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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De Luis Sepulveda, depuis le vieux qui lisait des romans d'amour, je sais que je lirai tout. Sepulveda est devenu nécessaire, voire vital à Horusfonck-des-littératures innombrables.
Ces trente-cinq textes qui emplissent Historias marginales, sont autant d'hommages et de justice rendus à ceux et celles que l'histoire a broyés ou/et au mieux et au pire oubliés.
Luis Sepulveda y a mis le coeur et la concision de l'homme révolté, exilé.
L'écrivain disparu nous rappelle qu'il y a pire que la mort ou le combat perdu: L'oubli.
Ces trente-cinq récits sont trop peu nombreux, mais ils sont le coup de plume (je n'ose dire de fouet...) vigoureux à chacun de nous pour continuer ce travail de recherche des oubliés dont le nom s'efface irrémédiablement.
Pour prendre un exemple, "68", tiré de ce fabuleux recueil: Il y est question de Prague et de son printemps écrasé sous la botte soviétique. Sepulveda y rappelle Jan Palach qui s'immola par le feu. J'y pense souvent, puis que la station de bus et la rue en face de chez moi, à Angers, portent son nom! Mais qui sait qui fut Jan Palach?.. L'auteur nous présente aussi Miki Volek, que je ne connaissais pas.
Quand je dis que ces trente-cinq textes sont de lecture non dispensable.
Encore un immense merci à vous, Luis sepulveda qui n'êtes plus mais dont le nom restera comme un fleuve éternel.
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Des histoires courtes émouvantes, qui rendent hommage aux vrais héros, ceux du quotidien, ceux qui n'apparaissent pas dans les livres d'histoire, une oeuvre magnifique, humaniste, militante. Et qui m'a rappelé mon passage au Chili, entre autres à Santiago dans le quartier de San Miguel (et son musée à ciel ouvert, d'immenses graffitis qui ornent ses immeubles très populaires), et dans le désert d'Atacama, ce qui m'a irrémédiablement attiré vers ce livre, même si ces histoires se déroulent en bien d'autres endroits.
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Ce recueil de nouvelles est un pur régal pour le coeur et l'esprit.
Luis Sepulveda, écrivain chilien que j'ai découvert sur le tard, véritable archétype d'une génération de militants progressistes latino-américains, a tout vécu : utopie, dictature, exil et désillusion.
Mais, contrairement à d'aucuns, il n'a jamais abdiqué de ses convictions profondes encore moins de sa foi inébranlable en l'être humain.
Ne comptez pas sur lui pour jouer les dandys misanthropes ou les cyniques revenus de tout.
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Luis Sepulveda a toujours été un fervent défenseur de ce que notre petite planète offre de manière naturelle, la faune, la flore, la terre, l'eau et cela se ressent dans ses écrits. Mais, indissociable de ces richesses se trouve l'Homme. Et c'est vers les gens que Sepulveda se concentre ici. Hommes, femmes, de tous horizons, de toutes nationalités, de toutes les couleurs car c'est cela que nous sommes, un kaléidoscope en technicolor.

C'est en allant voir un camp de concentration en Allemagne qu'il s'arrête devant une toute petite phrase gravée sur une pierre « J'étais ici et personne ne racontera mon histoire ».
Ce fut pour lui une révélation et Sepulveda décide alors de nous conter, entre autres nouvelles, l'histoire de personnes qu'il a connues ou rencontrées brièvement, et même quelques uns de nos meilleurs compagnons à quatre pattes. Un hommage à la vie. Un arrêt sur image pour chaque rencontre humaine ou animale. Quelques pages pour chacun. Ces courtes nouvelles sont toutes très belles ou très dures, en tout cas d'une intensité incroyable. Les visages anonymes ont désormais un nom, ces visages existent et ne tomberont pas dans l'oubli.

Alors que l'amour du Roi Argent écrase, pulvérise, déchiquette notre belle planète et ses habitants, je crois que Sepulveda a toujours gardé espoir car :
« Il y aura toujours des fous capables de voir plus loin que le bout du nez de la cupidité. »

