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3,28

sur 302 notes
Cet ouvrage fut écrit dans la prison de la Bastille « Toute cette grande bande a été commencée le 22 octobre 1785 et finie en trente-sept jours », inscrit-il sur son rouleau.
Aire du rouleau : 12,10 x 0,115 x 2 = 2,783 m².
Ce sont de mètres carrés d'horreur et le mot est faible. Mais le style est délicat et même très beau. Comme dirait Philinte :
Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont mises ! Ces choses-là je devrais dire ces horreurs-là !
Durant mes années 20 j'avais été traumatisé par le film de Pasolini « Salò ou les 120 jours de Sodome » adaptation du rouleau De Sade sur fond de fascisme italien. Je pensais être assez solide pour lire l'original. Et bien non toujours traumatisé ; c'est une horreur.
Je résume : Trois parties :
- Sexe orienté comme son titre l'indique
- Scatologie, caca pour être simple, caca comme mets principal
- Tortures infâmes
Ce que j'en retiens c'est que seuls les hommes sont capables de tels atrocités, perversités ; les femmes en sont les victimes. Et puis terminé l'image des gentils libertins, ce sont des pervers.
Mais le style est éblouissant. Cela ne suffit pas.
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Le livre le plus nul que j'ai pu lire de toute ma vie . Libertin et fier de l'être , je m'attendais à toute autre chose que ce livre qu'on dirait écrit par un enfant de 10 ans atteint de plusieurs pathologies psychiatriques . Mal écrit , répétitif , écoeurant … au secours
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Le manuscrit de ce texte sulfureux entre tous fut mis au propre par Sade sur un rouleau de douze mètres de long le 22 octobre 1785.

À cette époque, le marquis est emprisonné à la Bastille suite à l'accumulation de ses débauches et il dissimule le texte dans une cavité du mur de sa cellule, espérant bien le récupérer un jour. Mais le destin en décidera autrement.

Libéré à la Révolution, après treize années d'enfermement, l'écrivain, par son anticléricalisme forcené, devient une figure du nouveau régime (il manque toutefois d'être décapité sous Robespierre et ne doit son salut qu'à ses amis) tandis que l'emblématique prison est démolie pierre par pierre. Sade ne retrouvera jamais son manuscrit.

L'histoire de ce rouleau sauvé par miracle est à elle seule un roman. Je ne la rapporterai pas ici, le lecteur en trouvera tous les détails sur le net, je retiendrai seulement que ce texte, maudit entre tous, interdit pendant des siècles, a finalement été acheté par l'État français le 9 juillet 2021 pour la modique somme de 4,5 millions d'euros (suite à une souscription).

Le divin Marquis, désormais édité dans la pléiade serait bien étonné de constater la consécration à laquelle son oeuvre est parvenue de nos jours… Mais la postérité réserve tellement de surprises (je pense notamment à Boris Vian, lui aussi pléiadisé).

Alors, pour en revenir aux 120 journées, sont-elles, malgré l'évolution de la Société et des moeurs, toujours aussi choquantes ?

Eh bien, il faut avouer qu'elles le sont encore !

Mais pourquoi ?

En termes de pornographie, on pourrait dire que l'immense production cinématographique contemporaine a épuisé le sujet… et c'est précisément là le sujet, car, selon moi, Sade ce n'est pas de la pornographie, en particulier dans Les 120 Journées. Ce texte paroxystique est, à mon avis, un règlement de comptes avec la Société de l'époque, figée, engoncée à tous les niveaux, à bout de souffle… d'où l'issue : la Révolution.

Le dix-huitième siècle est bien sûr le siècle des Lumières, resplendissant entre tous, mais c'est aussi le siècle de Bernardin de Saint Pierre, de l'Abbé Prévot, de Rousseau avec La Nouvelle Héloïse, des auteurs qui écrivent des romans à l'eau de rose, on dirait aujourd'hui des « feel good » (bien que je déteste l'invasion permanente des anglicismes dans notre langue !)

