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Katja Schonherr (Autre)Barbara Fontaine (Traducteur)
EAN : 9782889278640
256 pages
Editions Zoé (04/02/2021)
3.73/5   22 notes
Résumé :
Marta était à peine sortie de l’adolescence quand elle a rencontré Arthur, l’homme aux yeux menthe givrée. Et voilà qu’Arthur est mort, étendu à ses côtés. Tout au long de la journée tourmentée qui suit ce mystérieux décès, les souvenirs remontent pour dérouler l’histoire d’une relation faite de non-dits, d’incompréhension et de petites cruautés. Quarante années, au cours desquelles Marta a pris soin de peigner tous les jours les franges du tapis pour qu’elles soien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce matin, Arthur est mort . Martha , sa femme est à ses cotés , comme depuis de nombreuses années .
Ils se sont connus à l'école, lui jeune prof , elle sur les bancs des apprenants.
Très vite , Arthur tombe amoureux , au moins désireux de Martha . Mais , afin d'éviter le scandale , ils décident d'attendre la majorité de la demoiselle.

Si mon intro est bien sur conforme à l'histoire , elle ne traduit pas la construction de ce roman, où l'on alterne entre le présent ,et le mort d'Arthur, et le déroulé de la vie de Martha .
C'est un roman tout en sensibilité, où la folie plane à chaque page ou presque .Avec beaucoup de pudeur , l'auteur construit brillamment un personnage complexe , qui suscite l'empathie , en tous les cas la mienne .
Un roman original , dynamique et d'une tristesse continue, qui nous plonge dès les premières pages dans une atmosphère malsaine , où la folie, la vengeance rodent.
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Ce premier roman me semble particulièrement réussi . K.Schönner frise la quarantaine,et ne peut avoir elle même (et heureusement) vécu la longue expérience du couple mal assorti qu'elle déchire ici à pleine dent.
Marta était encore mineure quand Arthur, un professeur de 16 ans son aîné s'est intéressé à elle; il a attendu le jour de ses 18 ans ...
Puis ils se sont installés ensemble sans amour, sans gentillesse et quand un enfant voulu par Marta est arrivé, Arthur s'est senti trahi et la haine s'est installée.Pendant la quarantaine d'années passées sans jamais se toucher , sinon pour Marta à ne recevoir que des moqueries et du dédain, ils se sont croisés , l'une apathique, l'autre suffisant, méchant. le père a tout doucement contaminé son fils.
Puis Arthur meurt, et Marta se défoule sur ce cadavre, elle le ridiculise à son tour. La folie la gagne.
C'est dans une Allemagne de l'Est grise, au bord d'une mer grise, d'un ciel gris , d'une atmosphère glaçaiale que vivent ces deux personnages gris. Comment tant de haine et de désespoir peuvent ils quand même composer un semblant de lien entre deux êtres aussi différents?
Ils ne peuvent qu'être malheureux et pourtant ils m'ont été tous deux antipathiques. Pour autant j'ai aimé cette lecture et l'écriture de cette auteure très prometteuse. La traduction de l'allemand colle particulièrement à l'esprit du texte.
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Une nuit, Marta, 59 ans, découvre son compagnon, Arthur, 75 ans, mort à côté d'elle après 40 ans de vie commune. Sans paraître être beaucoup affectée, elle remonte alors le fil de ses souvenirs depuis leur rencontre et n'avertit personne du décès pendant plus de deux jours. Décoratrice de vitrines de magasin, elle utilise le corps d'Arthur pour en faire une sorte de Neptune, qui aurait pu trouver sa place dans une vitrine.
Elle a rencontré Arthur alors qu'elle avait 17 ans et lui 16 de plus; elle n'avait jamais embrassé, ni connu intimement de garçon. Elle vit, sans père, avec sa mère ivrogne, droguée, qui la maltraite. Arthur représente un avenir pour elle mais il ne veut qu'une courte aventure. Marta menace de le dénoncer pour avoir eu des relations sexuelles avec elle alors qu'elle était mineure. A partir de là, Marta devient un poids pour Arthur encore plus, lorsque ayant arrêté volontairement de prendre la pilule, elle se retrouve enceinte. Arthur ne s'occupera pas de l'enfant.
S'installe alors entre eux une relation toxique dont, paradoxalement, aucun des deux n'essaiera de sortir pendant toutes ces années. Ce ne sont que piques, méchancetés, indifférence. Arthur ignore Marta, ne s'intéresse qu'à son aquarium, à ses puzzles et à ses cigarettes. Marta trouve du réconfort dans la présence de son fils qui, à l'adolescence, se retourne également contre elle.
En deux jours après la mort d'Arthur, on dirait que Marta se libère enfin de cette relation en détruisant tout ce qui avait de l'importance pour Arthur : elle recouvre son corps de sable, lui qui avait une phobie du moindre grain de sable, elle extrait ses poissons adorés de l'aquarium pour les répandre sur son corps, elle déverse des tas de choses dans l'aquarium, elle réduit ses cigarettes en miettes et les répand sur le cadavre.
Ce qui frappe dans ce roman, qui fait des allers-retours entre passé et présent, sans coupure temporelle nette, comme si dans la tête de Marta, passé et présent ne formaient plus qu'un, c'est l'absence totale d'amour, de tendresse, de chaleur entre Marta et Arthur et ce dès leur rencontre. Arthur est profondément antipathique avec ses tics, sa rigueur, ses raideurs, ses phobies, son manque total d'empathie. Mais Marta n'inspire pas non plus de sympathie.
Ce premier roman de Katja Schönherr est profondément déprimant et dérangeant mais il prend aux tripes et laisse au lecteur/trice le soin de sa propre interprétation : la mort d'Arthur est-elle naturelle? Marta est-elle devenue folle? Que devient-elle après avoir fui l'appartement après l'arrivée de son fils?
On se prend à espérer, à la fin du roman, que cette image très noire du couple, ne soit qu'un roman, sorti de l'imagination d'une auteure talentueuse!!!
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Initialement paru en 2019 en Allemagne, Marta und Arthur gagne le public francophone deux ans plus tard grâce à la traduction de Barbara Fontaine aux Editions Zoé. Journaliste établie en Suisse, Katja Schönherr signe ici un premier roman d'une virtuosité remarquable, aussi nocif qu'irrésistible.

