La vengeance du pardon

D'ordinaire, je ne lis pas de nouvelles, n'étant pas très attirée par ce genre littéraire. Mais, voilà, on m'a prêté cet ouvrage, pour me faire connaitre cet auteur. J'ai aimé.
Ces 4 nouvelles sont originales, leurs conclusions surprenantes et permettent une réflexion intéressante sur la vengeance et/ou le pardon.
La 4ème nouvelle "Dessine moi un avion" est très émouvante. le parallèle avec St Exupéry est vraiment particulier. Je recommande.

Trois de ces nouvelles placent la femme au coeur d'une intrigue où la vengeance et le pardon donnent le ton.

Le caractère totalement opposé des soeurs jumelles Barbarin est une entrée en matière du pardon et son contraire : Lily a une attitude généreuse, elle est tendre pour Moïsette, sa jumelle, et a toujours le souci de ne jamais la blesser. Mais Moïsette est foncièrement jalouse vis-à-vis de celle qui a vu le jour trente minutes avant elle, celle que l'on préfère, celle que l'on nomme par son prénom, alors que Moïsette est « l'autre ».

Dans la seconde nouvelle, Mademoiselle Butterfly, nous faisons la connaissance d'une jeune bergère, Mandine, autant séduisante que naïve et en manque d'instruction, qui tombe follement amoureuse de William, un jeune homme qui, visant avant tout sa réussite sociale, va fuir sa paternité pour ensuite éloigner l'enfant de Mandine et le mouler à son image.

La vengeance du pardon est une histoire profondément psychologique que j'ai particulièrement appréciée. Laure a été une des victimes d'un pervers qui l'a violée et assassinée. Sa mère va rencontrer cet homme régulièrement au parloir de la prison pour découvrir son passé, l'amener à se mettre à nu, à se repentir et le condamner à une souffrance inattendue.

Enfin dans la dernière nouvelle, dessine-moi un avion, c'est la lecture du Petit prince de St-Exupéry par un ancien aviateur allemand qui se remémore la seconde guerre mondiale et prend conscience de ses actes dont il mesure maintenant l'horreur.

La palette des ces personnages fait réfléchir le lecteur sur le sens profond de la vengeance et du pardon, le bien et le mal qui dictent nos agissements. D'après moi, le pardon est un élan du coeur, mais ne peut-il pas être considéré aussi comme une légère faiblesse lorsque l'on a été une victime ? Je hais la vengeance et je pense qu'elle n'apporte rien de constructif et qu'elle ne procure aucune satisfaction après coup.

J'ai trouvé que trois de ces récits sont complets et je les ai assimilés à trois romans. Par contre, la dernière nouvelle, qui ne manque pas d'intérêts, n'est pas à mon avis suffisamment développée. Malgré tout, ces scénarios totalement différents m'ont tenue en haleine jusqu'au bout.

Plusieurs histoires ou le pardon est une sorte de vengeance. Sur l'histoire d'Amandine, Wilson et JB (James Bond). On juge la mère comme peu de chose du fait qu'elle est originaire de la campagne. Elle tombe dans les bras de Wilson, un parisien dans la région et puis tombe enceinte de lui. Les premiers temps, Amandine doit élever son enfant toute seule, ensuite grâce à un héritage Wilson réclame la tutelle de JB. le fils tombe malade et sa maman prépare une greffe de reins ainsi son enfant reste vivant. Je retiens surtout la force de l'amour inconditionnel d'Amandine envers son fils. A l'âge adulte Wilson se porte responsable pour une escroquerie de son fils et se demande sans cesse qu'est-ce que ta mère aurait fait ? et malgré les circonstances il pardonne à son fils pour le mal causé. Une autre histoire porte sur des jumelles. Une d'elles attire tout le temps des compliments et l'attention de tout le monde, l'autre est jalouse de sa soeur, Morissette veut tout voler à sa soeur. A 80 ans, Morissette meurt apparemment et celle qui reste vivant est celle que tout le monde aime. On découvre comment la soeur Morissette prend l'identité de sa soeur pour finir ses jours avec ce qu'elle a toujours lui prendre, sa vie.
Mais je pense que l'histoire qui m'a plus émue, est la 3e, il s'agit encore de l'amour entre mère et fille/ fils. A travers les paroles de cette mère qui vient de perdre sa fille, on découvre la puissance du pardon mais aussi du mal qui parvient quand on s'éloigne de nos êtres chers. L'écriture d'E. Schmidt est précise et on arrive à la fin de la lecture avec la morale de l'histoire. J'ai beaucoup aimé cette lecture.

Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt, avec un redoutable sens du suspens psychologique, explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences. Comment retrouver sa part d'humanité quand la vie vous a entraîné dans l'envie, la perversion, l'indifférence, le crime ?

