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Bernard Kreise (Traducteur)
EAN : 9782264050212
272 pages
10-18 (15/04/2010)
3.28/5   101 notes
Résumé :
Sacha Savéliev est un petit garçon qui n'a pas le droit de suer, ni de quitter son collant de laine bleu, ni d'avaler tout rond, et qui pourrira à seize ans, selon les prédictions de sa grand-mère. Théâtre de personnages outranciers et carnavalesques où domine Nina, femme tentaculaire et vociférante à l'amour écrasant, les récits du petit Sacha évoluent entre drame de famille et conte, sous de faux airs de compositions d'écolier, passant de façon névrotique du rire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Le petit Sacha Savéliev, en CM1, vit avec sa grand-mère et son grand-père. Sa mère l'a abandonné pour un nabot buveur de sang et il vit depuis pendu comme une croix au cou de sa grand-mère. Cette dernière est un épouvantable tyran qui fait régner dans sa maison une ambiance anxiogène aux limites du supportable. Salaud, idiot, débile. A longueur de journée elle rabaisse inlassablement son petit-fils qu'elle ne quitte pourtant pas des yeux et qu'elle soigne comme la prunelle de ses yeux, persuadant tout le monde qu'il pourrira dévoré par la maladie à l'âge de 16 ans. Leur quotidien est rythmé par des soins homéopathiques précis et complexes qu'elle semble être la seule à maitriser et des scènes humiliantes. La mère de Sacha, surnommée Petite Peste, n'a qu'un droit de visite mensuel. Et à chaque fois elle doit essuyer une salve nourrie de reproches violents de la part de sa propre mère qui considère sa fille comme la dernière des trainées.
Sacha est un enfant déboussolé qui ne connait que ces deux amours opposés. Violent mais proche pour l'un ; Doux mais éloigné pour l'autre.
Enterrez-moi sous le carrelage, est un roman féroce. Noir, caustique, violent, mais qui renferme aussi comme un trésor une forme de chaleur et d'amour subtil. Une délicatesse brutale. Une intelligence qui se joue de la vulgarité des mots pour afficher haut celle des sentiments.
Avril 2016
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Cet enfant de 9 ans qui souhaite être enterré sous le carrelage dans l'appartement de sa mère a beaucoup a raconter.
Sans père, et abandonné par sa mère ou kidnappé par sa grand-mère, il mène une existence bien sombre, sous la menace de "pourrir avant 16 ans", traité de débile et de salaud par une grand-mère qui le dorlote dès qu'il est malade... Et il est souvent malade.
Mais aucun misérabilisme dans ce conte terrifiant qui remplace la compassion par le burlesque.
Et les monologues truculents de la grand mère, truffés des pires insultes, expriment la folie d'un personnage fracassé, perpétuellement insatisfait et profondément malheureux.

Cette folie pathétique n'enlève rien à la maltraitance psychologique subie par Sacha, mais elle laisse apparaître un amour si vorace que le lecteur se prend à espérer que les deux puissent s'équilibrer.
Sans doute la tristesse de Sacha ne peut nous échapper, mais elle concerne davantage l'abandon maternel que les excès de sa grand-mère. Et le recit étonnamment mature et empreint de derision qu'il nous en fait laisse présager une issue heureuse.

Un conte philosophique à l'humour noir et grinçant !
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Sacha Savéliev est un petit garçon de 9 ans qui vit avec ses grands-parents parce qu'il est tout le temps malade et qui pourrira à 16 ans selon les prédictions de sa grand-mère, Nina Antonovna. Elle le couve et le protège pour lui éviter de tomber malade. le petit Sacha attend toujours impatiemment la visite de sa mère à qui la vieille femme réserve les pires invectives.

