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EAN : 9782917971901
160 pages
Le Pas d Oiseau (02/11/2020)
4.09/5   17 notes
Résumé :
« Suprême Soviète » raconte avec drôlerie et pincement au coeur l’histoire d’un exil dix ans avant la chute du Mur d’un pays qui bientôt n’existera plus, l’Union Soviétique , vers un pays qui n’existe encore que dans les rêves de la narratrice, la France.

Olga a 14 ans et vit à Moscou avec sa grand-mère aviatrice, sacrée Héroïne du peuple pour avoir combattu les nazis, lorsque sa mère, célèbre comédienne de théâtre, et son père adoptif, artiste banni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quelle verve ! Quel humour ! Quelle fraîcheur ! Quel talent de conteuse ! Quel titre Suprême soviète ! Comment résister ?
La vie de la petite Olya (Olga) avec sa drôle de famille : Sa grand-mère héroïne de guerre, sa tante Alla, ses parents artistes divorcés, son beau-père peintre et sa grand-mère juive. L'émerveillement d'une petite fille pour ses parents. Et aussi des anecdotes concernant des artistes célèbres.
Des histoires pleines d'amour, de bienveillance, de fantaisie avec quelques coups de pouce du destin.
La vie en Russie des années quarante à la fin des années soixante-dix. Vodka, zapoi, souvlakis, appartement communs, détails amusants, peur de mal faire et du système tout y est jusqu'à cet exil inattendu. Une vie bien loin de celle des occidentaux avec l'impression de remonter le temps.
Olga Schmitt avec un style simple, entraînant, vivant nous raconte son enfance, une fois la dernière page tournée, on a envie de dire encore une histoire, Olga, encore une, s'il te plaît.
Merci aux éditions le pas d'oiseau
#suprêmesovietesouvenir d'enfance OlgaSchmitt#NetGalleyFrance
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Olga Schmitt avec beaucoup d'humour, de dérision et de tendresse nous conte sa vie, petite fille jusqu'à les débuts de l'adolescence en Union soviétique.
Fille d'une actrice soviétique et d'un père juif metteur en scène au théâtre de l'armée soviétique.
Elle nous narre avec toute la tendresse possible ce lien filial tissé avec sa grande mère qui l'élevera en grande partie, cette grand-mère, elle-même, un personnage hors norme, héroïne de la guerre, pilote d'un Illouitchine.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui sans fard, ni pathos nous parle de cette vie étriquée dans les appartements communautaires soviétiques ne laissant jamais aucune part à l'intimité.
Puis, à la fin des années 70, c'est l'exil, on contraint Olga et sa famille à une émigration imposée.
Ce sera pour eux, la France, la ville lumière de Paris dont elle dira" Paris ne se départira jamais de son aura de ville refuge" notre ville".
Je ne saurais que vous recommander ce petit livre qui m'a porté tout au long de ce jour de pluie parisien de manière si tendre et nostalgique.
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Suprême soviète. Signé Olga Schmitt, ce livre paru aux éditions le Pas d'Oiseau est un régal. Merci à l'éditeur et à NetGalley, France qui m'ont permis de le découvrir en Service Presse. Un vrai bon moment de lecture !
Le Soviet suprême de l'Union soviétique constituait la plus haute institution législative en Union soviétique. Elle était élue au suffrage universel direct, mais, bémol, uniquement pour des candidats proposés par le Parti Communiste. La liberté de penser, en URSS avait tout de même des limites !
Les soviétiques qui ne correspondaient pas au moule du Soviet suprême pouvaient être déclarés ‘étrangers' par les autorités et obtenir un visa, aller-simple, pour passer la butte, entendez être bannis de l'URSS et venir se réfugier à l'Ouest.
Olga Schmitt, née à Moscou, issue d'une famille d'artistes nous conte ici son enfance en URSS, son bonheur d'être scolarisée, les conditions de logement et d'approvisionnement en nourriture de sa famille et son départ vers l'Europe alors qu'elle n'était encore qu'une enfant.
Pour mille raisons qui apparaîtront au fil de son récit, Olga a été essentiellement élevée par sa grand-mère, une Babouchka bardée de médailles gagnées alors qu'elle était pilote d'avion et bombardait Berlin lors de la seconde guerre.
Ce livre est une perle. L'autrice y développe un talent fabuleux de conteuse. J'imagine très facilement un seul-en-scène de cette Olga devenue adulte et nous déversant la vie de Lidia, son héroïque grand-mère, l'amoureuse de celle-ci, Alla (n'oublions pas que l'homosexualité est une maladie mentale, là-bas !) et la vie décentrée de sa mère, artiste perdue dans son rôle de mère, de son père qui a choisi l'ailleurs plutôt que la fidélité et du beau-père, Oleg Tselkov, peintre anticonformiste dont l'autrice a été l'agent artistique et qui reste coté et vendu dans les galeries de nos jours.
Tout est dans le récit de Olga Schmitt, des faits, des rires et des larmes. Et dans une envolée épique, l'apprentissage à la vie pour une gamine russe qui se jure qu'un jour, elle maîtrisera la langue française mieux que les condisciples potaches qui ne sont pas capable de l'accueillir. Assurément, elle a atteint ce niveau de maîtrise. Sa plume est délicieuse, colorée, fluide et addictive.
Ce livre est une mine de renseignements sur cette époque moscovite, une invitation à apprécier la vie et ses conditions en se rendant maîtres de ces dernières. Un hymne à l'amour d'une grand-mère et à son ouverture d'esprit. Un appel aussi à tenir son rôle parental et à se préoccuper de la fragilité d'une enfant tout en l'éduquant, avec rigueur, pour la rendre apte à affronter le quotidien et à devenir quelqu'un plutôt que de subir un déterminisme de mauvais aloi.
Tout dans ce récit est mélange de tendresse, de raillerie, d'auto-dérision, d'espoir, d'humour et de volonté de vivre. Un beau et fort sujet, un grand plaisir pour le lecteur.