" LE PARDON" n'est pas quelque chose que nous faisons pour les autres. Nous le faisons pour nous mêmes afin d'aller mieux et aller de l'avant .
Au travers de ces 4 nouvelles, l'auteur nous fait naviguer entre vengeance et pardon , oxymore qu'utilise EES.
La qualité d'écriture est toujours parfaite et en adéquation avec le fond des sujets traités.
J'ai été particulièrement touchée par "la vengeance du pardon" et "dessine moi un avion" qui m'a donné envie de relire "le petit prince" .
Réussir à pardonner est un acte difficile auquel nous ne sommes pas égaux . Ce livre nous emporte dans une réflexion de soi, une invitation au questionnement.
Quelle est notre capacité à pardonner au delà de la vengeance même quand un pardon a été dit du bout des lèvres ou d'un coin du coeur ?
Enfin, toujours un agréable moment de lecture avec cet auteur que j'affectionne particulièrement. J'en sors toujours grandie!

Schmitt produit beaucoup et pas que de bons livres. C'est pourquoi j'ai hésité à prendre celui-là. Mais sans regret. Schmitt a le don de raconter des histoires et dresse de portraits psychologiques très profonds. J'ai particulièrement aimé la première nouvelle sur les relations entre jumelles. Je savais qu'elles n'étaient pas aussi idylliques qu'on voudrait le croire et il ne m'a pas déçu!

Sans doute l'un des mes recueils de nouvelles préférés d'Eric-Emmanuel Schmitt, en tout cas celui qui m'aura donné le plus à réfléchir... Qui n'a pas de ressentiment envers quelqu'un ? Qui n'a pas l'envie de se venger d'un acte blessant qui l'a marqué à vie ? Et si la meilleure vengeance était le pardon ?...
Ces quelques nouvelles mettant en scène des protagonistes ayant subi, pour certains, plus que des horreurs, nous renvoient avec délicatesse à nos propres démons intérieurs, et nous les font considérer sous un tout autre angle.

Avec ce livre, Éric Emmanuel Schmitt a su une fois de plus me séduire, me faire voyager avec ses personnages et me tenir en haleine jusqu'au bout.
Ce roman m'a apporté aussi quelques profondes réflexions.

Ses quatre nouvelles, implacables, très bien écrites, traitant philosophiquement chacune du « Pardon », m'ont interrogé sur toutes les différentes visions du monde qui s'ouvrent souvent à nous.
Éric Emmanuel Schmitt n'est pas seulement un grand conteur, il sait aussi nous interpeller, nous questionner, sur les motivations de chaque Homme, à agir d'une manière plutôt qu'une autre, à aimer, à blesser l'autre, à se venger ou à pardonner.

Et à chaque fin de ses histoires, comme « Les soeurs Barbarin » et surtout « Mademoiselle Butterfly », je refermais le livre, ému et je méditais un moment, sur le récit et la psychologie des personnages.
-Est-ce que le « pardon » est seulement une notion religieuse ?
-Est-ce que tout est pardonnable dans ce monde ?
-Doit-on tout pardonner ?
-Doit-on beaucoup aimer, pour pouvoir plus facilement pardonner à l'autre ?
-Avons-nous, tous en nous, un « pardon » à donner ?
-Sommes-nous certains qu'un « pardon » donné, ne crée pas pour celui qui le reçoit, un sentiment d'infériorité.
-Est-ce que le « pardon » pour libérer, celui qui le reçoit autant que celui qui le donne ?

Que de questions existentielles et intrigantes !

« La vengeance du pardon » est un livre que je conseille vivement, surtout pour celles et ceux qui désireraient découvrir ce grand et brillant écrivain.
Et je demande déjà « pardon » si vous trouvez que je fus de mauvais conseil.

Eric-Emmanuel Schmitt est un merveilleux conteur. En général, je ne suis pas très amateur de nouvelles, le lecteur ayant souvent la frustration d'une histoire qui se termine trop tôt. Mais cette fois-ci, les quatre histoires sont parfaitement équilibrées, et le plongeon dans l'histoire qui suit, est vite assez submersif pour oublier l'histoire précédente. Et quel joli cocktail d'histoires !...

Notre auteur lyonnais qui ne cache pas son christianisme, a décidé en quatre merveilleuses histoires de raconter la force du pardon. Un pardon volontaire, contraint ou parfois brutal, notamment dans la première histoire des jumelles, quand il passe par le meurtre. Un pardon qui n'est pas toujours évident, surtout quand il s'agit d'un serial-killer sans remords, meurtrier de sa propre fille. Un pardon enfin qui peut être tourné vers soi-même, notamment dans la quatrième histoire de l'aviateur. Toutes ces histoires sont si finement ciselées qu'elles interpellent, questionnent, et suscitent la réflexion. Elles montrent, en tout cas, que le pardon n'est pas nécessairement un acte de faiblesse, mais peut être un acte réfléchi, puissant, calculateur... C'est là que la notion de vengeance prend tout son sel. Schmitt nous démontre que pardon et vengeance ne sont pas toujours antinomiques. Les deux peuvent se compléter et s'enchevêtrer selon les circonstances.

