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sur 8327 notes
(...) ! OU QUOI ?

Pour une fois, votre humble serviteur va faire court (de toute manière, qu'apporter de plus et de neuf à ces centaines de critiques consacrées à ce sommet "iconique" comme il de mode de le dire en notre post-modernité épuisante et blafarde, certaines d'entre elles étant absolument excellentes, y compris parmi celles dont je ne partage pas forcément le point de vue).

J'avais donc annoncé, COURT ! Alors voici :

J'ai adoré détester ce bouquin !

Ou encore :

J'ai détesté adorer ce texte !

Lu trop tard ? Ecrit trop lointainement ? Ce style pseudo-"djeuns" m'a longtemps énervé, épuisé, emm***. Pour finir par, plus ou moins, l'accepter comme suit : un style n'ayant probablement jamais été parlé ni pensé par aucun adolescent nulle part sur la planète, y compris aux Etats-Unis d'Amérique, mais qui, parce qu'il est parfaitement inventé, fabriqué et artificialisé, a pu devenir une sorte de matrice et de représentante de tous les parlers "jeunes" à travers le monde occidental (ne soyons pas trop gourmands), d'hier comme d'aujourd'hui. Bien que je mette au défi quiconque de trouver un seul ado s'exprimant ainsi. Même à l'époque. En revanche, j'ai cru à nouveau "entendre" ces adolescents des (mauvaises) séries étasuniennes des années 60 et 70 que le petit écran français achetait et traduisait à la chaîne (sans mauvais jeu de mot) et qui s'exprimaient dans ce sabir parfaitement hors-sol et pourtant dans lequel chaque ado pouvait - relativement - se reconnaître. Tout en sachant bien que ça n'existait pas "vraiment".

J'ai détesté suivre ce pÔÔÔvre petit gosse de riches, blanc, protestant (bien que l'un de ses géniteurs soit catho... Oulala ! Quel drame !) de la côte Nord-Est des USA, de la "Grosse Pomme", même. Bref, un parfait petit "WASP" (et non "une petite" : n'exagérons pas les choses. Il fallait impérativement que ce soit un garçon, n'est-ce pas ?) avec son lot de tragédies pubères et de boutons d'acné, à l'extérieur comme à l'intérieur, ses dégoûts, sa fugue qui n'en est pas tout à fait une, ses formules toutes faites et ses pensées à l'emporte-pièce...

Pour autant, j'ai souvenir (encore un peu, malgré les décennies passées) de mes doutes d'alors, de cette fascination/répulsion pour la mort, de ce sentiment d'immense perte (celle de l'enfance, en particulier ; de son innocence, de sa nonchalance involontaire, de son immense gratuité, de cette faculté à se ficher des injonctions, de sa capacité d'émerveillement presque sans borne, de sa force d'amour sans attente de retour, etc), de l'incompréhension du monde liée non à un manque d'intelligence mais à un refus de vouloir tout autant que de réellement pouvoir s'y intégrer. D'une certaine colère quasi ontologique (et très hormonale) pouvant se muer, à n'importe quel moment, en violence. D'avoir longtemps cherché dans la lecture (et plutôt celle des "classiques") à la fois une sorte de dérivation à ce monde insupportable et insensé, de mise à distance de celui-ci, tout autant que d'éventuelles solutions probablement impossibles à ce mal être, ce "spleen" comme nous aimions à le dire, en bons admirateurs de la poétique baudelairienne que nous étions avec quelques unes et quelques uns de mes coreligionnaires... Cette capacité à dire "je déteste" alors qu'on pense "j'adore", à traiter tout le monde de crétins, de cons, d'imbéciles alors qu'on éprouve exactement l'inverse mais que c'est devenu tellement dur à dire. Qu'on aime autrui (en dehors de toute considération "amoureuse"). Cette révolte quasi permanente, parfois sans vraie cause ni vrai but, contre tout, à commencer contre soi-même.