Lien : https://frconstant.com
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J'étais prise d'une sacrée hésitation avant de céder à la tentation de lire ce roman : le résumé me tentait énormément mais je n'osais pas franchir le pas. Et je me suis laissée tenter, sans regret. le récit est précédé d'une courte préface d'Emmanuel Carrère, ce qui je l'avoue m'a conforté dans mon choix. Je ne connaissais pas Olga Schmitt, j'ai par conséquent fait quelques recherches. Née à Moscou, elle exerce la profession aujourd'hui d'agent d'artiste. Je ne sais pas si elle l'est elle-même, artiste, en tout cas elle baigne dans le monde depuis sa naissance, issue d'un père metteur en scène, d'une mère actrice, et dotée d'un beau-père peintre, elle a incontestablement héritée d'une sensibilité artistique sûre. Dans le monde de l'art et de la théâtralisation elle est née, et elle y est restée. Preuve en est la première de couverture.

Mais ce titre… Suprême Soviète, à quoi fait-il donc référence ? Si j'en crois Wikipédia, elle constituait la plus institution législative en Union Soviétique, de composition bicamérale, aux membres élus au suffrage universel direct. Son rôle constituait à enregistrer l'enregistrement des lois décidées par de plus hautes instances. de par sa constitution bicéphale, je dirais qu'Olga Schmitt rend un vibrant hommage au duo de femmes que représentaient Lidia et Alla, les têtes pensantes et agissantes de cette belle et solide famille qu'elles formaient. Ou peut-être à elle-même. Encore une fois, si l'on tient compte de la première de couverture.

Et cette grand-mère aviatrice, Lidia. Surtout cette grand-mère, cette Babouchka, celle qui porte cette âme russe, mais aussi la figure maternelle, le rocher sous lequel Olga, enfant, se protège. Ce qui fait la richesse de ce récit, c'est aussi la richesse de la famille d'Olga, telle des Matriochkas, une grand-mère incroyable, une compagne fidèle, une mère aimante mais enfermée dans sa vie d'artiste et un beau-père asovietique, Oleg Tselkov véritable icône artistique. L'exil s'est vécu en famille, tout comme les treize premières années de sa vie aussi, pas dans le schéma habituel certes, mais entourée d'affection.

La précision des détails révèlent l'empreinte indélébile que ces années soviétiques ont laissé dans la mémoire de la femme désormais française par adoption qu'elle est devenue. Des souvenirs vifs, encore brûlants, qui ‘n'ont attendus qu'elle prenne sa plume pour reprendre vie. Quand je me retourne sur moi, les souvenirs de mon enfance s'estompent de plus en plus et je serais bien incapable de leur rendre vie selon le soin et la fidélité dont elle a fait preuve.

Ce qui est plaisant dans le récit d'Olga Schmitt, c'est cet optimisme inflexible, parfois teinté de raillerie, sur la vie qu'elle a menée à l'est. Malgré la dureté d'une vie plutôt ascétique, elle ne cède jamais à l'apitoiement, avec l'esprit combatif qui est le sien, tout juste discerne-t-on cette pointe de rancoeur vis-à-vis de son père, qui n'a jamais vraiment pris la peine de nouer une relation avec sa fille. Et lorsqu'on s'attarde sur la première de couverture, sur ce visage pétillant de vie et de joie, il semble que cela concorde bien à la personnalité d'Olga Schmitt, héritière du sens de la famille, du combat et de la ténacité de sa grand-mère comme de l'âme un peu bohème, de théâtralisation de sa mère.

