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sur 5973 notes
Ma libraire m'a récemment dit qu'elle était étonnée que j'ai choisi d'acheter la trilogie de Fleurville à ma fille de six ans, sachant bien les lectures qui m'animent et mon positionnement clairement féministe.
Depuis j'y réfléchi et l'en remercie car il est toujours bon de questionner ses intentions profondes ou son absence de réflexion le cas échéant.
Alors oui La trilogie de Fleurville c'est un dressage d'enfant pour rendre conforme, voir de la violence éducative ordinaire, voir carrément de la maltraitance pour y arriver. Bien plus présent d'ailleurs dans les petites filles modèles que dans les malheurs de Sophie ou la prégnance du Christianisme fait finalement dire à Mme de Réan (la maman de Sophie) que de toute façon sa fille finira par payer ses bêtises.
C'est aussi une assignation à un rôle pour la femme qui tourne autour du maintien de la maison. Un espace domestique envahit d'ailleurs par les bonnes qui font la part belle aux violences de classe également.
Paul Le seul personnage masculin est droit respectueux des règles et tente de les soumettre à Sophie qui s'en moque, mais en prime il est chevaleresque et vient à la rescousse. Tout à fait le bon discours de l'homme adapté en devenir.
Alors oui, les personnages sont méga stéréotypés, les livres sont emprunt de morale, d'écrasement des genres y compris dans les strates inferieurs de la société. Oui les petites filles doivent respecter les règles, se conformer, « travailler » à la couture et autre ouvrages assignés au féminin. Il y a parfois de vrais actes de cruauté envers les animaux, les autres, réprimés au demeurant avec culpabilité à la clef.
Pour ma part j'estime que ce n'est pas parce que l'on ne voit pas que cela n'existe pas et il me semble donc important de savoir pour appréhender au mieux la vie.
Car oui la trilogie de Fleurville c'est -rappelons-le tout de même- une écriture au début du 19 ème siècle. Cependant encore aujourd'hui beaucoup de parents estiment détenir des droits sur leurs enfants les autorisant à pratiquer des châtiments corporels pour les « éduquer ». C'est-à-dire que ce qu'ils n'accepteraient pas envers eux, d'un autre adulte, ils estiment pouvoir le pratiquer sur leurs enfants. Il faut rappeler que l'enfance est l'âge tendre et friable ou l'on peut modeler, vampiriser, voir martyrisé l'enfant vulnérable. Rappeler aussi que le modèle est l'adulte référent et que si l'amour passe par la violence physique dès tout petits, on ne peut pas s'attendre a ce qu'en grandissant il fasse la part des choses et décide d'aimer sans violence (sic des violences intrafamiliales, conjugales, infanticides, féminicides)
La trilogie de Fleurville est une série de livres qui touche l'âme, qui apprend à réfléchir, à interroger, qui développe l'esprit critique. Indépendamment de maman qui dit que c'est comme ça qu'il faut penser. J'aime l'appréhension que ma fille a lorsqu'elle se demande comment va réagir Mme de Réan a l'énième facétie de Sophie. J'aime son incompréhension de ce qu'est un fouet pour corriger Sophie,. J'aime les questionnements que cela entraine et les discussions qui élève ma fille et la pousse à devenir elle-même. A grandir en se forgeant ses opinions, ses valeurs, sans coller uniquement aux miennes, parce qu'elle pense que c'est ce qu'elle doit.
Je souhaite que ma fille comprenne seule ce qu'à de délétère la violence dans le rapport à l'autre, ce qui peut opprimer l'autre (les femmes et les plus fragiles et démunis entre autres). Je souhaite qu'elle comprenne pourquoi nous choisissons une éducation plutôt qu'une autre et pourquoi parfois c'est bien plus complexe qu'il n'y parait de ne pas soumettre autrui dans ses relations.
Ma fille n'étant pas encore lectrice je profite de cet entre deux possibles pour en faire nos histoires longues du soir et développer sa compréhension des oeuvres plus complexe. Nous avons lu le feuilleton d'Artémis auparavant et même si l'autrice a apporté indéniablement une touche féministe la mythologie c'est plutôt costaud niveau relation, violence, soumission etc…
Finalement La trilogie de Fleurville s'aborde bien plus facilement ! Je conseille donc La trilogie de Fleurville en lecture accompagnée relativement tôt pour justement ouvrir à l'analyse du fonctionnement humain et par rayonnement débuté ses réflexions sur plus vaste que soit dans l'histoire, dans le territoire, dans les possibles.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Que de souvenirs à travers la lecture de cette petite Sophie si pleine de vie, d'idées folles qu'on peut en avoir à 4 ans. Livre avec lequel on prend toujours autant de plaisir à le partager les nouvelles générations.