Alors, je ne sais si nous avons tous été cet insupportable - et attachant - Holden Caufield, si nous sommes tous tombés amoureux de la mère d'un de nos copains, si nous avons tous tenu des propos proprement atroces sur l'autre part essentielle de l'humanité (en l'occurrence la féminine), si la plupart des adultes croisés nous ont fait proférer de tels discours de rejet, si les rares êtres à avoir alors bénéficié de notre bienveillance furent des enfants, mais il faut bien que je le reconnaisse : L'attrape-coeurs, écrit il y a pourtant quasiment soixante-dix ans (l'an prochain exactement), ne peut laisser de marbre, même si c'est pour le rejeter en bloc, ce que j'ai bien failli faire avant la moitié de ma lecture, même si c'est pour y éprouver une certaine gêne, même s'il est le fruit d'une construction intellectuelle que j'ai trouvée datée par bien des aspects (cette sorte d'anti-portrait de l'artiste en jeune WASP m'a franchement exaspéré), et pourtant d'une force et d'une violence vraie à bien des moments de la pensée de ce jeune homme, homme par ce corps démesurément grand, déjà trop "viril" et pourtant jeune de toute cette enfance qu'il se refuse à quitter franchement, mais qui craque de partout. La perte infinie de son Jardin d'Eden.

Ce qui demeure parfaitement contemporain dans cette oeuvre presque subversive de J-D Salinger (songeons que c'est pour ainsi dire son oeuvre exclusive, même s'il a encore un peu écrit après), c'est qu'après des siècles de "romans d'apprentissage" plus ou moins bien fait, plus ou moins moralisateurs mais toujours destinés à montrer une progression - de l'enfance vers l'âge adulte via ce que le XXème siècle nommera "adolescence"-, le reclus de Cornich (New-Hampshire) a pour ainsi dire créé l'anti-roman d'apprentissage à travers ce portrait d'un ado, lui-même parfait anti-héros (type de personnage très largement pré-existant à l'époque mais qui n'était jusqu'alors représenté que par des adultes "faits"). Là réside, il me semble le "scandale" qui perdura des années : un adolescent ne pouvait (ne peut ?) devenir que meilleur, ne pouvait (ne peut ?) que s'améliorer en tendant vers l'âge adulte, se devait (se doit ?) d'entrer avec ferveur et délices dans le monde des "grands". J.D. Salinger nous a définitivement montré que c'était loin, très loin d'être aussi simple et si stupidement avancé.

À moins qu'il n'ait été le témoin privilégié et presque prophétique d'un changement radical d'ère... Celui vers lequel il semble que nous tendions : un monde entier fait d'adulescent libidineux à la recherche impossible d'une enfance éternelle ? Voire.

J'aurai donc fait moins court qu'annoncé. Et si je persiste à affirmer que ce roman n'a pas provoqué chez moi l'enthousiasme tant auguré (que je me suis morfondu à la lecture de certains chapitres ! Non parce qu'il ne s'y passait rien ou presque : cela ne me pose aucun problème dans la mesure où la richesse d'un texte se situe ailleurs que dans l'action. Mais justement, certains moments m'ont semblé d'une pauvreté abyssale), ces lignes bien plus longues que celles prévues plus haut, alors que ma toute première lecture de L'attrape-coeurs a déjà quelques semaines, semble à tout le moins être la preuve que ce roman (d)étonnant ne m'a pas laissé de marbre.

Sans aucun doute faudra-t-il que je m'y replonge une autre fois.
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Holden Caulfield, héros en mal de vivre de l'Attrape-Coeur nous happe dès la 2ème page avec sa révolte mélancolique, il ne veux pas parler de sa famille mais de Pencey son collège et de tous les placards publicitaires, où l'on voit un pur sang qui saute une haie.
"Du bluff, j'ai jamais vu un canasson !"
Ainsi Salinger donne le ton, ce collège, "j'y ai jamais vu personne qui soit splendide , l'esprit ouvert et tout."
Au passage, Holder crucifie son frère DB ;  qui l'avait fasciné en écrivant une nouvelle "la vie cachée d'un poisson rouge." "Il se prostitue ,il est à Hollywood !"

