1936 dans le Kentucky, Cussy Mary Carter , 19 ans, parcourt les monts et les villages reculés pour apporter de la lecture aux habitants éloignés des villes et des bourgades.
Ces bibliothécaires circulent suivant un service organisé par l'Etat.
Cussy se déplace avec sa fidèle mule Junia qui la protège de bien des dangers et heureusement car notre jeune dame est victime de racisme, un racisme très particulier.
En effet, elle descend d'un Français à la peau bleue.
Je n'avais jamais entendu parler de cette particularité liée à la couleur sombre de l'hémoglobine. Et pour cause, elle est très rare.
Malgré cette particularité, Cussy a réussi à passer les examens et à se faire embaucher. Elle suscite le racisme chez certains , le dégoût et la haine chez d'autres, la curiosité mais aussi l'amitié voire plus chez quelques-unes de ses fréquentations.
Certains de ses lecteurs visités sont même attachants pour Cussy et pour moi en tant que lectrice.
Le roman est parsemé de références à la littérature classique américaine suivant la demande en livres de ses lecteurs. Ce point n'est pas sans intérêt car on peut se rappeler certaines oeuvres très connues et faire connaissance avec d'autres.
L'écriture du récit et le style sont très colorés.
L'auteure utilise une langue très franche et imagée. Elle ne manque pas de petites pointes d'humour. Ce qui ne gâche rien.
J'ai admiré la traduction de
Laurent Bury : du grand art car l'auteure ne s'exprime pas comme tout un chacun.
Dans ses descriptions colorées, on peut réellement s'imaginer les personnages.
Quelques scènes un peu cruelles nous arrivent ça et là et celle de la fin n'est pas la moindre. Là, il faut les supporter.
Une surprise à découvrir !
Un grand merci à la masse critique privilégiée de Babelio et aux éditions Charleston pour m'avoir permis une belle évasion livresque.