J'ai très vite abandonné : c'est écrit pour les enfants.
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un ouvrage historique, très bien documenté. Rigoureux, l'auteur s'est départi de l'influence que pourrait avoir ses convictions religieuses pour aborder l'histoire du lieu le plus sacré chez les musulmans. le fait qu'il y ait vécu des années, sa fonction de chercheur au sein d'une prestigieuse université en Arabie saoudite lui a permis d'analyser en profondeur l'état actuelle de cette cité. Un réquisitoire froid et sans concession contre les wahhabites.
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Un périple passionnant et inédit, qui balaie clichés et images pieuses.
Lire la critique sur le site : Lexpress
La ville [La Mecque sous autorité ottomane] regorgeait de madrasas, sorte d’institutions d’enseignement supérieur auxquelles étaient rattachées des écoles primaires et secondaires ainsi que des bibliothèques. La plus ancienne madrasa de la ville fut imaginée par le grand architecte turc Mimar Sinan (1489/1490-17 juillet 1588), le Michel-Ange de l’Islam, au début du XVIe siècle, sous le règne du sultan Soliman le Magnifique (règne 1520-1566). Il ne s’agissait pas d’une mais de quatre madrasas puisqu’il y avait quatre bâtiments, chacun accueillant une des quatre écoles de pensée islamique. D’autres madrasas portèrent le nom de ceux qui les érigèrent, comme Murat III et Dâwud Pacha, ou celui du groupe ou du mouvement qui aida à les financer, comme les Mahmûdiyya. Le programme dans ces institutions incluait l’étude du Coran, de la vie du Prophète Mahomet, de la logique, des mathématiques, de la médecine, de la métaphysique et des sciences naturelles. La Mecque était en train de s’aligner sur la culture intellectuelle du monde musulman.
Les professeurs des madrasas, qui dirigeaient souvent la congrégation de mosquées locales, étaient tenus en haute estime, à tel point qu’il leur fallait se prêter à des confrontations pour préserver leur réputation : des disputations au cours desquelles les professeurs de différentes madrasas débattaient entre eux. Un professeur invité devait ainsi justifier sa qualification en prononçant une conférence inaugurale avant de pouvoir s’entourer d’étudiants et de débattre avec d’autres professeurs. Les leçons étaient habituellement dispensées dans des mosquées dans lesquelles le professeur était installé sur un petit tabouret (la chaire professorale) et les étudiants assis, à même le sol et les jambes croisées, en arc de cercle autour de lui. Les juristes et professeurs de droits réputés de la ville, parmi lesquels se trouvaient de nombreuses femmes, tenaient leur propre halqa (le cercle d’auditeurs assis dans une mosquée autour de l’enseignant) dans les quartiers de la ville où ils rendaient les décisions juridiques et émettaient sur des sujets donnés ces avis juridiques appelés « fatwas ». (pp. 242-243)