Holden, raconte ses quatre jours de cavale, il n'est pas un étudiant comme un autre, il s'exprime, affirme sa différence. Être ailleurs, et sans doute par provocation s'exclure de la foule comme des grands matchs "Vous pouviez entendre leurs gueulantes, profondes et terrifiantes du côté de Pencey, parce que pratiquement toute l'école était là, excepté moi."

Il frôle l'absurde, l'outrance dans sa façon de décrire ou de parler de son collège, "on était censé se suicider si notre cher collège était battu".
Et, il crée le gag quand il perd tous les équipements de l'équipe d'escrime dans un acte de dérision, sa nonchalance dans la démesure.

Sans doute est-il d'une grande sensibilité, marquée par la perte de son frère vénéré, comme par son attachement à la littérature qui lui donne des clés pour éprouver les faiblesses de son collège.
Il a peur de ses émotions, qu'elles soient positives ou négatives, "elles me tuent". 
Par contre, son sens de l'observation, son sens acéré des mots, ceux qui font mal, dénigrer, en relevant des détails qui blessent, cela lui permet de railler avec panache ses semblables.
L'attitude de Holder devient plus ambiguë lorsqu'il aborde les filles, fasciné, parfois cynique, souvent drôle, il peut être terrifié aussi de ne pas assurer, « le sexe j'y comprend vraiment rien »p79. Seule sa soeur Phoebé sait l'apaiser, et lui redonner cette confiance qui se dérobe.
Mais un mal le ronge, trop étranger à cet univers, seul son professeur pressent ses difficultés, celui qui a pris son camarade James Castle dans ses bras après sa chute..
En plagiant Salinger ; "je vous en dirai pas plus" de ce jeune garçon, de son vagabondage, après son exclusion de son école, ni de l'intrigue.

J'ai aimé partager son anticonformisme, son anachronisme, et sa capacité de lucidité dans son cursus scolaire, il sèche les cours qui lui semblent inutiles, il raille cette discipline qui interdit la fantaisie, où il faut rester dans un thème imposé, au risque de se voir huer par toute la classe, moqué connement pour du hors sujet, oui, c'est humiliant.

J'ai adoré ce mélange de fantaisie et d'humour, dans un langage où les fautes grammaticales rehaussent le propos. J'ai adoré la pudeur de Holdeur qui me paraît beaucoup plus saine que le défoulement des jeunes dans leurs sorties dominicales .

Oui dit-il "je suis dingue, bon dieu, c'est vrai que je suis dingue je vous jure", c'est une grande détresse qui se faufile entre le pages et qui surgit ici ou là, "mais les gens remarquent jamais rien !"

Ce rien adressé au monde des adultes, entoure le livre d'ombres.
Roman envoûtant, profond, qui semble s'enrichir à chaque relecture.
Un livre culte, qui se termine par " tout le monde se met à vous manquer".


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le désenchantement d'un adolescent ; sa fugue et un portrait de la société américaine des années 50.
Livre qui a eu beaucoup de succès et a choqué à l'époque de sa sortie ; plus maintenant. Il se lit facilement, L'écriture est particulière, mais j'ai eu du mal à adhérer. Comme je n'aime pas rester sur une mauvaise impression , je le relirai sans doute plus tard, mais pour l'instant mon opinion est mitigée.
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C'est l'histoire d'un mec d'une quinzaine d'années, en échec scolaire, qui décide de fuguer. Quinze ans, c'est le temps entre l'enfance (et ses questions obsédantes, naïves et souvent insensées, comme par exemple où vont les canards en hiver quand les étangs des parcs sont gelés ?) et l'âge adulte, avec ses clans (ses réseaux comme on dit maintenant), son souci du lendemain, ses hypocrisies et ses lâchetés, … C'est le temps des premières blessures de la vie (le petit frère mort d'une leucémie, le suicide d'un condisciple), de la difficulté de se faire de vrais amis (« on forme des petits groupes merdiques de soi-disant copains qui se serrent les coudes »), du besoin de liberté et de transgression, de la quête de sens (« tout ce qu'ils font c'est étudier afin d'en savoir assez pour arriver plus tard à s'acheter une saloperie de Cadillac »). Le temps des filles (bien sûr), de la musique (le jazz en l'occurrence) et de la littérature pour aider à passer le cap.

