« François de la Mothe le Vayer (1588-1672), au jugement de ses compatriotes et de ses contemporains, était le « Plutarque de la France » […]. […] La postérité a en voulu autrement. La Mothe le Vayer est rentré dans les rangs des « mineurs » ou des laissés pour compte de ce Grand Siècle dont il fut toutefois un des plus brillants ornements. […]
[…] La Mothe le Vayer demeure simplement, mais avec quelle gloire ! le précepteur de Louis XIV […].
[…] comparé à Descartes et Pascal ses contemporains, La Mothe le Vayer faisait trop « XVIe siècle » pour entrer au palmarès littéraire classique, et qu'il faisait trop « XVIe siècle » trop tard. […]
L'analogie avec Plutarque (circa 46-125) est ici porteuse d'une explication. Au XVIIe siècle […] dire d'un auteur qu'il est un Plutarque c'est dire qu'il est un compilateur utile à l'éducation. […] Dans la culture savante, dire d'un auteur qu'il est un Plutarque, c'est là un compliment à double tranchant. Plutarque, auteur versatile, ami de Trajan (53-117) et Hadrien (76-138), légataire philosophique qui résistera au temps et aux épreuves, mais aussi écrivain peu original, Plutarque est une référence incontournable. […]
[…] Les Petits traités incarnent ce choix qui est un choix d'écrivain et qui répond à un choix de vie. Sur cette orientation personnelle, il lève le masque dans de la richesse : « J'ai roulé un demi-siècle dans cette posture, sans envier, je vous proteste, celle des plus fortunés, aussi exempt d'ambition que d'avarice, et n'ayant autre plus grand dessein que d'achever de même ma carrière. » Aucune fausse modestie dans cette déclaration, car ce demi-siècle il l'aura dévolu à défendre et à illustrer, dans ces livres et dans la manière dont il les conçoit, un sens acéré de l'autonomie intellectuelle par la mise en oeuvre d'un choix d'écrivain que les Petits traités mettent manifestement en lumière.
[…]
Les Petits traités sont un théâtre à métamorphoses : l'auteur y pratique le dicton peut-être de Démocrite, un de ses auteurs favoris, que « le monde est un théâtre, vivre c'est y entrer ». […] » (Philippe-Joseph Salazar)
0:00 - de l'amitié
2:37 - Des richesses et de la pauvreté
4:25 - de l'adversité
7:33 - Générique
Référence bibliographique :
François de la Mothe le Vayer, de la patrie et des étrangers et autres petits traits sceptiques, Éditions Desjonquères, 2003
Image d'illustration :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ad/Fran%C3%A7ois_de_La_Mothe_le_Vayer_MET_DP832691.jpg
Bande sonore originale : Artsonic Studio - Stand Here Alone
Stand Here Alone by Artsonic Studio is licensed under a CC BY 4.0 Attribution International license.
Site :
https://eoun.com/track/stand-here-alone/license/free
#FrançoisDeLaMotheLeVayer #PetitsTraitésSceptiques #LittératureFrançaise
Philippe-Joseph Salazar
EAN : 978B08GFD7LGG
Plon (17/09/2020)
/5
3 notes
Plon (17/09/2020)
Résumé :
« Ce livre décrit la résurgence de l'idéologie blanche, propulsée sur le devant de la scène internationale par ce qui se nomme l'Alt-Right. Le sujet est dur. Le sujet est fort. Ce livre est une enquête : comment saisir sur le vif cette idéologie en gestation, dans une suite de conversations avec ceux et celles qui pensent l'idéologie blanche. Je suis donc allé à la rencontre de protagonistes de l'Alt-Right, je leur ai parlé et je les ai écoutés. Mes interlocuteurs, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3)
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En refermant ce livre il me vient à l'esprit un sketch de Coluche (je cite de mémoire) «Il lit des livres, je comprends même pas le titre!»
En l'occurrence ce n'est pas avec le titre que j'ai eu du mal mais avec le texte. Un livre écrit par un intellectuel rhétoricien qui a pour objet de nous faire découvrir les hommes et les femmes qui «pensent» «l'idéologie blanche» à travers la planète. Autrement dit un focus sur la droite identitaire internationale, sujet fort s'il en est.
L'auteur a pris le temps de les rencontrer et s'ouvre alors une joute intellectuelle entre l'auteur et ses interlocuteurs. (C'est là que j'ai eu du mal à suivre ne possédant malheureusement pas les acquis littéraires et philosophiques qui permettent de mieux comprendre.)
