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3,75

sur 8386 notes
Attention, alerte "livre culte" !
Précédé de la réputation sulfureuse et polémique que l'on sait*, L'Attrape-Coeurs a enfin attéri dans ma besace (mieux vaut tard que jamais), et c'est plein d'entrain et de curiosité que j'ai dévoré les premiers chapitres.

On y rencontre le jeune Holden Caufield, à la veille de son renvoi de la prestigieuse école préparatoire de Pencey. Sans attendre son expulsion et les remontrances parentales, Holden prend les devants et un train pour New-York.
Il y vagabondera trois jours, d'hôtels en clubs de jazz, livrant par bribes, entre deux taxis, le récit d'une errance un peu confuse et parfois touchante. Sentiment de liberté et d'impunité, mais aussi solitude, déprime, rancoeur, traits d'humour féroces et accès de rebellion : ça bouillonne, c'est un peu décousu, ça tangue...

Le ton est incisif, les jurons fréquents. Si l'écriture "instinctive", les thèmes abordés et certaines phrases grammaticalement bancales, débordant d'un argot aujourd'hui dépassé, rencontrèrent sans nul doute un immense succès auprès des ados américains des années 50 (et inspirèrent les foudres de leurs aînés !), leur impact sur les trentenaires (au hasard !) du vieux continent en 2017 m'apparait beaucoup plus limité.
Holden se perd souvent en digressions superflues ("L'ennui, c'est que moi j'aime bien quand on s'écarte du sujet" nous prévient-il. "C'est plus intéressant et tout"), et son caractère ultrasensible et révolté ont de quoi agacer, mais l'on finit quand même par s'attacher à cet antihéros atypique, emberlificoté dans les derniers lambeaux de l'enfance et en rupture totale avec le monde des adultes qu'il se voit malgré tout contraint de rejoindre à reculons... Ne sommes-nous pas tous un peu passés par là ?
Seule se petite soeur, la "môme Phoebé", trouve grâce à ses yeux et distille un peu de tendresse et d'innoncence dans ce grand capharnaüm : j'ai beaucoup apprécié les échanges pleins d'affection et de sincérité entre les deux personnages.

En bref, voilà un premier (et unique !) roman original, considéré à la quasi unanimité comme une oeuvre majeure de la littérature américaine. Si je reconnais qu'il a dû bouleverser bien des codes à l'époque de sa parution, je n'y ai rien trouvé aujourd'hui de si révolutionnaire.
Content quand même d'avoir enfin comblé une place vacante dans ma bibliothèque !


* ou que l'on ne sait pas, d'ailleurs !
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Attrape-c%C5%93urs#Controverse
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Bonjour la déprime en lisant ce roman pourtant reconnu comme chef d'oeuvre et classique... Je n'ai pas du tout aimé.

Je me suis ennuyée du début à la fin d'autant plus que j'ai été très surprise par cette narration façon "langage parlé et familier" qui n'est pas très agréable à lire.

On tourne en rond sans but, les différents rencontres d'Holden au fil de ses journées ne sont jamais abouties. Je me suis accrochée jusqu'au bout mais franchement je n'en garderais pas de grand souvenir.

Vite une autre lecture !
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Il y a des livres que nous avons lus dans le passé, qui nous laissent une empreinte. Un jour, on décide de les relire, en ayant pris de âge. Ainsi, j'ai repris ce livre avec des souvenirs lointains. Mais, quelle ne fut pas mon agréable surprise en relisant ce livre. Oui il a attrapé mon cœur! Les répliques, les pensées de cet adolescent en construction. Il nous touche, nous faire sourire voir rire ! Que j'ai aimé de replonger dans ces trois jours d'errance d'Holden ..Il est attachant, sensible, aimant sa sœur. Il a une réflexion profonde malgré son instabilité. En fin de compte nous sommes spectateurs d'un être humain qui se construit. J'ai adoré. J'ai apprécié cette saveur, cette énergie qui nous agrippe le cœur
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Holden Caulfield est un adolescent révolté et indomptable. Il ne supporte plus ses camarades, se désintéresse des cours et enchaîne les mauvaises notes, ce qui le rend totalement indifférent. Après s'être fait renvoyé pour la énième fois du lycée, il décide de fuguer de son pensionnat et dérive dans la ville de New-York.

Holden raconte alors dans un langage familier tout ce qu'il ressasse, ce qui le trouble et le fait douter. C'est un adolescent qui semble bien entouré (famille, professeurs, amis,…) mais qui a sombré dans ses pensées moroses et dans une grande solitude. Un être qui se sent incompris, marqué dans la vie par la perte d'un être proche.
Il a un regard et une vision très noire des gens qu'il fréquente, il ne semble aimé personne et se complaire dans son asociabilité. La seule pour qui il ne cesse d'exprimer son amour, c'est Phoebé, sa petite soeur, le lien qui lui permet de replonger dans la sécurité et le doux confort de l'enfance.