Une histoire banale, donc. Enfin je pense que beaucoup d'adolescents se retrouvent dans cette histoire. Et pourtant un succès planétaire. Ou plus exactement un livre qui a fait beaucoup de bruit autour de lui, et qui continue à faire beaucoup de bruit, ce qui en soi est synonyme de « succès » dans notre monde surinformé.

Alors pourquoi un tel succès ?

Replaçons « l'attrape-coeurs » dans son époque, celle de l'après-guerre, qui avait vu l'intervention militaire de l'Amérique sur le vieux continent et le triomphe du Bien sur l'Allemagne nazie. Celle de la croissance à-tout-va (les fameuses Trente glorieuses), du consumérisme et de l'utilitarisme, le divertissement de masse (désolée, mais incapable d'appeler cela de la culture), … Mais celle aussi d'Hiroshima et de Nagasaki.

Le roman se place dans une Amérique Blanche, chrétienne et bien-pensante. Alors forcément, les propos irrévérencieux de notre jeune héros ont choqué, comme le qualificatif d'ancêtres accordé à toute personne de plus de quarante ans, comme les leçons de rot. Et le style de Salinger aussi a probablement décoiffé les milieux littéraires des années cinquante. Style très oral (que je trouve très lourd à l'écrit, mais ce n'est que mon simple avis, rien de plus), monotone, et faisant continuellement appel aux mêmes expressions, aux mêmes tics de langage, aux mêmes tournures de phrases …

D'ailleurs le style n'a absolument pas pris une ride. Plusieurs fois j'avais l'impression d'être dans le métro bruxellois et d'entendre une conversation entre ados de 2018, avec ce vocabulaire limité, ce besoin de tout verbaliser, tout ce qu'ils font ou ont fait, tout ce qu'ils pensent, tout ce qu'ils ressentent. Ah là je ne vais pas de me faire que des ami(e)s.

On trouve aussi dans cet « attrape-coeurs » des propos antimilitaristes comme « Je le jure, s'il y a jamais une autre guerre ils feront mieux de me sortir tout de suite des rangs pour me coller en face du peloton d'exécution », qui m'ont rappelé les paroles du déserteur de Vian. Et une dénonciation du matérialisme occidental, avec ce « saleté de pognon. Qui finit toujours par vous flanquer le cafard. ». Alors forcément, ces propos ne sont pas passés inaperçus …

Bon, notre ado se perd en futilités, je trouve, ce qui rend la lecture assez fastidieuse. De temps en temps, il pousse un coup de gueule, mais cela ne dure jamais très longtemps. C'est juste un cri pour dire qu'on est là, qu'on existe. Et quand l'interlocuteur veut discuter, l'ado esquive. Trop jeune encore pour réfléchir, argumenter, et se forger sa propre opinion. Bon ceci dit, c'est le cas pour certains adultes aussi, malheureusement.

Le roman se termine par un passage très poétique et émouvant, où le protagoniste (mais j'y vois clairement Salinger là derrière) se pose en garde-fou : « Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. Je veux dire s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C'est ce que je ferais toute la journée. Je serais juste l'attrape-coeurs et tout. D'accord, c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça ».