J'avoue qu'après le premier chapitre, je me suis restée assez expectative. Les insultes lâchées par cette grand-mère très exubérante sont assez surprenants ! « Damné salaud » adressé à son petit-fils, dès la première page m'a laissé surprise. Est-ce la traduction du russe au français qui enlève le sens affectif du mot ? Je ne sais pas…

J'ai continué, les injures paraissent moins choquantes (quoique) et j'ai pu m'apercevoir que l'écriture de Pavel Sanaïev est vraiment succulente ! Par le narrateur enfant et à travers quelques anecdotes, on découvre une enfance assez spéciale et on se demande assez longtemps si Sacha est vraiment fragile. Les monologues de la grand-mère, passé le premier chapitre, sont frappants mais détonants de drôlerie et d'émotions.

Un roman foisonnant par tous les aspects abordés : l'enfance, la famille etc. Les personnages marquants et restent bien dans leur rôle. Je reprocherai peut-être les chapitres parfois trop « larges », regroupant plus de thèmes que son titre ne l'évoque et on se perd un peu par moments. Mais, quand même, j'ai passé un très bon moment avec ce livre !
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Sacha, neuf ans, vit depuis quatre ans avec ses grands-parents ; enfin il vit surtout sous la coupe de sa grand-mère qui a décidé que sa propre fille n'était pas capable d'élever son enfant. Dans l'histoire, le grand-père n'a pas droit au chapître et leur fille non plus. Pensez-donc ! Cette traînée d'Olia s'est entichée d'un gars de Crimée qui de surcroît est un artiste ! Oui, selon Nina Antonovna, sa fille est une traînée, une sale chienne. Alors, d'un accord unilatéral elle a mis la main sur le fiston, l'a embarqué et le bichonne. Enfin, le bichonne, n'est pas le terme approprié. Elle l'étouffe. Oui, elle l'étouffe de ses soins, de ses onguents, de ses pommades, des médicaments, des visites chez le médecin, d'homéopathie. Sacha passe son temps chez le médecin mais pas à l'école et encore moins dehors (les microbes, sait-on jamais). Elle l'étouffe de tout bord, de sa présence, de sa sur-protection obsessionnelle à l'égard de toute maladie, tout refroidissement...Elle étouffe toute la maisonnée avec ses gros mots, ses injures incessantes à l'égard de tous, elle geint et se lamente sans cesse. Entre une grand-mère omniprésente et un grand-mère mutique, le petit Sacha ne peut guère faire entendre sa voix. Tout le monde vit sous la coupe et sous les décisions de Nina Antonovna. Pourtant, Olia aimerait quand même récupérer son enfant.

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Mon avis : la façon dont a été écrite cette histoire a un côté très théâtral. On entend les portes qui claquent, les injures qui fusent. Les soins apportés par la grand-mère à l'égard de l'enfant sont eux aussi exagérés.
Ce qui m'a gênée dans ce roman ce sont les injures proférées par la grand-mère tout au long du récit (espèce de chienne, salope, ordure, débile...). Quelques gros mots, ça va, mais là c'est tout le temps et ils sont adressés aussi à l'enfant et à son mari. Alors certes, cela fait partie du caractère de l'aïeule mais répété à tout-va c'est très désagréable. Bizarrement, malgré tout ses défauts, j'ai réussi à ressentir un peu d'affection pour cette mamie.
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Né à Moscou en 1969, Pavel Sanaïev est un réalisateur, scénariste et écrivain russe. Enterrez-moi sous le carrelage, son premier roman (2003), a été traduit chez nous en 2009.
Sacha, le narrateur, est un gamin à la santé fragile qui vit chez ses grands-parents depuis quatre ans, depuis que sa mère s'est remise en ménage avec « un nabot buveur de sang » selon les dires de sa mémé Nina. Une grand-mère forte en gueule, grossière dans son langage, menant à la baguette son entourage.
Récit de cette époque de son enfance, le môme nous la fait revivre à travers une dizaine de textes contant chacun un épisode de sa vie chaotique. Atteint de mille maladies, au point qu'on s'interroge sur la véracité de toutes, Sacha doit accepter contraintes et avaler potions sous l'oeil sévère de la mémé qui appelle son petit-fils, « ce salaud ». Quasi interdit d'école, surveillé constamment, le gosse lui n'a qu'un rêve, passer une journée entière avec sa maman qu'il ne voit guère souvent.
Roman truculent et burlesque, tout en exagérations et propos outranciers proférés par Nina qui critique tout et tout le monde, du matin au soir. Ce que nous appellerons « l'âme slave ». Pourtant sous la rudesse de la bonne femme on devine l'amour porté à Sacha, mais il est bien caché et d'un type très particulier ! C'est aussi ce caractère de cochon qui éloigne la mère de son enfant, les deux femmes se querellant sans cesse quand elles sont à portée de voix l'une de l'autre.
Je n'ai pas grand-chose à dire de ce roman car il n'est ni mauvais ni incontournable. Il est souvent amusant, genre souriant, tendre parfois mais il y a aussi des longueurs… Et qu'en retenir ? « La fête avait ses règles, la vie avait les siennes », une fatalité qui rendrait incompatible la vie et le bonheur ? Finalement, sous l'humour, un bouquin pas si marrant que cela…