C'est contre cela que s'élève Sade. Dans sa vie personnelle, il s'est libéré – diraient les psychanalystes – de son surmoi, ce filtre mental qui rend l'homme civilisé, et il opère de même avec les personnages de son roman qui deviennent pires que des bêtes.

Sade déteste ces hommes qui l'ont privé de liberté. Il veut montrer la laideur indicible de l'humain, libéré du vernis de la civilisation. Son texte est un véritable pamphlet, d'une misanthropie absolue, une descente aux enfers dantesques, comme l'a si bien compris Pasolini dans son adaptation cinématographique de l'oeuvre sadienne.

Il faut dire que les quatre personnages principaux de l'histoire, les héros de cette débauche absolue et cruelle, racontée chaque soir (comme dans Les Mille et Une Nuits) par La Duclos, une putain, se livrent à des actes qui ne sont pas vraiment émoustillants au plan sexuel, en particulier leur obsession de la coprophagie les rend plutôt répugnants et indignes de tout respect. Et c'est bien cela que souhaite Sade. Car, tous ces notables, ces financiers, ces notaires, ces greffiers, et surtout ces hommes d'église, abbés, évêques, tous plus ignobles les uns que les autres, il les hait.

Le texte ne manque pas du reste d'un humour décapant, à la manière de Rabelais, tellement excessif que bien des scènes en deviennent surréalistes ; et c'est justement le mouvement surréaliste qui a activement participé à la réhabilitation de Sade, voyant en lui un véritable anarchiste. Terme anachronique ? Visions d'un précurseur ?

Dans Aline et Valcour, Sade s'oppose farouchement à la colonisation : L'Européen, féroce, inquiet, né pour le malheur du reste de la terre, renonce à ses jouissances pour aller troubler celles des autres… La beauté de son style, sa maîtrise de la langue, son élégance lexicale, si propre à son temps, renforcent encore la noirceur de sa narration :


Le Comte était dans toute la force de ses passions, âgé au plus de trente-cinq ans, sans foi, sans loi, sans dieu, sans religion et doué surtout… d'une invincible horreur pour ce qu'on appelle le sentiment de la charité… une de ses voluptés, par exemple, était de se faire chercher avec soin de ces asiles ténébreux, où l'indigence affamée mange comme elle peut un pain arrosé de ses larmes.
Et ce n'est là qu'un passage des plus doux…
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Franchement déçu. DNF p. 128.

J'avais lu, avec un immense plaisir, Ernestine et Les infortunes de la vertu du même auteur. Textes beaucoup plus softs où j'avais pu découvrir la plume talentueuse de ce si célèbre Marquis.

C'est donc bien logiquement que, malgré la polémique l'entourant, j'avais envie de connaitre son roman le plus célèbre. Etant assez ouvert d'esprit, je m'imaginais prendre au moins autant de plaisir que lors de mes précédentes lectures.

Quelle déception ! Hardcore à l'extrême (pédophilie, viols, scatophilie, tortures, meurtres), je n'ai pas compris où voulait en venir l'auteur.
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J'avais lu La Philosophie dans le boudoir, puis j'ai relu récemment ce livre. Je l'ai trouvé vieilli, mal écrit, bref inachevé
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Pour qui veut aller au fond de ce que signifie l'homme, la lecture de Sade est non seulement recommandable, mais nécessaire. Georges Bataille.
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Peut-être le plus abouti des romans de Sade. Abouti dans l'horreur, dans les idées, l'absolu des scènes. Et pourtant il est inachevé. Mais il est aussi long et complexe. Sade joue à entremêler tant d'histoires, de mini-récits dans le récit qu'on se perd vite. Son travail ressemble à celui d'un mathématicien (Oulipo?) qui entrecroise les histoires pour tester toutes les possibilités de relation humaines et sexuelles. C'est horrible et en même temps fascinant qu'on ait pu faire cela à un moment de l'histoire. L'adaptation de Pasolini est aussi incroyable et fait revivre l'oeuvre dans un autre contexte.
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J'aurais aimé être capable de mettre une meilleure note à ce livre. En revanche je ne le peux pas. La lecture m'a été ignoble et j'ai du me forcer à le finir. Heureusement que les 450 dernières "passions" n'en sont qu'à l'état de plan, c'était déjà suffisamment inconfortable.

