, dans son introduction prétend que l'on peut considérer Théophile comme un précurseur au personnage de Faust mais il n'est pas convaincant. Théophile est un personnage d'une seule époque.

Dufourent souligne que la légende de Théophile était très bien connue au 13e siècle. Il y avait une autre pièce qui racontait sur Théophile et on le mentionnait dans biens des poèmes. Surtout on voyait des scènes de l'histoire de Théophile dans les vitraux de bien de cathédrales et d'églises. C'est une chance pour Théophile d'y être car les vitraux et les cathédrales constituent la gloire de la civilisation moyenâgeuse. Cette pièce de Rutebeuf n'est qu'une curiosité.
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Inspiré de l'ouvrage grec d'un certain Eutychianos et plus directement la version du miracle tirée des Miracles de Notre-Dame de Gauthier de Coinci cinquante ans plus tôt, cette pièce religieuse met en scène Théophile, vidame d'une église de Cilicie (Turquie du sud méditerranéen), mort vers 538. A pu être représentée à la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre 1263 ou 1264.
L'important dans cette oeuvre n'est pas, contrairement à de nombreux miracles, le thème du repentir qui met peu en valeur les talents poétiques de Rutebeuf, mais plutôt le rejet de Dieu, cette colère de Théophile, cette incompréhension devant le malheur qui le frappe. On retrouve les accents propres à la poésie de Rutebeuf, les complaintes, les griesches... En même temps, cette trajectoire de mauvaise vie, de colère et de repentir peut illustrer celle de Rutebeuf qui se serait converti et repenti à la même période (on peut voir l'écho de ce repentir dans la « Repentance Rutebeuf »).
Cette injustice qui rend Théophile furieux est une injustice qui touche sa personne, ses biens, mais pas son humanité. Ce n'est pas une réelle injustice, mais bien une épreuve que doit supporter Théophile ou bien une punition pour ses mauvaises actions. le repentir est donc la compréhension de cette méprise, de cette faute d'orgueil et ainsi l'abaissement devant la Vierge et donc devant Dieu.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ahi ! Ahi ! Diex, rois de gloire,
Tant vous ai eü en memoire
Tout ai doné et despendu
Et tout ai aus povres tendu :
Ne m'est remez vaillant un sac.
Bien m'a dit li evesque « Eschac ! »
Et m'a rendu maté en l'angle.
Sanz voir m'a lessié tout sangle.
Or m'estuet il morir de fain,
Si je n'envoi ma robe au pain.
Et ma mesnie que fera ?
Ne sai se Diex les pestera…
Diex ? Oïl ! Qu'en a-t-il a fere ?
En autre lieu l'escovient trere,
Ou il me fet l'oreille sorde,
Qu'il n'a cure de ma falorde.
Et je l referai la moe :
Honiz soit qui de lui se loe !
N'est riens c'on por avoir ne face :
Ne pris riens Dieu ne sa manace.
Irao me je noier ou pendre ?
Je ne m'en puis pas a Dieu prendre,
C'on ne puet a lui avenir.
Ha ! Qui or le porroit tenir
Et bien batre a la retornee,
Molt avroit fet bone jornee !
Mes il s'est en si haut leu mis
Por eschiver ses anemis
C'on n'i puet trere ne lancier.
(Oeuvres complètes, Le Livre de poche 2005, p. 534)
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SATAN:
Venez avant, et à grands pas.
Gardez que ressembliez pas
Au vilain qui va à l'offrande.
Que vous veut ou que vous demande
Votre seigneur? Il est bien fier.

THEOPHILE:
Voire, Sire. Il fut chancelier,
Mais veut me chasser pour pain querre
Or vous viens prier et requerre
Que vous m'aidez en ce besoin.

SATAN:
Me requiers-tu?

THEOPHILE:
Oui.
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Videos de Rutebeuf (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Rutebeuf
RUTEBEUF – Hommage de Léo Ferré (RFLR, 1991) L'émission "Ferré c'est extra", par Jean Chouquet, diffusée le 29 mars 1991 sur Radio France Languedoc Roussillon. Présence : Léo Ferré s'entretenant avec Jean Chouquet.
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