On ouvre ce livre et on est transporté dans la tête de Noor, de Louai', de Sanaa... et quand on le referme, on ressent un grand vide car on a compris: il n'y a pas de sens à nos existences mais que des instincts, des peurs, des troubles et sur chacun d'eux l'auteur met les bons mots pour nous faire ressentir ce vide.
Bémol: parfois un peu trop trash.
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Insolite roman comme je n'en avais jamais vu encore !
Première grande claque : le style ! Une maîtrise parfaite et poétique des mots qui sont agencés, enchaînés avec brio ! L'auteur joue avec les mots et le rythme, accélére d'un coup puis ralentit, élève le style dans une description puis revient à l'argo dans les répliques des dialogues. Un vocabulaire tellement riche et original, une syntaxe pleines de symboles, une manière de former les phrases inédite ! C'est presque un renouveau littéraire... Je n'avais jamais rien vu de tel dans mes lectures auparavant !
Et puis il y'a l'histoire... a travers les points de vue internes des personnages qui s'enchaînent et se mêlent, des personnages si vrais, si authentiques, aux personnalités complexes mais comprises : la frivole et téméraire Noor (🥰), l'austère Louai et sa colère froide, le metis blagueur mais si amère !
Mon livre préféré que ce petit roman trouvé au détour de mon club de lecture !
Hâte de relire ce style si détonnant dans un autre cadre même si les autres oeuvres de l'auteur sont introuvables. J'espère que ce roman si fou ne soit pas qu'un one shot !
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J'ai passé un excellent moment avec ce roman court qui offre un récit complexe aux réflexions peu conventionnelles et poussées sur plusieurs thèmes (temps qui passe, société, religions) mais harmonieusement intégrées dans la narration.
Le régal c'est tout d'abord la narration: fluide et qui nous fait suivre des perosnnages humains et creusés. Ainsi, on voit l'histoire par leurs propres yeux et il ne me semble pas avoir déjà vu un rendu aussi agréable: l'auteur jongle entre plusieurs narrateurs avec une grande aisance.
Le régal c'est aussi l'écriture: inventive qui jongle entre plusieurs niveaux de langage (du soutenu à l'archaique en passant par le familier). le bouqin fourmille de jeux de mots et de figures de style avec une palette de vocabulaire large et une grande liberté de syntaxe.
A lire et à relire (puisque c'est court !)
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comme une envie, après avoir lu ce roman , d'aller à la fenêtre, de l'ouvrir et d'observer le ciel. Tant ce livre regorge de ciels (de nuit, de jour, de crépuscules et d'aurores) sublimement partagés par l'auteur.
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Il fait chaud, il fait chaud… pourtant le ciel est couvert… couvert comme un lac sans bornes – asséché ! Asséché… mais tout habillé de nénuphars comme du coton blanc, ça, blanc ! Et partout… si bien que la surface n'est que nymphéas… si bien qu'il est – en vérité – invraisemblable de déterminer nettement si le lac céleste est liquide ou sable.
Le soir est décidément bien terrible. Le soir de Jemli, c'est de l’immondice chapeautée par un couvercle en toile de soie
D'aucuns diraient dans une situation similaire que le monde s'effondre... pour moi, il demeure que le monde tourne... et rien ne peut être pire.
P. 53