L'art de l'auteur est de rendre ses personnages très humains, sensibles, attachants. Même le banquier arrogant qui va être giflé par des leçons de vie qu'il saura finir par retenir. Et le récit de la jumelle envieuse est si pétri de réalisme qu'on se laisse prendre par la brutalité de l'histoire. Et que dire du personnage de Mandine, la retardée mentale qui illumine la seconde histoire par la puissance de sa simplicité ? Un personnage si fort qu'il reste encore dans notre mémoire en refermant le livre.

Schmitt réserve toujours des surprises. C'est un auteur accompli... Après quelques tours de force littéraires dans ses précédents ouvrages, il est là dans le registre de l'intime. Il le pratique à la perfection... Bravo l'artiste...
Lien : http://calembredaines.fr

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Maison d'édition / Nombre de pages : Livre de Poche / 282

Résumé de l'auteur, derrière le roman.

Les soeurs Barbarin, Mademoiselle Butterfly, La Vengeance du pardon, Dessine-moi un avion : Quatre destins, quatre histoires où Eric-Emmanuel Schmitt, avec un redoutable sens du suspense psychologique, explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences. Quand les circonstances de la vie nous ont entraînée dans l'envie, la perversion, l'indifférence ou le crime, comment retrouver notre part d'humanité? le pardon offre un chemin non dépourvu d'ambiguïtés…
Mini résumés de chaque histoire, de mon point de vu. (Non objectif)

Les soeurs Barbarin… Lily et Moïsette :

Histoire intrigante, mystérieuse et très bien écrite, elle sort de l'ordinaire et l'écrivain sait en tout point comment la rendre intéressante et des plus captivante. Sur un fond de jugement de tribunal.
Je me suis attachée aux deux demoiselles, à leurs histoires et leurs vies! Très rapidement ont apprend à s'attacher à elles, à prendre partie prix entres les deux pour facilement balancer entre les deux tout au long de l'histoire, au travers des époques et dépendamment du contexte.
Une rivalité, créer dès leurs plus jeunes âges, par les personnes qui sont supposés les aimer le plus à part égale, qui c'est transformer et transporter dans le village entier.
Rapidement, je n'ai pas pu m'empêcher de maudire les parents…
Je n'en dirais pas plus pour ne pas vous volez de pièce de l'histoire, en revanche, je peux bien vous dire que la plume de l'auteur valse très bien dans toutes les sphères que la vie peut nous imposer. Les sujets que nous ne pensons peut-être pas sur le moment, des sujets qui sont très tabou malgré notre époque post-moderne, l'auteur à trouver une manière quoi que bien noirs de nous les présenter sans se sentir offenser, ou mal alaise des lires. Des moments dans l'histoire que je ne n'aurais pas penser être en capaciter de lire sans me sentir mal, que j'ai lu et probablement en aurait pris un peu plus.

Mademoiselle Butterfly… Mandine, père Zian, William et James :

Oh! Cette histoire, m'a frappée venue me chercher et dans tous les sens que l'on peut imaginer. Je ne suis pas parent mais sans aucun doute je peux me fondre dans ces lignes.
Mandine et Père Zian deux villageois, qui vivent dans les campagnes de la France.
William et ses amis qui sont de Paris, ils vont en visite dans les campagnes, une fois pour la fin de leurs études.
Des étudiants écervelés qui boivent, font les débiles durant l'été et prennent des décisions qui sont à se demander s'ils ont un coeur ou un cerveau.
Jeune femme du village qui n'a pas toute sa tête dû à des complications à la naissance qui ont arrêtés et/ou ralentis sont développement qui est surnommé par les visiteurs ou les villageois Simplette. Des choses arrivent qui en amène une autres… Les années finissent par passées.
Un bouleversement arrive dans la compagnie du personnage principale et au travers de cette tragédie, ont apprend ce qui s'est passé ce fameux été et les années qui se sont écoulées entre le présent et le passé et les décisions qui suivront.
Une fois de plus je ne veux pas m'étaler davantage sur l'histoire selon moi elle vaut la peine d'être lu au grand complet et par les écrits de l'auteur, ce que je peux dire c'est que la précision des sentiments et la température de chaque caractère est très bien décrite que l'on s'attache à tous les personnages même ceux qui sont très secondaire.

La vengeance du pardon… Élise, Sam Louis, Laure et les autres.