Marta. Arthur. Deux individus, deux personnalités opposées, deux trajectoires qui s'éloignent pour finalement se croiser à nouveau, deux destins liés. «Marthur». Un seul amour. Une seule haine. Leur couple: toxique. Rarement j'ai lu un roman qui m'a mis autant mal à l'aise! Il flotte autour de cette histoire une odeur malsaine qui prend aux tripes et qui ne nous lâche plus. Et pourtant, on ne le repose pas. Pire, on le dévore! Dès les premières pages, on sent que quelque chose ne tourne pas vraiment rond.

«Il n'y a personne sur la plage en dehors de Marta. Des centaines de carapaces abandonnées, de fines pattes cassées et de pinces rejetées par les flots sont éparpillées sur le sol; un champ de bataille de crabes morts.»

En très peu de mots, Katja Schönherr noue un climat instable et étrange. Rien ne semble être à sa place, tout paraît dissonant. Marta quitte alors la plage et remonte à l'appartement conjugal, un sac de sable sous le bras. Puis, très consciencieusement, elle recouvre son mari de ce même sable. Peut-être dort-il. Il ne réagit pas, ne bouge pas, ne respire pas. Il est bien mort. le récit revient alors à l'enfance de Marta, à sa relation conflictuelle avec sa mère, à sa rencontre avec Arthur, son professeur au lycée. Pour ensuite sauter les années et retomber à cet ensevelissement presque cérémonieux.

La narration alternera sans cesse entre le passé de Marta de l'idylle naissante et le présent avec la mort d'Arthur, créant ainsi un roulis. Plus on tourne les pages, plus les contours de leur vie commune se révèlent et surtout, plus on se demande ce qu'ils ont fait quarante ans ensemble. Leur union ne dissimule que les lambeaux d'un cataclysme silencieux. Les débris d'un mutisme vénéneux, qui s'insinue docilement pendant des années jusqu'à scléroser les âmes d'abord. Les corps ensuite. Des peaux desséchées craquellent les douleurs enfouies. de celles impossibles à racler sans tout arracher.