Sophie petite fille que sa mère voudrait à l'image de ses amies les petites filles modèles mais si colère, désobéissante, gourmande. Chaque bêtise se solde par une leçon de morale au moins, parfois accompagnée d'une punition d'un autre temps. Mais elle s'en tire souvent par faute avouée faute à moitié pardonnée, la promesse de ne jamais recommencer. Pourtant combien d'animaux ont eu à souffrir et mourir de ses mains. Et avec l'âge mon côté maman se laisse attendrir par cette si petite fille un peu délaissée, la maman n'est là que pour les leçons de morale. Avec les loups c'est le petit Paul et les chiens qui s'interposent. La mère lui avait dit qu'elle marchait vite et que la petite ne devait pas trainer en route. Leçon de morale pour avoir trainer... mais à 4 ans elle n'aurait pas du être un peu plus surveillée?
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Lu quand j'étais enfant, et relu dernièrement à voix haute pour ma fille de 7 ans (et parfois pour mon fils de 10 ans). Quel plaisir de retrouver Sophie et Paul et leurs mésaventures diverses et variées. Je trouve qu'on est souvent très exigeant envers Sophie, qui rappelons-le, n'a que 4 ans. Il est vrai quand même que Sophie a rarement de bonnes "idées" et que c'est souvent ces "idées" qui deviennent les plus belles bêtises. Je me suis fait un tel plaisir de relire ce texte à voix haute pour mes enfants et je me réjouis de leur lire la suite Les petites filles modèles et surtout Les vacances, qui est mon préféré de la série !
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Enfant je n'adhérais pas aux bêtises de Sophie dont les animaux faisaient souvent les frais. Je ne comprenais pas ses désirs égoïstes et sa désobéissance (sauf pour la gourmandise, j'avoue). C'est d'ailleurs un livre que je n'ai pas lu à mes enfants. 45 ans plus tard, je ne comprends toujours pas mais du moins ai-je compatis à ses malheurs. Sophie fait des bêtises mais elle en assume les conséquences, sa mère y veille. Autre époque, autre moeurs, que Mme de Réan me paraît dure!
Néanmoins, si la forme a changée, le fond demeure et les exigences parentales restent les mêmes : ne pas mentir, ne pas voler, ne nuire ni à soi-même ni à autrui...
Pour un résultat très mitigé si j'en juge par l'état du monde.
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J'ai hésité, surtout sur la note : noter avec mon regard d'enfant ou avec un regard adulte. Et puis après avoir lu d'autres critiques, j'ai penché pour mon regard d'enfant qui apparemment n'est pas si différent de celui des enfants actuels, d'après ce qu'en disent pas mal de lecteurs. Certes, il y a des passages qui peuvent sembler cruels, voire monstrueux, et choquants dans un livre pour enfant. Mais les enfants d'aujourd'hui ne mesurent pas plus que ceux d'hier les conséquences de certains actes sur des animaux (si on met du sel sur notre peau on n'en meurt pas, comment pourrait-il imaginer qu'il en soit autrement pour un poisson) ! Il s'agit bien de bêtises enfantines, et d'une éducation de l'enfant en lui montrant les conséquences de ces actes.
J'avais quelques doutes sur l'intérêt de cette lecture pour un enfant actuel, je l'ai lu vers 7 ans, mais je ne le donnerai pas aujourd'hui à un enfant de moins de 10 ans, tant pour la langue, très soutenue, que pour le fond, qui est à prendre maintenant surtout pour un témoignage sur l'éducation des petites filles autrefois. Qui plus est une lecture à accompagner pour expliquer pas mal de choses. Par contre l'un des ressorts de l'attrait de ce livre pour le lecteur est le sentiment qu'il est possible de faire encore plus de bêtises que lui-même ... et aussi l'envie d'être aussi téméraire et aussi maline qu'elle, et ce ressort est intemporel. Bien sûr, c'est moraliste dans le sens le plus désuet et ringard du terme, oui, mais on peut en tirer aussi la morale que même un enfant bien élevé par ses parents peut faire des bêtises. Bien sûr, c'est sexiste (ou du moins les adultes du livre le sont), mais la différence entre Paul et Sophie n'est pas que de comportement et de sexe : elle a 4-5 ans, il en a 6-7 ans, deux ans c'est une différence énorme à cet âge !
En tout cas je l'ai relu avec grand plaisir, et j'avais toujours en tête bon nombre des bêtises rien qu'à la lecture de leur titre.
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Alors je n'ai pas idée du nombre de fois où j'ai pu lire "Les malheurs de Sophie" mais ça doit être un paquet. Plus de 30 ans plus tard, je me replonge dans les malheurs de Sophie et surprise, tout me revient par vagues nostalgiques.
Les petits poissons, l'âne, les fruits confits, la fameuse séance de thé, la poupée, les cheveux mouillés et surtout l'abeille...