Ont suit une femme qui a perdu sa fille qui à été violenté par un individu, qui à la suite de se vole de vie en à pris d'autres après elle et avant elle. Alors, on suit cette femme dans le chemin de la rédemption pour cet homme qui est un tueur en série ont apprend à les écouter et les lire pour comprendre.
Le but de la femme est noble, quoi que pas évident de savoir qu'elle se dirige vers ce chemin.

Dessine-moi un avion… Daphné et le monsieur de la villa d'acôté.

Petite fille allumée, très perspicace pour sont âge et tout aussi adorable que M. Schmitt essaie de nous la décrire!
Un bel hommage au Petit Prince, je n'en dirais pas plus, j'ai trouvé se récit tout à fait adorable en tout point!
Le roman en général m'a plu, c'était mon premier roman de cet auteur, je dois dire que je n'ai pas été déçu. J'ai énormément entendu parler de monsieur Schmitt, plus d'une fois, je n'ai juste jamais pris le temps de le lire. de lui donner sa chance, laisser moi vous dire que j'aurais dû le faire avant aujourd'hui, je n'ai eu bien de la difficulté à mettre le roman de côté!

La vengeance du pardon, un bon petit roman recueillant 4 histoires, courte mais bien décrites, chacune d'entre elle, nous plongeant dans des situations toutes différentes les unes que les autres, dans l'univers du pardon, de la rédemption, nous poussant à réfléchir. Puiser dans notre psychologie, nos valeurs et ce que nous ferions à leurs places, bien honnêtement, je ne sais pas pour vous, moi je peux vous le dire je n'ai pas pu faire autrement que de me mettre dans leurs peaux, avec le contexte donné.

Avec tout son talent d'écrivain, il nous donne assez d'informations sur ces personnages, pour que l'on s'attache à eux, je dois admettre que j'en aurais pris plus de chacun d'eux. J'ai bien hâte de me plonger dans un autre roman de monsieur, Schmitt pour encore mieux voir son talent avec une plume.

P.s. pour ceux qui n'ont toujours, pas donné sa chance à Eric-Emmanuel Schmitt, aller faite le, vous ne serez pas déçu!

Bonne Lecture.

4 nouvelles, quatre histoires autour du pardon.

Amour et pardon dans une fratrie, amour et pardon dans une histoire d'amour et amour et pardon d'une mère qui a perdu sa fille. Pardon d'un fils vis à vis de son père pour son passé.
La question est essentiellement : peut-on tout pardonner et à tout le monde, même s'il est très proche de nous ?
Eric-Emmanuel Schmitt m'a encore touchée, une fois de plus, par ses personnages et ses histoires profondes, autour de ces personnages qui souffrent et ceux qui décident de pardonner pour des raisons qui leur sont propres.

Des jumelles terribles où l'une des deux est infernale avec sa soeur. L'amour fusionnel est souvent abordé entre les jumelles. Parfois, elles ont une relation de rivalité comme Moïsette et Lily Barbarin. Moïsette n'était pas attendue ni prévue. Elle se sent toujours la cinquième roue du carrosse. Lily lui pardonne ses exactions. Moïsette pardonnera-t-elle à Lily d'être toujours la préférée ?

Mademoiselle Butterfly est une jeune fille simple d'esprit qui rencontre son prince. Sauf que ce prince vient à elle suite à un pari stupide avec ses amis. Elle lui pardonne tout, parce qu'il est le seul homme qu'elle aimera. Et lui, lui pardonnera-t-il son esprit différent de la norme ?


La vengeance du pardon, le titre du recueil, raconte l'histoire d'une mère qui a perdu sa fille unique. Elle va rencontrer le meurtrier de sa fille unique chaque samedi pour parler avec lui et lui prouver qu'elle lui a pardonné. Cette relation que personne ne comprend entre cette mère en deuil et cet homme sans âme aboutira à un dialogue. Qui pardonnera à l'autre, finalement ?

Dessine-moi un avion est l'histoire d'une petite fille qui rencontre un vieux monsieur à qui elle lui demande de dessiner un avion. Analogie du petit prince qui demande qu'on lui dessine un mouton. L'allusion à l'auteur, Saint-Exupéry, aviateur comme Werner von Breslau, laisse présager une leçon donnée par une enfant. le fils de Werner découvre son passé d'aviateur. Werner saura-t-il se pardonner cette leçon ?


L'histoire qui m'a le plus touchée est celle de Mademoiselle Butterfly. Cette jeune fille aime d'un amour inconditionnel, animal, sans jugement. Elle a cette intelligence du coeur glorifiée régulièrement mais si peu constatée. Elle pardonne, par amour, sans se poser de questions.

A recommander à ceux qui veulent réfléchir et qui aiment les histoires plus courtes mais si bien racontées.