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je m'appelle Sacha Savéliev. Je suis en CM1 et je vis avec ma grand-mère et mon grand-père. Maman m'a échangé contre un nabot buveur de sang et a accroché une lourde croix au cou de grand-mère. Et j'y suis pendu depuis l'âge de quatre ans.
J'ai décidé de commencer par le récit de mon bain. Sachez que c'est une histoire intéressante. Le bain chez grand-mère relevait d'une importante procédure : vous allez en être convaincus.
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Grand-père n''avait pas encore eu le temps d'ôter son manteau qu'il remit le chapeau qu'il tenait à la main, et il se dirigea vers la porte d'entrée.
- Eh bien, il n'y a que la vérité qui blesse, cria-t-elle dans son dos. Où est-ce que tu files, espèce de cavaleur?
- Je vais faire un tour..., fit-il dans un soupir en ouvrant la porte.
- Vas-y, vas-y! espèce de matou châtré! Tu n'as nulle part où aller. Tu n'as même pas d'amis, comme les hommes normaux. Il n'y a que ce tailleur, une chiffe molle pire qu'une bonne femme, et en plus, celui-là, si tu ne l'emmenais pas à la pêche, il ne s'assoirait même pas à côté de toi pour chier. Tu vas le voir? Eh bien, vas-y! Il va te baiser comme Gorbatov !
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J'étais très malade et, selon les prévisions de grand-mère, j'étais destiné à pourrir irrévocablement vers seize ans, et à me retrouver dans l'autre monde. L'autre monde m'apparaissait comme une sorte de vide-ordures, le passage d'une frontière au-delà de laquelle les choses cessaient d'exister. Tout ce qui se retrouvait dans le réceptacle disparaissait de façon irrémédiable et affreuse. Il était possible de réparer ce qui avait été cassé, de retrouver ce qui avait été perdu, mais ce qui était jeté dans ce vide-ordures n'était plus qu'un souvenir et tombait dans l'oubli. Si grand-mère voulait se débarrasser de quelque chose, tant que le réceptacle n'était pas refermé, je savais que cette chose existait, qu'il y avait un espoir de le récupérer ou au moins de la voir ; une fois le couvercle refermé, l'existence de cet objet cessait à jamais.
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Je m’appelle Sacha Savéliev. Je suis en CM1 et je vis avec ma grand-mère et mon grand-père. Maman m’a échangé contre un nabot buveur de sang et a accroché une lourde croix au cou de grand-mère. Et j’y suis pendu depuis l’âge de quatre ans. J’ai décidé de commencer par le récit de mon bain. Sachez que ce sera une histoire intéressante. Le bain chez grand-mère relevait d’une importante procédure : vous allez en être convaincus.
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Grand-mère était ma vie, maman une fête exceptionnelle. La fête avait ses règles, la vie avait les siennes. [...] A côté de moi, aussi bien le matin que le soir avant de m'endormir, il y avait la vie, et je pouvais seulement attendre la venue du bonheur, le frôler quelques instants, puis feindre de nouveau de le mépriser, à peine la porte avait-elle claqué derrière elle dans un grand vacarme. p.224
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