Seulement ça …

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Il s'agit de L'attrape-coeurs de J.D. Salinger, aux éditions Pavillons Roche, Robert Laffont, traduit par Annie Saumont (plébiscitée comme étant la meilleure des deux traductions en Français). J.D. Salinger est un écrivain des USA des années 50 et son livre, trop précurseur, a été censuré, tellement il décrivait avec justesse, la vie des années 50 aux USA.
L'histoire?! Il n'y a pas vraiment d'histoire. le gars est viré de son bahu, il se balade dans les gares, les hôtels de péripatéciennes qu'il paye mais ne consomme pas, il repense à ses flirts, vu qu'il est encore puceau. Il prend des rendez vous avec des "mômes" pour aller au cinéma, manque de son faire voler son date. C'est un gars de 16 ans je vous dis. Ca pourrait être toi. Sans blague.
Faut-il vraiment mettre 5/5 à L'attrape-coeurs?!... Pas exactement, il serait à mettre en catégorie "spécial" mais je m'étais beaucoup renseigné sur la bête et ça me semblait être la bonne lecture à faire, moi qu'en ai un peu plein le cul des fois, de ma routine, mais que j'apprécie en même temps.
Pour sûr le gars est doué pour l'écriture (Salinger), il est tout à fait dans la peau du personnage. Pour en revenir aux citations barbantes: Il est sain d'être malade dans un monde malsain. (Citation toute faite après vous en faites ce que vous voulez.)
C'est l'histoire d'un type "de qualité" en soi je veux dire, comme par exemple, quand il explique pourquoi il est toujours puceau il dit qu'il lui faut la fille parfaite ou rien du tout. Il bloque sur les défauts des autres et c'est son pire défaut. Mais l'amour qu'il voue à sa petite soeur le sauvera, au moins un certain temps, dans cette vie monotone, né trop tôt. Comme tout les surdoués, l'école est une torture. Ce sont trois jours d'aventures qui nous sont narrés, 246 pages avec Holden, qui ne vous laisseront pas indifférent.e.s...
Je vois presque Holden comme un personnage vivant, ou ayant existé, mais je pense qu'aujourd'hui Holden est mort, et qu'il aurait aimé qu'on baratine pas des heures sur sa tombe, alors je vais faire mes 400 mots mais pas un de plus ; )...
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L'attrape-coeurs, superbe titre qui me donne le frisson.

Intimement convaincue de l'avoir lu adolescente, je m'aperçois que je le découvre pour la première fois.

Holden Caulfield va me manquer. Ce gamin généreux et surprenant a été un de mes amis.
Ce livre est un songe, abordé tel un rêve. Trois jours de profondes réflexions. Un voyage dans les pensées d'un adolescent.
Holden arpente les rues de New York, comme une âme en peine. Il est perdu dans ses élucubrations, effrayantes et confuses. C'est l'ivresse de la solitude.

L'attrape-coeurs n'a pas pris une ride. Quelle maîtrise moderne de la langue ! Salinger est un acrobate, il jongle avec le temps et les mots.
C'est percutant, sensible et cocasse.

Comme je suis heureuse de pouvoir enfin dire : J'ai lu et aimé l'attrape-coeurs. J'en suis sûre.

Lu en mai 2019.
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Ce récit m'a bien plu. J'ai lu très vite et même dévoré les errances de ce gamin, ses désarrois, son impuissance devant la ville, les gens, son mal-être, ses choix et ses remords ou ses regrets, ses va-et-vient incessants, je t'aime, moi non plus, oui celui-là je ne l'aime pas, mais peut-être que je l'aime, et si il aimait caresser les têtes, il faisait rien de mal. Surtout j'ai ressenti un énorme besoin d'affection, affection qu'il ne peut plus recevoir que de sa soeur, futée et butée et têtue. Quelle joie de la voir porter sa casquette, d'aller au manège, de lui parler. Il n'a plus qu'elle, son cadet décédé, son aîné qu'il vénère, mais qui écrit des scénarios au lieu de nouvelles, menant une mauvaise vie à Hollywood.
Tout est vide et néant, il s'accroche à ce qu'il peut. Il provoque uniquement pour que l'on s'intéresse à lui, regrette et recommence, sort avec le type qu'il n'aime pas, mais qu'il invite pour ne pas le laisser seul, veut tout quitter pour vivre dans une cabane, comme tous les mômes, à un moment donné ou à un autre, en auront rêvé, moi le premier, dans l'attente, dans l'espérance que quelqu'un lui dise, non reste, ne pars pas, on t'aime Holden.

Gamin, de cet âge, je finissais mes phrases par : et tout le tremblement. Magnes-toi, on va être en retard, se faire enguirlander et tout le tremblement... Langage compris par mon interlocuteur, englobant un tas non défini de catastrophes probables. J'ai retrouvé ma jeunesse dans cette écriture, avec tout ce qui se passe dans la tête au moment ou ça vient. Ecriture difficile, première personne, incohérente, mais descriptive et familière. C'est bien, alors, peut-être mieux en V.O, mais comme je n'ai pas latitude pour comparer, ça me convient.

