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Deux saisons croates tome 1 sur 1
EAN : 9782330012861
128 pages
Actes Sud (05/12/2013)
4/5   44 notes
Résumé :
C'est un monde entre Ettore Scola et Liberator, Fellini et le douanier Rousseau ou encore Agotha Kristov que peint Miroslav Sekulic dans ses Deux saisons croates (suivront deux autres saisons). Il écrit une fable de l'enfance féroce. Un orphelinat imaginaire hors-d'âge abrite des enfants en guerre contre les clans voisins, des enfants qui ont tatoué sur le corps tout le passé de l'ex-Yougoslavie. " Bourdon et Pelote - deux pensionnaires de cet orphelinat - se souvie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Quelque part, en Croatie, au bord d'une ville industrielle et d'une plage touristique, vivent une bande d'amis liés à leur situation d'orphelins misérable. Ils vivent dans un orphelinat où la loi du plus fort prime. Alors, ils passent leurs temps dans la rue, à coup de rapine et de bagarre. Parmi eux, Ibro alias Pelote qui a une soeur et qui voit souvent le monde avec surréalisme. Un jour, son père revient les voir et avec lui, les souvenirs du passé...
Pelote dans la fumée est une BD singulière.
Les dessins sont magnifiques, délicieusement colorées et atypiques. Il y a toujours une pointe de surréalisme dans cet univers. Mais pourtant, si les dessins sont bien jolies, les thèmes et l'histoire ne l'est guère. Car souvent, le dessin si beau, le moment où il situe est noir, sombre.
C'est une histoire tragique où la misère, la pauvreté, la violence gangrènent l'enfance déjà gâchée des orphelins. Tous ont un lourd passé et ce qu'ils vivent est loin de les arranger malheureusement. Pourtant, le surréalisme, je l'ai dit, plane merveilleusement sur leur quotidien.
Le passé de Pelote est encore plus fascinant que sa vie actuelle. Misérable, elle était cependant entrecoupée de moments furtifs de magies.
Cependant, le contexte de la BD n'es pas vraiment défini. Est-ce que cela a lieu avant la guerre ? Pendant la guerre ? Où après ?
Personnellement, je vois que la guerre est présente malgré tout dans cette BD. Seulement quelques cases la présentent, sous forme de guerre fantaisie mais révélateur de la souffrance enracinées au pays.
Mais je voudrais bien voir la suite. Et comprendre un peu plus le contexte.
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Reçu dans le cadre de masse critique décembre 2013, et attendu très impatiemment. Enfin, je l'ai reçu et dévoré.
Maintenant, se pose à moi un problème draconien... Comment vais je critiquer cet ouvrage. Souvent, on fait une critique positive d'un livre qui nous a plu parce que l'histoire est belle.
Dans ce cas ci, l'histoire est terrible, et je l'espère pas autobiographique. Il s'agit d'une histoire d'une tristesse indescriptible et pourtant,tellement possible dans notre monde de fous. Je suis persuadée que cette histoire est le quotidien de certains enfants d'aujourd'hui.
Un quotidien fait de vols, de rapines, de galères, de déchetteries et de prostitutions.
L'histoire donc, est terriblement triste.
Les dessins, par contre, sont EXTRAORDINAIRES ! d'une beauté dans l'expression à couper le souffle.
Lorsqu'on regarde la bd, on dirait, parfois, qu'à cause du dessin ou des couleurs (je ne sais pas) il y a des effets. Comme un regard qui vous suit par exemple.
De plus, lorsque le dessinateur veut insister sur un fait, il dessine dans 3 ou 4 cases le même dessin mais avec sensiblement une différence, je trouve le procédé génial.
Une toute toute belle bd, l'histoire fait un peu penser aux misérables de Hugo. Les dessins à eux seuls valent la peine de découvrir le livre !
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« le garçon s'appelle Ibro, mais comme il est toujours renfermé dans son monde compliqué et impénétrable…ceux qui le connaissent l'appellent Pelote»
Ces copains ne sont pourtant pas mieux lotis, tous échoués à l'assistance publique.
En arrière-plan on aperçoit le monde qui produit et consomme à outrance, un monstre à vrai dire.
Dans un florilège de couleurs et de détails, le monstre expose quelques vitrines mais surtout des grands tas d'ordures, des terrains vagues, théâtres de bagarres sanglantes entre bande rivales.
Au premier plan, il reste une bande d'espace vital extrêmement réduite. le responsable du foyer des jeunes démunis le reconnaît. Il faut une énorme force d'âme et de la chance pour s'en sortir.
On pense que c'est toujours possible. La grande soeur s'en est peut-être sortie, elle étudiait beaucoup. Il y a peut-être aussi une toute petite place pour des âmes de poètes.
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Une suite de « miniatures » à la Bruegel plonge le lecteur dans un enfer à la Jérôme Bosch.