J'ai eu la nausée tout le long de ma lecture, et me suis sentie mal dans mon corps. J'étais préparée à une lecture éprouvante, et je l'ai eue, cela va sans dire. Je crois cependant qu'il faut que je dépasse cette sensation pour pouvoir écrire correctement ma critique.
Ce livre a été écrit dans un contexte particulier, pendant lequel Sade était enfermé, et plus que frustré. Enragé contre la société de l'époque. Je pense qu'il n'a pu que creuser en lui, pour écrire cet acte de rébellion si fort. Je pense comprendre les motivations et la frustration immense qu'il a pu ressentir. de ce point de vue, et du point de vue de l'introspection, ce livre est diablement bon.
Cependant, il m'a été impossible d'apprécier ma lecture ou de me détacher de mon ressenti humain primaire. Peut-être que d'autres réussissent, mais je me demande si ce n'est pas un peu effrayant.
Je ne peux ni recommander, ni damner ce livre. Faites-en l'expérience, mais préparez-vous d'abord. On n'en ressort pas identique.
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Attention: répertoire absolu de la perversité.
Sade a été sorti manu militari de sa cellule du château de Vincennes en oubliant contraint et forcé le "rouleau" de papiers cousus qui constituait son manuscrit, sans quoi il l'aurait terminé et nous ne nous retrouverions pas, au tiers du volume, avec une série de notations non historiées, mais néanmoins percutantes par leur rude brièveté... et exténuantes pour l'âme par leur délire énumératif.
parce que Sade ce ne sont pas que les galipettes pyramidales compliquées des premières "journées".
les deux tiers restants sont d'un autre bois.

Mon passage préféré? (de mémoire, fleeeemme de tirer le bouquin de son étagère)."Il le sodomise en lui ouvrant le crâne avant de lui remplacer la cervelle par du plomb fondu" à égalité avec "il lui coupe les quatre membres et le sodomise tous les jours. il le laisse plus d'un an ainsi."
Ouais, ouais...
en fait c'est quand on lit ça qu'on réalise:
-pourquoi Sade était "surréaliste dans le sadisme" (dixit André Breton)
- pourquoi Sade n'est pas adaptable sur écran : question de budget et d'endurance au ridicule (Nonobstant l'ami Pasolini, qui ne s'est d'ailleurs pas frotté au geste précité)
- pourquoi il faut éviter de passer la majeure partie de sa vie en prison sauf à vouloir s'échauffer la cervelle de frustration sexuelle entre deux gavages de pâtisseries au chocolat et dix séances journalières d'introduction de godemiché en cire (voir les bios De Sade).
- pourquoi l'âme d'un homme est complexe (celui qui écrivait ces horreurs était contre la peine de mort et, devenu "conventionnel", avait risqué sa tête d'aristo en votant contre la mort du bon Louis.)
- et pourquoi il ne faut pas abuser de l'ami Donatien.
Moi je ne me suis jamais remis de la lecture des 120 journées. au moins ça m'a confirmé que je préfère réserver l'usage de mes petits fesses roses à des gens sains.
A ranger dans sa collection de livres extrêmes donc.

Le rouleau a depuis été exposé à la BNF... des pattes de souris surserrées pour économiser le papier, illisibles.
Sacré Sade dont la tombe demeure introuvable, quelque part du côté du château de Lacoste...
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Lorsqu'un livre est terminé, je me pose toujours cette question : cette lecture mérite-t-elle de rester dans ma bibliothèque ou est-elle de passage, vite lue, vite oubliée ? Un livre doit me faire réfléchir, rire, pleurer, etc.

Un livre très dur à lire. le seul qui m'ait choqué et avec lequel j'ai ressenti une nausée. Et pourtant, ce livre cruel est un chef-d'oeuvre.
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