Nostalgie, mélancolie mais aussi tristesse. J'aimais Sophie cette petite fille de 4 ans qui semblait désobéissante, un rien turbulente, gourmande et un brin cruelle. Je la trouvais touchante. Chaque bêtise se soldait par une leçon de morale, les repentirs de la petite et bien souvent une punition. Qu'est ce que je la trouve dure cette maman !!! Déjà petite, certaines punitions me faisaient frémir d'horreur. Aurait-on l'idée de faire porter un collier avec des morceaux d'abeilles au cou d'une petite de 4 ans pendant une semaine? Ou la laisser dans ses habits mouillés parce que la pauvre petite voulait juste être un peu plus jolie avec des cheveux frisés?

Pauvre petite Sophie.
Inoubliable petite fille.
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Je n'avais jamais eu l'occasion auparavant de lire "Les malheurs de Sophie" et suis donc ravie de l'avoir fait grâce à cette nouvelle édition.
J'ai beaucoup aimé me plonger dans le récit des aventures de cette petite fille de quatre ans et de son cousin Paul. Sophie est attachante malgré toutes ses bêtises et fait preuve d'une imagination débordante ! Cette petite gourmande ne sait pas résister à l'appel du ventre et à la tentation dès qu'il y a de la nourriture dans les environs et ce même si sa maman lui a interdit de manger entre les repas.
Elle est jeune et apprend de ses bêtises, ce qui lui permettra de se forger un caractère petit à petit. Elle ne pense jamais à mal mais ses décisions ont parfois des conséquences catastrophique. Je plains les pauvres animaux dont elle a eu à s'occuper.

J'ai été tout d'abord surprise du style des dessins accompagnant le texte mais m'y suis finalement habituée. Ils sont en accord avec l'époque de l'auteure (ou du moins l'image que nous nous en faisons).
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Sophie de Réan est une petite fille de cinq ans qui vit dans un château en Normandie avec sa maman, parfois son papa fort occupé à Paris et, qui sait, entretenant peut-être une demi-mondaine ?, et son cousin Paul.

Les "malheurs" de Sophie n'aurait pu être qu'une succession de bêtises à la "Poil-de-carotte" si ses expérimentations d'apprentissage ne se soldaient pas deux fois sur trois par la mort cruelle d'un animal innocent : poissons, tortue, poulet, chat, âne, oiseau, écureuil... ils sont nombreux ces innocents à être (tré)passés par les mains de l'ingénue. Aussi, la comtesse de Ségur aurait-elle été bien inspirée de titrer son roman "Les malheureux de Sophie" !

Evidemment, je n'ai pas de mal à imaginer que pour des parents d'aujourd'hui, ce roman a de quoi donner des boutons ou faire se dresser leurs cheveux sur la tête mais pour moi il garde le charme de l'enfance, des premières lectures et du film de Brialy, sans doute le premier que j'ai vu ou dont je me souvienne.

La comtesse de Ségur et ses romans moraux pour enfants sont sans doute quelque peu surannés mais ils restent divertissants, pour les petits comme pour les grands.


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La Comtesse de Ségur est à la Une de plusieurs des challenges des lecteurs de Babelio auxquels je me suis inscrite cette année. J'ai acheté l'ensemble de son oeuvre en édition numérique à petit prix, et j'ai choisi de commencer cette relecture (55 ans après la première) par celui de ses romans qui m'avait beaucoup traumatisée la première fois.

J'étais une enfant plutôt sage, je me cognais beaucoup (ma myopie n'a été détectée qu'à mes 7 ans) et je tombais souvent ... Donc pas trop d'aventures pour moi, pas de cousin avec qui faire des expériences et j'avais alors trouvé cette petite fille bien trop délurée et extravagante.

Avec cette nouvelle lecture, j'ai découvert une enfant certes prompte à désobéir, mais surtout prête à expérimenter à essayer de nouvelles choses, à vouloir faire comme les grands. Bref, une enfant idéale selon certains manuels d'éducation ! 

Les temps changent, les méthodes évoluent mais offre-t-on aujourd'hui aux enfants le même champ d'expérimentation que celui dont disposa Sophie ? 

Je vais poursuivre ma relecture de ces histoires ... A suivre ... 

 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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LE livre qui a marqué mon enfance et mon amour pour la lecture.
Je me souviens du jour où j'ai reçu ce livre : ma marraine me l'avait offert pour mes 8 ans.
Tour d'abord déçue par ce cadeau, je me suis mise à le lire et j'ai adoré, je l'ai dévoré.
Sophie pourrait être nous, notre soeur , notre cousine ou notre meilleure amie, toujours à faire les 400 coups.
Un classique à mettre entre les mains de tous les enfants !
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