Banana Sioule, tome 2 : Soni

Je ne suis pas fan de ce type d'histoires où le dépassement de soi est au coeur du récit, des objectifs, mais quand c'est traité avec autant de pêche, de fraîcheur, j'avoue qu'il peut m'arriver de me prendre au jeu, et là, j'y suis à fond !
Le dessin est sec, efficace, empruntant au manga ou au comics, mais le personnage d'Helena a quelque chose d'envoutant, il est représenté avec un naturalisme déconcertant, les mouvements et les postures sont finement observés, son côté jolie blonde correspond plus aux canons européens, au look décontracté, et elle contraste avec ses amis au silhouettes clairement plus manga. le noir et blanc est sec, les nuances son travaillées en aplat, parcimonieusement réparties, ça tranche de façon radicale, le trait est très sûr, net et juste, imposant une force, une rigueur péremptoire, les angles de vues se multiplient à l'infini pour nous secouer, nous retourner sans cesse. Et puis les clichés deviennent des sucreries qui nous font fondre : l'amour impossible, les super-pouvoirs qui apparaissent au compte-gouttes, le côté rebelle des personnages… La dynamique du récit est là pour nous embarquer, et dans Banana Sioule, on arrive au stade ou cette dynamique devient carrément jubilatoire. ça pète, ça explose, la tornade perpétuelle, on est pris sous le souffle de l'aventure, et j'ai adoré !

Les bonnes impressions ressenties à la lecture du premier tome l'an dernier se confirment amplement sur cette suite qui ne perd pas de temps en palabres puisque la série est prévue en seulement trois tomes. Généreux, Michael Sanlaville propose ici un gros changement de modalité sans se prendre les pieds dans le tapis puisque tout le volume est centré sur la formation d'Helena et sa découverte d'autres très talentueux compétiteurs, dont cet étonnant Soni, gringalet aussi rapide qu'intelligent et qui lui dame le pion comme star de l'Ecole.

Entrant de plein pied dans la force Shonen qu'il voulait régaler, l'auteur n'oublie pas d'équilibrer son récit par de courtes incursions de la bande à Helena et les affres d'un amour impossible, quand il ne rappelle pas périodiquement le décidément très mystérieux paternel. Adoptant tous les codes du récit sportif mais en vernis BiggerthanLife, Sanlaville se fait plaisir et nous fait plaisir en parvenant à nous surprendre avec ce sport totalement barré où les super-pouvoirs ne sont jamais loin. le rôle de l'émotion est joué par les copains de l'héroïne qui cartonnent en tronches de cartoon. La maîtrise des subtilités des niveaux de gris et des ombres est remarquable en donnant par moment une sacrée esthétique avec deux coups de crayons suggérés.

Pour ceux qui connaissent le travail de l'auteur lyonnais la technique de l'animation se reconnait à chaque instant avec ce sens du mouvement que génère une touffe de cheveu, une onde de choc ou un cadrage. Avec une économie de moyens, le dessinateur nous en met plein la vue dans ce blockbuster dont on attend la suite avec impatience. Un nouvel exemple que « manga » ou « BD » importent peu, les auteurs talentueux savent depuis longtemps briser les lignes et prendre ce qu'il y a de meilleur dans tous les genres pour proposer des albums populaires et redoutablement efficaces.

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Silver vit à la campagne où elle découvre pat hasard un jeu de balle violent et addictif, la Sioule. Elle s'engage aussitôt entièrement dans ce qui devient sa passion. Mais son père refuse d'en entendre parler.

Déjà deux tomes de cette nouvelle série d'un des auteurs de Last Man. L'héroïne est intrépide. Elle va toujours de l'avant, dans sa vie comme en match.

Elle va devoir cependant compter sur les autres dans ce jeu qui se joue en équipe. Et commencer par intégrer l'école de formation...

Un manga qui célèbre la vitesse et l'action. Les combats s'enchaînent avec des protagonistes mystérieux pour ajouter une part de suspens au récit.

Les sous-thèmes sont nombreux comme la relation père-fille, la ruralité, la starification ou encore l'amitié et les premiers amours. À suivre !

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