En 1954, l’excentrique créatrice de mode de l’entre-deux-guerres publiait une autobiographie écrite à la troisième personne. Tandis qu’une exposition lui est consacrée au Musée des arts décoratifs de Paris, son récit truffé d’anecdotes est réédité aujourd’hui.
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Le dessin de robe [de haute-couture], soit dit en passant, n'est pas à mon avis une profession mais un art. Et un art des plus difficiles et des plus décevants, car à peine une robe est-elle née que déjà elle appartient au passé. [...] dès l'instant où l'on a créé une robe, elle n'est plus à vous. [...] Une robe ne possède pas de vie propre, à moins d'être portée et, dès lors, une autre personnalité la prend et l'anime, ou du moins s'y efforce, la grandissant, la détruisant ou en faisant un hymne à la beauté. Le plus souvent, elle devient un objet indifférent, parfois une pitoyable caricature de ce que l'on voulait qu'elle fût - un rêve, une expression.
L'allure d'une femme doit toujours correspondre à sa manière de vivre, à ses occupations, à ses affectations, à ses moyens aussi. Après tout, le dicton populaire "La vie tient à un fil" fut-il inventé par les Parques tandis qu'elles tissaient, ou par le couturier d'une maîtresse capricieuse ?
Je n'ai jamais été très superstitieuse, mais certaines choses semblent toujours se synchroniser avec les désastres.
Dans ce 4e épisode d'Exceptionnelles, Margaux Brugvin dresse le portrait "shocking" d'Elsa Schiaparelli, créatrice de mode majeure et fantasque du début du XXe siècle, dont le Palais Galliera - Musée de la mode de la Ville de Paris conserve plusieurs pièces mythiques.