Toujours est-il que ce livre est intéressant tout de même car il permet de voir que cette idéologie mortifère même si elle évolue au fil des décennies reste basé sur la haine de l'autre mais alors qu'avant les nationalismes européens conduisaient aux guerres fratricides entre Européens, la nouvelle droite tente de fédérer tous les suprématistes (pour faire cours) blancs du monde entier pour lutter contre l'étranger.
Au fond l'emballage a changé mais l'extrême droite est toujours là, prête à ressurgir pour le malheur de l'humanité.
Ce n'est que mon humble avis.
En l'occurrence ce n'est pas avec le titre que j'ai eu du mal mais avec le texte. Un livre écrit par un intellectuel rhétoricien qui a pour objet de nous faire découvrir les hommes et les femmes qui «pensent» «l'idéologie blanche» à travers la planète. Autrement dit un focus sur la droite identitaire internationale, sujet fort s'il en est.
L'auteur a pris le temps de les rencontrer et s'ouvre alors une joute intellectuelle entre l'auteur et ses interlocuteurs. (C'est là que j'ai eu du mal à suivre ne possédant malheureusement pas les acquis littéraires et philosophiques qui permettent de mieux comprendre.)
Toujours est-il que ce livre est intéressant tout de même car il permet de voir que cette idéologie mortifère même si elle évolue au fil des décennies reste basé sur la haine de l'autre mais alors qu'avant les nationalismes européens conduisaient aux guerres fratricides entre Européens, la nouvelle droite tente de fédérer tous les suprématistes (pour faire cours) blancs du monde entier pour lutter contre l'étranger.
Au fond l'emballage a changé mais l'extrême droite est toujours là, prête à ressurgir pour le malheur de l'humanité.
Ce n'est que mon humble avis.
Avec Suprémacistes, Philippe-Joseph Salazar fait le point sur la question du suprémacisme blanc en rencontrant les théoriciens du genre.
Je dois dire que cela fait un peu froid dans le dos de découvrir ces théories intolérantes et à la frontière du racisme (voir carrément racistes). Je pensais bien que cela existait mais cette enquête y met de la chair...
Je salue le travail d'enquête de l'auteur, mais je reproche un travail de vulgarisations pas assez poussé, des termes ardus et des références savantes parsèment le livre, dommage.
Lu à haute voix pour la Bibliothèque Sonore Romande (BSR).
Je dois dire que cela fait un peu froid dans le dos de découvrir ces théories intolérantes et à la frontière du racisme (voir carrément racistes). Je pensais bien que cela existait mais cette enquête y met de la chair...
Je salue le travail d'enquête de l'auteur, mais je reproche un travail de vulgarisations pas assez poussé, des termes ardus et des références savantes parsèment le livre, dommage.
Lu à haute voix pour la Bibliothèque Sonore Romande (BSR).
Mais pourquoi ai-je choisi ce bouquin?
Je ne blâme absolument pas l'auteur qui écrit très très bien et est vraiment très doué dans le sujet.
Mais ce livre m'a énervé. Je n'en pouvais plus de lire les témoignages de ces gens "alt-rightistes". Désolée, mais j'accroche pas. Ma violence se réveillait à chaque mot. J'avais envie de leur foutre des baffes.
J'ai abandonné. J'abdique. Ce sujet n'est pas fait pour moi. Je préfère abandonner un livre pour lire quelque chose de bien plus passionnant.
Je ne blâme absolument pas l'auteur qui écrit très très bien et est vraiment très doué dans le sujet.
Mais ce livre m'a énervé. Je n'en pouvais plus de lire les témoignages de ces gens "alt-rightistes". Désolée, mais j'accroche pas. Ma violence se réveillait à chaque mot. J'avais envie de leur foutre des baffes.
J'ai abandonné. J'abdique. Ce sujet n'est pas fait pour moi. Je préfère abandonner un livre pour lire quelque chose de bien plus passionnant.
Citations et extraits (1)
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Ce mouvement tectonique qui fait ressurgir la race, comme une poussée fait surgir une montagne, est masqué, dissimulé, refoulé par le discours généralisé du « vivre ensemble », de la coopération internationale, d’organismes préventifs, d’institutions de droits humains, du management mondial des différences « sans frontières ». Cette tapisserie de mots cache les mouvements internes qui lézardent les murs de la maison Europe.
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