Il y a tant d'humanité dans ces pages. Coup de coeur
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« J'étais ici et personne ne racontera mon histoire. », la griffure sur une pierre du camp de concentration de Bergen-Belsen est sans appel, résignée, désespérée. Trace indélébile d'un passage dans cet « ici » si laid, si violent, preuve irréfutable de l'existence de ce « je » oublié, gage d'un destin. C'était sans compter sur un écrivain qui passerait par là et recueillerait le maigre témoignage comme une inspiration, comme la source de ces « historias marginales », hommage aux anonymes que seuls la résistance et l'engagement relient.
Comme un vieux qui lisait des romans d'amour, Sepùlveda lit ses souvenirs avec connivence, empathie et bienveillance et nous les livre dans une langue simple et chatoyante, un rythme sobre et tranchant, avec une poésie qui fait éclore l'imaginaire de la réalité.
Ces trente cinq nouvelles glorifient la fraternité comme impératrice d'un idéal si bien qu'il écrit, dans Une nuit dans la forêt Aguaruna « pendant que la subtile résistance de la lumière diurne se laisse vaincre amoureusement par les ténèbres » : « Je ne le connais pas mais je sais que cet homme est mon frère. »
L'auteur immergé dans le régime totalitaire de Pinochet, a connu l'exil, l'iniquité, la guerre et porte, ici, la voix de ces hommes et de ces femmes qui ont lutté dans l'ombre pour la dignité, la justice et la liberté.
Recueil kaléidoscopique, ces textes courts, pétris d'humanité, évoquent tour à tour l'urgence écologique, la bravoure des résistants face aux régimes totalitaires, le besoin de préservation des cultures ancestrales, la beauté de la Nature ; en tous cas, le courage de ceux qui se battent « puisqu'il est encore temps »...
Des portraits de révolutionnaires, de poètes, de lieux choisis, d'un chien, puis d'un chat, sont brossés ici avec une puissance nostalgique qui anoblit les humbles et désacralise les grands. Ainsi, Fritz Nieman, autrement dit monsieur Personne, cobaye d'une clinique psychiatrique nazie, Carmen et Maria, les invaincues brune et blonde, otages torturées qui n'ont jamais parlé ou cette ode au « chant unique des baleines » voué à disparaître si l'on n'y prend pas garde.
C'est aussi l'histoire des Cavatoris, marbriers et sculpteurs, instigateurs inconnus de notre admiration pour une muse, un éphèbe signé Michel-ange ou Donatello, ou encore le récit de Rosella la plus belle et de sa chaleureuse Tratorria du marché d'Asti, des Roses d'Atacama, éphémères fleurs du désert, du pays des rennes et des si jolies laponnes...
Le voyage auquel nous convie Luis Sepùlveda, se distille au rythme des éléments, d'un battement de cœur, d'un frémissement de feuille, c'est une aventure naturelle, humaine, instinctive. Depuis le Chili soumis, en passant par la Méditerranée, mer azur encerclée de béton, jusqu'à la froide Patagonie argentine, l'auteur nous invite à porter un œil averti sur le monde, un regard déférent et conscient.
Ouvrez vos cœurs, vous voilà en route pour un voyage immobile aussi captivant que bouleversant !
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Chaque nouvelle est une incursion dans l'inconnu. L'auteur, grand voyageur nous raconte ses rencontres, ses colères, ses indignations. Aucun ennui durant ma lecture, les récits m'ont tenue en haleine jusqu'à la dernière page, tournée avec regret.
Dans ma série : vivement que j'ai le temps de lire
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Recueil de nouvelles de Luis Sepulveda.

Une nuit dans la forêt Aguaruna - le narrateur suit la journée d'un homme de la forêt, en communion absolue avec la nature et dans l'acceptation sereine des règles éternelles.

L'île perdue - le microcosme cosmopolite et interreligieux de la pension d'Artatore, dans l'île Losinj en Adriatique, est le reflet malheureux du conflit serbo-croate.

Les jumeaux Duarte - le trapèze envers et contre tout.

Mister Simpah - Simpah accompagne les bateaux dans leur agonie en leur rappelant les ports où ils ont mouillé et les traversées qu'ils ont effectuées.

Sur les traces de Fitzcarraldo - Charles Fitzcarraldo est un homme aveugle à la beauté. Ses nombreuses expéditions ne lui ont jamais révélé la véritable nature de la forêt de Manu, gigantesque volière à ciel ouvert.

Shalom, poète - le poète juif Avrom Sützveker s'est illustré durant le second conflit mondial par son anction anti-nazie et anti-faciste.

Le pirate de l'Elbe - Klaus Störtebeker était le Robin des bois de la Baltique, en lutte contre la Ligue Hanséatique.

Chuchu et le souvenir de Balboa - José Jésus Martinez est la voix de Panama. Il raconte avec brio les expéditions de Vasco Nunez de Balboa.

Le pays des rennes - La Laponie et les Lapons ont une culture, une langue, un mode de vie qui va au-delà du simple élevage des rennes.

Baleines de Méditerranée - Les sports de glisse et de rapidité sont un danger insuffisamment considéré et menacent les cétacés de la mer Méditerranée.

Tano - L'histoire de Don Guiseppe, émigré italien qui s'est installé au Chili en passant par l'Argentine.

Cavatori - À Carrare, en Italie, la taille et le travail du marbre sont la cause de nombreux décès. Mais l'art doit-il s'en formaliser?

Un homme nommé Vidal - On peut être syndicaliste et admirer Greta Garbo.

Le douanier de Laufenburg - Entre la Suisse et l'Allemagne, il y a une frontière. Et il y a le Douanier, intraitable, tatillon et revêche.

Les roses d'Atacama - le miracle d'une floraison unique, têtue et ponctuelle dans le désert d'Atacama.