Challenge America - NewYork

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ressortons les grands vieux classiques pour les challenge Babelio....
JD Salinger l'avant-gardiste.... Un roman initiatique qui traite de la dépression juvénile et le mal être chez les adolescents. Sujet sensible à notre époque....

JD Salinger nous offre un roman qui se situe dans les années 50 où les apparences sont importantes, la bourgeoisie règne en maitre, un roman coup de poing qui a du faire des ravages à sa sortie. Son héros Holden 16 ans issue de la haute bourgeoisie est en quête d'identité. Exclu encore une fois de son internat haut de gamme, il va errer pendant 3 jours dans New York et se tester. Holden n'aime rien. Holden est trop intelligent pour son entourage. Holden parle trop et son imagination n'a aucune limite. Holden dénigre beaucoup de choses. Holden ne se sent pas bourgeois. Holden jure, boit, fume, insulte et surtout n'a aucun filtre. Pendant 3 jours d'errances, il va croises du monde et ce sera le choc pour lui.....

Voilà pourquoi JD Salinger est un avantgardiste et qu'il a du choqué le grand public à l'époque. Il pointe du doigts l'avenir d'une jeunesse dorée. Un roman jeunesse qui a anticipé le mal être à venir de nos adolescents. Un roman qui traite le manque de communication et les oeillères de l'école. Pourquoi notre adolescent est en souffrance?
Pendant ma lecture, j'ai perçu un Holden surdoué, qui s'ennuie en cours et avec ses compagnons de chambrée, qu'on a obligé de suivre une voie qui ne lui convient pas.

L'attrape coeur est un roman d'apprentissage qui a du faire couler de l'encre dans les années 50. JD Salinger le génie avant l'heure, le précurseur du Young Adult. Toujours imité jamais égalé. Par contre, je n'aime toujours pas cette fin en porte ouverte. Holden trouve une solution pour faire face à son problème mais j'adore avoir une note d'espoir dans ce genre de roman.

Un roman profond, touchant. Un adolescent perturbé et perturbant. Un roman qui annonçait la couleur sur le jeunesse dorée et désenchantée New Yorkaise.
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Il y a des livres qu'on aime sans savoir pourquoi. Est-ce leur forme, leur fond, leur qualité d'écriture ou l'histoire qu'ils racontent ? On les lit, en pleure ou en sourit, et on s'en rappelle même des années après les avoir finis. L'Attrape-Coeurs fait pour moi partie de cette catégorie. Grand classique que je lis sur le tard mais heureusement pas trop tard. Réveille-t-il en moi cet adolescent qu'on a tous plus ou moins enfoui en nous? sûrement. M'a-t-il séduit par ce ton direct, ce langage couché sur papier comme il sort de la bouche et de l'esprit de ce jeune homme en quête de lui-même? certainement. Mais après tout qu'importe. Holden Caulfied nous embarque dans l'Amérique bourgeoise de ce début des années 50, de son collège duquel il vient de se faire renvoyer, jusqu'à la Gare Centrale de New York; faisant défiler amis, familles et connaissances. Nous livrant, en se délivrant, ses blessures et ses joies, ses amours et désamours des gens et des choses, de la vie, de sa vie d'ado. Mais assez parlé - "Digression" !! (vous comprendrez en le lisant) - place à la lecture.
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Même si le langage employé est très familier, celui d'un ado de 17 ans, même si les critiques sont mitigées, j'ai adoré cette histoire qui se passe dans les années 50. C'est plein de vie, de fougue, de questions existentielles. Au premier abord c'est la fugue d'un adolescent renvoyé de son collège, venant d'une famille aisée…. Mais entre les lignes, avec les mots et de l'humour, c'est l'histoire d'un gamin fragilisé par le décès de son frère, qui se cherche. Une descente aux enfers malgré lui. Une histoire à laquelle je penserai avec tendresse. Mon coeur a été attrapé !


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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L'attrape-coeurs

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