J'ai immédiatement été surprise, très agréablement, par l'écriture très expressive de l'auteure qui se replonge dans son passé profondément enfoui à l'est. Une écriture toujours juste sur cette enfance soviétique, que dans ses bons comme ses mauvais côtés, elle se complait à recréer. Olga Schmitt est une écrivaine, sans aucun doute. Elle a le style et sans nul doute elle a le pouvoir créatif qui va avec. Ces treize années donnent, il me semble, un reflet assez précis, et passionnant, de cette vie soviétique moscovite, sans dramatisation ni atténuation de la gravité de leur situation, des instants de vie ubuesques, de ce sentiment latent, incessant et angoissant de danger, de cette autorité suprême qui peut décider de leur sort à chaque instant. Olga Schmitt a le don pour reconstituer et raconter les anecdotes, je pense notamment à la scène des artistes avec Brejnev, qui ont parsemé sa vie, ce qui donne du sel au récit, et restitue avec talent les caractères à cette lignée de femmes hors du commun. Et plus que tout encore l'incohérence d'un régime capable de rejeter à bras le corps ses membres décorés qui se sont battus pour lui pendant la Grande Guerre Patriotique.

C'est dommage car, à mes yeux, la couverture, un peu trop tape-à-l'oeil, ne rend vraiment pas hommage au texte contenu entre ses deux rabats. Esthétiquement parlant, j'imagine que la pâleur éclatante du visage renvoie à celle de son pays de naissance. Mais peu importe, Voilà un coup de coeur totalement inattendu, c'est un récit sans fausse note, très instructif et terriblement addictif, j'aurais aimé qu'il compte une ou deux centaines de pages en plus. Au bas mot.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Courte autobiographie brossant un quotidien soviétique sur un ton léger et drolatique.
Olga Schmitt nous raconte avec fraicheur et enthousiasme sa première vie, quand elle était enfant en URSS. Elle vivait chez une incroyable grand-mère, haute en couleur, aviatrice héroïque pendant la guerre contre les nazis. Fille d'une actrice et d'un metteur en scène connus, belle-fille d'un peintre renommé, très tôt elle a baigné dans le show-biz moscovite et parfois international. C'est une jeune fille toujours optimiste que ce soit au milieu des difficultés soviétiques que pendant l'exil en Autriche.
J'aurais aimé que Olga Schmitt parle plus du quotidien, de la vie en appartement collectif, de l'école, etc… Son récit est un peu trop factuel, limite caricatural. Là, elle ne m'en apprend pas plus que ce que j'ai lu ailleurs. La fin de certains chapitre est trop abrupte, je retournai en arrière car je cherchais une phrase supplémentaire, plus d'explications.
Néanmoins ce récit, avec ses chapitres courts, est très agréable à lire. Peut-être une suite pour raconter sa vie parisienne?
#supremesovietesouvenirsdenfanceOlgaSchmittsupremesovieteOlgaschmitt #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une expression en russe pour signifier le début du déclin d'une vie : on rentre de la fête Jusqu'à quarante ans, on va à la fête Après, on rentre, et le chemin est plus ou moins long.
Moi, depuis quelques années déjà, je rentre. Et comme après une fête vertigineuse, des visages, des mots, une mélodie me reviennent. Je vais t'écouter, Grand-mère, je vais me souvenir.
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Le système soviétique à cela d' astucieux qu'il met ses sujets en position de culpabilité constante. La vie d'un citoyen est remplie d'infractions. La punition est toujours au coin de la rue. Lorsqu'une sonnerie de téléphone ou trois coups frappés à la porte mettent fin à votre existence, vous n'êtes guère surpris :si vous ne savez pas pourquoi vous êtes punis, "eux" le savent.
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L'entourage d'Oleg et Tonia m'éblouit, d'autant qu'il tranche violemment avec ma vie de tous les jours. Un parfum de scandale, de clandestinité émane de ces romanciers, acteurs poètes, metteurs en scène, souvent ivres, habillés autrement, qui refont le monde dans la cuisine enfumée, entre cris et chuchotements, l'oreille collée au transistor pour capter une voix interdite, celle - disent-ils - de la liberté.
La bohème pas bourgeoise.
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Le peuple russe, privé de saucisson, se gave de culture.
Evtouchenko, Voznessenski, Akhmadoulina remplissent des stades d'auditeurs soviétiques avides de rimes aux significations multiples, forcément cachées et que chacun interprétera à la lumière de ses propres maux.
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Une tendance lourde de l'homme soviétique : se méfier, quand ce n'est pas mépriser, tout ce qui porte des lunettes, parle doucement et ne boit pas. Immédiatement affublé de l'ironique sobriquet
" l'esthète", l'intellectuel n'a pas la vie simple parmi le bon peuple russe de la deuxième moitié du XX ième siècle.
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