Le souci du détail confère aux visages la gravité de la misère alors que les couleurs gaies et criardes, telle des peintures naïves, tranchent avec le sordide des situations.

Quelque part en Croatie, entre mer et ciel azuréens, dans un monde déglingué ou la violence sociale tient lieu d'exutoire, les cheminées des usines surplombent un habitat fétide au milieu des rats et des immondices.

Le livre s'ouvre sur Ibro, alias Pelote, jeune orphelin qui s'est extrait momentanément de son univers disloqué pour celui de la plage dalmate avant de replonger dans la fureur ordinaire.

Dans cet environnement post-apocalyptique, l'orphelinat, tel un concentré de misère humaine, joue son rôle d'école de la délinquance. Petits et plus grands occupent le nihilisme de leurs journées entre addictions en tout genre, rapines et fatalisme.

Un tableau graphiquement superbe mais bien sombre de la situation sociale en Croatie après l'implosion de la Yougoslavie. A lire.
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Rude - violent - déstabilisant.

Car oui, ce roman graphique est d'une violence déstabilisante. La vie de Pelote est loin d'être facile ou agréable. L'auteur nous livre le récit de cet enfant de l'assistance public, sans fard, dans toute la précarité de sa situation.

Impossible de rester de marbre face à cette histoire, à ces personnages travaillés. de l'histoire familiale, aux rives de cette petites villes minières, l'auteur nous prends par la main et nous ballade dans ses rues où le bonheur à déserté la partie.

Les graphismes, sans concession, explorent chaque détails des scènes, ne nous cache rien et s'emploi à nous plonger dans cette ambiance malsaine et malaisante.

En bref, une lecture percutante.

Bonne lecture à tous.
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critiques presse (2)
Telerama
15 janvier 2014
Au fil d'un expressionnisme rien moins que misérabiliste, le récit penche vers la fable (faussement) naïve, s'exacerbe en parade carnavalesque ou « s'hyperbolise » en noir mélodrame quand le réel se dissout en mauvais rêve.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
07 janvier 2014
C’est un monde cru et coloré, à fleur de peau, que nous fait découvrir Sekulic, d’une poésie rugueuse, d’une infinie tendresse.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas si longtemps, ils étaient six dans cette baraque.
Ils n'avaient qu'un seul lit déglingué...
...mais, comme par miracle, ils savaient tous s'y serrer comme des souris.
Et les rêves ?
Les rêves entraient alors par les fenêtres aux carreaux cassés, accompagnés du clair de la lune et de l'odeur des pains de la boulangerie voisine et se mettaient à tournoyer autour de leurs têtes et le grognement dans leurs ventres ne partait qu'avec les premières sirènes des bateaux du matin.
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Je n'en peux plus de cette chaleur... Ça fait plus de trente ans que je travaille dans cette maudite institution, je ne sais même plus combien d'enfances sont passés. Beaucoup trop, sans doute. Le pire, c'est qu'avec le temps, on les oublie, comme s'ils n'avaient jamais existé. Il est ingrat, ce travail... Tous ces gosses aux yeux absentes, plongés dans leur enfance perdue... Rares sont ceux qui arrivent à tromper le sort auquel ils semblent condamnés. Mais peut-être... qu'un jour, il y aura un changement, une amélioration.
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De sa baraque verte, Pelote ne garde que quelques souvenirs : les visages émaciés et pâles de ses parents, de son frère et de sa sœur aînés, les fumées noires et la puanteur provenant de la déchetterie... un téléphone rouge... quelques rats, des bouteilles de bière... et la fumée, toujours la fumée... ainsi qu'un seau contenant un mélange transparent et gluant qu'il aimait inhaler... et le plancher très dur contre le quel il se cogna la tête, un jour, en tombant.
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C'est notre éducateur principal. On l'appelle Le Marteau, à cause des coups terribles qu'il nous assène sur la tête.
Malheur à celui qu'il surprend en train de faire des conneries. S'il n'enlève que sa montre pour ne pas l'abîmer pendant la correction, on peut encore se considérer comme chanceux...
...mais s'il enlève aussi son alliance, alors on est vraiment dans la merde.
Sévère mais juste comme un shérif. Et comme un shérif, il pouvait fumer jusqu'à cinq paquets de cigarettes par jour. Il fallait pouvoir supporter tout ça.
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Parfois, au printemps... de rares tendres odeurs se répandaient, invitant les habitants à sortir devant leurs maisons et leurs baraques d'ouvriers pour s'y asseoir jusque tard dans la nuit... imaginer une meilleure vie ne serait-ce que dans les chansons.
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