Ce livre a été un vrai coup de coeur. Selon moi, Salinger a parfaitement su décrire l'aspect complexe de l'adolescence : les écarts, les troubles et les doutes face au monde adulte, les moments maladroits et la quête d'une identité « adulte ». Une intéressante vision du côté sombre de cette période parfois difficile.
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Curieux livre, qui m'a happé sans que je sache réellement pourquoi. La personnalité d'Holden est assez fascinante : incapable de supporter les comédies et le manque de sincérité chez les autres, besoin compulsif de mentir même quand ce n'est pas nécessaire, quelques obsessions curieuses (que deviennent les canards de Central Park quand l'étang est gelé ?), ...

Le roman est en tout cas très loin de l'image que je m'en étais fait : en lisant qu'il avait été interdit aux Etats-Unis, je m'attendais à un livre rempli de violence et/ou de cruauté.

À la place, j'ai trouvé un narrateur plutôt sympathique, bien qu'à la personnalité assez insaisissable. Il m'a fallu du temps pour me décider à me plonger dans ce livre, mais ça a été un vrai coup de coeur !
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La première fois je l'ai abandonné et je m'en étais même débarrassé car pas du tout envie de le retenter... Mais il restait dans un coin de ma tête alors je l'ai racheté et finalement j'ai eu raison car cette lecture est le parfait exemple qu'il ne faut pas se fier aux apparences. L'écriture : une écriture "parlée" à la hauteur de l'adolescent narrateur avec ses questionnements, sa quête d'identité et de comprendre le monde, les humains et malgré ce parler presque argotique une réflexion sur ce qui l'entoure pas si légère que cela. Les 3 jours d'errance d' Holden Caulfield révèlent un être sensible, provocateur, en pleine mutation et n'obtenant pas des autres les réponses qu'il espère.
L'auteur parvient à la fois à rendre l'univers de cet ado mais également son environnement, son milieu social et faire de celui-ci un porte-parole d'une jeunesse qui se cherche, qui doute et qui se cherche.
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Dans toutes les littératures, et peut-être plus encore dans la littérature américaine, il y a de grands courants, et il y a ce que j'appellerais des « fulgurances », un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, un recueil de poésies, qui, arrivant à un point précis de l'histoire du pays, concrétise une idée, une vision, un instantané de l'état d'esprit de l'auteur, quelque chose qui est à la fois très personnel et très universel, et certainement représentatif d'un individu, d'un groupe social, parfois même d'un type de civilisation : « L'attrape-coeurs » de Jerome D. Salinger (1951), « Sur la route » de Jack Kerouac (1957), « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » d'Harper Lee (1960) et plus près de nous « La Route » de Cormac MacCarthy (2006) en sont des exemples assez parlants.
« L'Attrape-coeurs », à sa sortie en 1951, n'eut qu'un succès mitigé. Mais trois ans plus tard, lorsqu'il parut en livre de poche, un véritable raz-de-marée se produisit, propulsant le livre en tête des best-sellers et son auteur au firmament des écrivains.
« The catcher in the rye », le titre original, est difficilement traduisible : littéralement, cela signifie « l'attrapeur dans le seigle » (« L'Attrape coeurs », convenez-en, est plus… convivial). L'auteurs s'en explique : « Bon. Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire, pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire, c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. Je veux dire, s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape ». Si l'on met de côté ce point de vue, on passe à côté du bouquin : « L'attrape-coeurs » n'est pas seulement le portrait d'une certaine adolescence dans une certaine Amérique (celle qu'on qualifiée « de l'opulence ») mais également une mise en garde de la jeunesse contre les pièges tendus par les adultes, et la société de consommation.
Holden Caufield a seize ans. Jeune homme mal dans sa peau, sans repères, incapable de communiquer normalement (sauf avec sa petite soeur Phoebé), il traîne avec lui tous les tracas petits et grands de l'adolescence. Devançant les vacances de Noël et un renvoi probable de son école, il s'accorde une virée de trois jours dans les rues de New-York. le roman raconte ces trois jours d'errance, de rencontres diverses et variées, d'expériences et de découvertes. Encore enfant par certains côtés, il découvre le monde des adultes avec une naïveté qu'il ne peut cacher ; ce monde qui le fascine, il ne l'accepte pas totalement, il y a en lui une espèce d'intransigeance qui lui inspire (heureusement) une certaine méfiance.
Le thème n'est guère nouveau : on pourrait penser d'emblée que Holden est un nouvel Huckleberry Finn, et que « L'attrape-coeurs » est un roman d'initiation, mis à la mode du XXème siècle. C'est vrai, dans une certaine mesure, mais deux éléments viennent s'ajouter à cette impression : l'Amérique de Holden est celle de l'opulence (de façon générale, dans la population américaine lambda, on est loin ici des ghettos), et non plus celle du temps des pionniers du libéralisme. Ensuite, le style vient en tous points confirmer le caractère du héros : quasiment parlé, c'est celui d'un lycéen, riche en trouvailles verbales souvent naïves, et parfois profondes ; ses réactions sont primaires, brutales, et finalement très conformes à ce qu'on peut attendre d'un ado de cet âge. Il n'y a aucune différence entre l'auteur et le héros : ils ont le même âge.
Le roman fut beaucoup lu… et beaucoup discuté : c'est le paradoxe d'une Amérique très puritaine et en même temps très laxiste et très délurée. Reste un témoignage essentiel sur la jeunesse (beaucoup d'ados de toutes les époques se reconnaîtront dans Holden) et au-delà sur une certaine Amérique.
Un roman important du XXème siècle américain.