Katja Schönherr nous plonge dans les affres d'une relation construite sur le rejet, grâce à une écriture minutieuse et sensible, entre tension et tangage, d'un tapage implacablement silencieux, pour savoir ce qui a pu pousser ces deux êtres l'un vers l'autre. Pas de trash, pas d'explosion, mais tout le glauque du non-dit. Un intense roman noir d'ambiance, qui déroute autant qu'il glace.
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Roman d'une histoire d'amour peu banale, d'un marasme conjugal comme j'en ai rarement lu.
Entre passé et présent tout s'enchevêtre comme une toile d'araignée déchirée et pleine d'insectes morts.
Le ton est donné, la construction est remarquable.
Marta, la narratrice découvre un matin son mari mort dans leur lit.
Petit à petit elle nous emmène dans la vie d'un couple toxique vivant ensemble depuis quarante ans.
Ses souvenirs remontent à la surface, se déroulent. Marta révèle l'histoire de cette relation faite de craintes, de non-dits et de cruauté.
Katja Schönherr nous livre un premier roman sombre et glaçant mais fascinant par son écriture au scalpel d'un style inédit.
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critiques presse (4)
LeFigaro
25 juin 2021
Dans un thriller psychologique implacable, Katja Schönherrait fait l’autopsie d’un enfer conjugal ordinaire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
06 avril 2021
Beau premier roman d’une écrivaine allemande sur le pouvoir de la dépendance mutuelle dans un couple désuni.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
08 février 2021
Avec ce portrait d’une femme flouée en instance de rébellion, l'Allemande Katja Schönherr signe un premier roman violent et haletant, superbement écrit, qui fait écho à bien des anxiétés contemporaines.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LesInrocks
27 janvier 2021
En cette rentrée hivernale, Marta et Arthur, premier roman, sort du lot à la fois par la rugosité de son sujet et l’ascétisme de son style. Un couple de quinquagénaires en plein marasme conjugal, jusqu'au matin où la femme découvre son mari mort dans son lit. Mort naturelle ? Meurtre ? Une écriture clinique.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle avance à peine dans ce vent, sur le sable mou, et le cuir de ses bottes est mouillé depuis longtemps. Il n'y a personne sur la plage en-dehors de Marta. Des centaines de carapaces abandonnées, de fines pattes cassées et de pinces rejetées par les flots sont éparpillées sur le sol ; un champ de bataille de crabes morts. Le vent frappe Marta au visage, le froid est mordant. Les vagues heurtent violemment les brises-lames en pierre et s'écrasent. Le lourd ciel anthracite enfonce l'horizon dans l'eau. Prélude à une tempête enragée. (page 7)
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Lorsque son aspirateur tomba en panne, Marta le pleura comme si elle avait perdu un chien. (page 227)
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Il n’y a personne sur la plage en dehors de Marta. Des centaines de carapaces abandonnées, de fines pattes cassées et de pinces rejetées par les flots sont éparpillées sur le sol; un champ de bataille de crabes morts.
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Videos de Katja Schönherr (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katja Schönherr
Katja Schönherr présente son premier roman, "Marta et Arthur" (traduit de l'allemand par Barbara Fontaine).
http://editionszoe.ch/livre/marta-et-arthur

Marta était à peine sortie de l'adolescence quand elle a rencontré Arthur, l'homme aux yeux menthe givrée. Et voilà qu'Arthur est mort, étendu à ses côtés. Tout au long de la journée tourmentée qui suit ce mystérieux décès, les souvenirs remontent pour dérouler l'histoire d'une relation faite de non-dits, d'incompréhension et de petites cruautés. Quarante années, au cours desquelles Marta a pris soin de peigner tous les jours les franges du tapis pour qu'elles soient bien droites, tandis qu'Arthur montrait plus d'affection pour son aquarium que pour son propre fils. Dosant avec virtuosité une intrigue digne d'un roman noir, propulsée par son extrême sensibilité littéraire, Katja Schönherr nous offre un premier roman palpitant et glaçant sur deux êtres aussi incapables de vivre ensemble que l'un sans l'autre.
Née à Dresde en 1982, Katja Schönherr avait sept ans lors de la chute du mur. Elle vit aujourd'hui en Suisse et écrit des textes aussi bien journalistiques que littéraires. Marta et Arthur est son premier roman.
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