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EAN : 9782490251186
80 pages
Editions du Canoë (05/03/2021)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Descendre dans le paysage sous la mer. Au fil de la descente, le bleu s’efface, le noir gagne, la parole bavarde pèse sur les poumons, peu à peu il s’agit de se taire, les mots se comptent avec l’air et l’économie des gestes. Au début la profondeur enivre. Celui qui est descendu vers ce non-lieu vagabonde à demi-vivant parmi les voix ? minérale, végétale, animale ? voix multiples du corail, sa respiration devient courte, il est aspiré par l’ivresse de la plongée. D’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une étonnante inventivité caractérise l'écriture de cette poète. Ces huit chants se déploient à partir de l'évocation des derniers pêcheurs de corail répartis entre la Corse et l'Italie.
" Quand le corailleur descend le long de la corde à singe
il accomplit le geste
grave
des enfants [...]
Évocation incarnée, dans la précision des gestes et du rituel de leur plongée, dans la beauté des coraux et du milieu aquatique sous-marin en même temps que métaphore de l'approche géopoétique de Sylvie E. Saliceti. le titre, d'emblée, emporte le lecteur dans un imaginaire totalement insolite : il conjoint l'image des papillons sculptés par l'artiste américain David Kracov, en hommage aux enfants de Tchernobyl qui ont pu être sauvés des irradiations et celle de ces pêcheurs de corail occupés à lire des livres sous la mer durant la longue décompression de leur a Au coeur de ce dispositif onirique, le lecteur se trouve aux confins de la nature et de l'art : s'y mêlent intimement l'eau et le paysage sous la mer, la magie de sculptures d'acier façonnées par la grâce du sculpteur et ces feuilles de livres emportées par le courant.« Quand nous ne lirons plus les livres sous la mer, ce monde aura disparu » écrit la poète. On l'aura compris le souci écologique est ici fondateur de cette parole oraculaire. L'approche déjà présente dans ses recueils antérieurs se déploie plus largement encore dans celui-ci, la disparition des coraux devenant le signe sensible de ce que l'homme fait à la nature. D'où plus que jamais nécessaire « Une parole contre la surcharge, la vitesse, l'enfermement ». À travers le jeu subtil sur les pronoms, je, tu, nous, la poète se parle à elle-même en même temps qu'elle guide le lecteur vers un point d'ancrage de sa rêverie.

Cet état d'éveil sous-tend tout le recueil, informant au sens fort la parole poétique qui se déploie dans la fluidité des images, reliant ces entités qui font monde pour Sylvie E. Saliceti : « Me voilà marionnettiste d'un théâtre miniature d'ombres qui bougent comme une offrande perdue sur ma main. Les arborescences se reflètent sur la chair en une mystérieuse calligraphie d'estampe chinoise-blanche sur la feuille mate du papier de riz ». le poème renoue avec la conscience émerveillante de l'enfance, avec ses fulgurances lumineuses qui peuplent les grands fonds d'églises et de forêts sous la mer, de poissons qui volent dans le silence des abysses.




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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
             I
Pêcheur de corail c’est les voiles …



Pêcheur de corail
c’est les voiles qui reviennent brodées d’or
l’eau écrasant la poitrine
la respiration ― courte ―
l’aveuglement
les oreilles ― sourdes ―
la narcose
la phtisie
la côte des pirates sur les côtes
de Gênes à Boccadasse
les moustiques à pattes grises
les abysses sous les paupières


p.12
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Qu’adviendra-t-il lorsque le corail sera déserté
par les papillons de la mer ? Les continents par
les papillons de Kracov ? Que les pêcheurs ne
descendront plus le long des cordes à singe ?
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            I
Pêcheur de corail…



Pêcheur de corail ce n’est pas un métier
ce n’est pas un salaire
c’est plonger dans le terrier liquide
au-dessous de soi ― saoulé de fonds marin
les poumons défroissés
les yeux brillants recouverts
de suie bleue


p.11
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Les papillons s’envolent avec les lettres,
les lettres s’envolent avec leurs ailes, le
texte s’élève au-dessus du livre, ballon
de carnaval loin dans les airs, le texte
déjà s’efface…
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Le texte s’absente, ne laissant qu’une page invisible. Sous la mer, il y a des saisons. En hiver, les vallées des profondeurs obscures blanchissent. Il y a les sous-bois, la neige, les pétales. Les arbustes à corail sont envahis de phalènes qui butinent, puis remontent à la surface des vagues. Les papillons de mer arborent des ailes pointues – deux ailes sur le côté qui servent de nageoires.
Quel est ce monde où les poissons volent ? Et les oiseaux nagent ? Toutes les formes de la tendresse ont trouvé refuge là, et bruissent sous l’épaisseur de l’eau. Le fond des eaux étend son velours noir planté de vifs arbustes rouges.
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