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Parmi les essais de définition qu'Italo Calvino propose d'un classique en littérature, celle qui est la plus retenue et citée est sans doute celle qui voudrait qu'il s'agisse d'un « livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il a à dire ». En parcourant un peu quelques analyses, commentaires, lectures de L'attrape-coeurs, on peut déjà dire, sans risquer de se tromper, qu'il fait partie de cette illustre famille. Pourtant, bien difficile, pour Calvino lui-même, de poser définitivement une définition d'un classique. Il en vient alors à considérer que « la seule chose que l'on puisse affirmer c'est que lire les classiques vaut mieux que de ne pas les lire ».

J'avais l'Attrape-coeurs depuis si longtemps dans mes rayons. Je m'en méfiais depuis toujours… Inutile de se demander pourquoi. Mais comme j'ai bien fait de l'ouvrir et de me laisser séduire. D'abord par ce style, d'une poésie féroce, d'une cruelle drôlerie, d'une efficacité (pour une fois que l'on peut associer ce mot à de la littérature) redoutable. Comme j'ai eu raison de laisser Holden m'entrainer à l'écouter vraiment, puisqu'il a choisi de se confier.

Ce n'est pas tant ce qu'il a à dire, même s'il est tout sauf inintéressant. Ce n'est pas plus par mélancolie pour l'adolescent que j'aurais pu être. Ce ne sont même pas les messages, que j'aime pourtant tellement trouver dans une oeuvre, et celle-ci n'en manque pas, même si Holden n'est pas sans ambivalences…. Mais qui ne l'est pas ?
Mais, précisément, l'enchantement de ma lecture, je peux bien le reconnaître, vient du sentiment qui n'a cessé de grandir, au long de ces pages si rapides à parcourir, d'avoir, comme rarement, rencontré vraiment, profondément, intimement, un personnage. Je ne suis pas certain que Rousseau, dans ses confessions, soit plus réel et plus franc qu'Holden qui pourtant n'a jamais existé. Faire de si troublantes rencontres en littérature n'est pas fréquent : quel extraordinaire portrait qui, comme ceux des plus grands peintres de la renaissance, est capable de vous faire connaître le sujet aussi intimement ! Quelle talentueuse biographie, quel remarquable journal personnel que ce roman ! Ce n'est pas le regard porté sur monde qui est le sien et le nôtre qui en rend la lecture si forte ; ce n'est pas seulement l'exemplarité de la quête que tant ont, sans doute, partagée… pas plus la leçon sur l'adolescence, et ses questions existentielles qui le rendent si grand - même si tous ces points et bien d'autres, depuis longtemps analysés, sont bien remarquables. C'est avant tout, au-delà de tout le reste, en ce qui me concerne, la brillante manière dont Salinger permet de saisir une personnalité qui fait de l'Attrape-coeurs une oeuvre si accomplie : le choix si judicieux des anecdotes, la formulation si (im)parfaite (car les deux sont vraies) des pensées, l'expression et les expressions qui nourrissent cette confession permettent, comme rarement je crois, de saisir la formation d'un caractère, d'une personnalité. Bref, une extraordinaire (au sens propre) réalisation, un chef-d'oeuvre hors norme.
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Depuis le temps que je voulais lire ce classique de la littérature américaine … le point positif c'est que maintenant c'est fait !
Mais au-delà de ça, ce livre ne m'a pas plu du tout. J'ai rarement mis autant de temps à lire un livre aussi court.
Suivre les heures d'errance du jeune Holden Caufield à travers New York ne m'a absolument pas intéressée.
Enfin la traduction d'un argot américain des années 50 se révèle toujours assez déstabilisante et pas particulièrement agréable.
Bref je suis contente de pouvoir passer à autre chose !!
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Trop jeune? Trop vieille? pas du bon pays? pas assez de culture littéraire de l'oeuvre? J'ai lu 100 pages et ai dû refermer ce livre qui m'est tombé des mains. Impossible de m'attacher et encore moins de comprendre le protagoniste principal. Je ne comprends pas le succès de cette oeuvre.
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