Fernando - Un homme meurt et c'est tout un village qui fait oeuvre de charité pour un chien abandonné.

Rêver s'écrit avec le "R" de Salgari - le narrateur part en exploration à Madagascar à la poursuite d'un rêve d'enfance.

Un certain Lucas - Des citadins volontaires perdus en Patagonie argentine découvrent la valeur de la nature et entreprennent de la préserver.

L'amour et la mort - La mort d'un chat aimé est une leçon de vie qu'un père ne peut éviter à ses enfants.

Les roses blanches de Stalingrad - Les bombardiers de la Luftwaffe avaient un adversaire de taille en Russie: une escadre féminine déterminée à se battre comme des hommes.

"68" - Un peu de rock tchèque a réussi à se faire entendre au-delà du rideau de fer.

Papa Hemingway est visité par un ange - "Chaque jour, Papa Hemingway me répond en m'apprenant que le métier d'écrire est un travail d'artisan." (p. 113)

Juanpa - le journaliste Juan Pablo Cardenas et sa revue Analisis se sont élevés contre Pinochet, au-delà des barreaux des prisons et des tentatives de muselage.

Rosella, la plus belle - Une trattoria d'Asti ne résiste pas à l'avancée de la modernité qui balaie des années de souvenirs.

Asturies - Toute la générosité d'une région et d'un peuple de marginaux continue de s'élever contre l'aculturation d'un continent qui oublie les différences qui le composent.

Monsieur Personne - Fritz Niemand, cobaye d'expériences nazies innommables, réclame justice des années après la guerre, révélant que le danger nazi gronde toujours.

Coloane - Francisco Coloane s'est toujours fait le porte-parole des marginaux, puisant dans la différence toute la force de ses récits.

Les amants - Sur le Rio Esmeraldas, l'amour se moque de la morale catholique et de l'évangélisation. Derrière cet amour, c'est tout un peuple qui se protège du reste du monde.

Gasfiter - Un plombier passionné transmet son savoir à des femmes décidées à conserver les biens des plus démunis.

Joyeux Noël! - Une femme médecin dans la forêt salvadorienne continue à sa façon le combat de son compagnon journaliste.

Compa - Chez les peuples du Sud, la douleur s'exorcice au quotidien, par le quotidien, dans la dureté et l'entêtement.

La voix du silence - Il était une fois Oscar, un compagnon que la torture n'a pas fait parler.

A la vôtre, Professeur Galvez! - Un vieux professeur, passionné par son métier, rêve de sa e et se réveille au matin avec de la craie sur les doigts.

La brune et la blonde - Carmen et Marcia, unies dans la torture, incarnent l'esprit des femmes puissantes.



Sepulveda livre dans chaque nouvelle un peu de son existence d'auteur activiste, de révolté, de baroudeur, de défenseur de la planète. Son amour pour la nature et son combat pour la dignité humaine dans le respect des richesses naturelles ont bien plus de valeur que tous les Grenelle et tous les Stockholm.

Sous la plume incisive et poétique de Sepulveda, l'imaginaire naît de la réalité et des vraies existences, le merveilleux se découvre au coeur des détails d'un quotidien inconnu. Les existences individuelles et anonymes sont croquées dans un carnet de voyage humaniste et poétique.

Ce recueil m'a beaucoup rappelé Les nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar. J'y ai trouvé la même finesse, la même délicatesse dans la narration du malheur et des douleurs. L'auteur fait des constats pénibles et alarmants, mais il n'accuse pas l'homme, produit de la nature comme les plantes et les animaux qui disparaissent. Au-delà des dictateurs et des destructeurs, c'est des systèmes qu'il met en cause, jamais des hommes.

Profondément attaché à son Chili natal, l'auteur fait entendre tout l'amour qu'il a pour sa terre et les siens et, au-delà, tout l'amour qu'il a pour les peuples d'ailleurs, jusqu'aux frontières boréales de la Laponie et de la Russie et jusqu'aux temps de la piraterie moyennageuse. Il n'y a pas de terre trop éloignée ou d'époque trop reculée pour qu'il n'y trouve des frères de combat et de douleur.

Chaque récit se lit indépendement des autres, mais l'ensemble forme un choeur millénaire bouleversant, une voix de la terre qui s'élève contre les dictatures et les injustices. Tout simplement bouleversant, à lire sans aucun doute!
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Chaque chapitre de ce livre est plein d'émotion, difficile de ne pas avoir le coeur en miettes en refermant ce roman.

Je me suis laissé transporter grâce à la plume de l'auteur dans les pays qu'il a visité et il parle de personnes qui m'ont complétement chamboulé.

Des histoires humaines de vies tellement différentes.

Des hommes et des femmes qui se sont battu contre la dictature et l'injustice mais qui n'ont jamais été reconnus.

Des gens parfois très simples mais qui ont tous quelque-chose à raconter, et surtout des gens que l'on ne doit pas oublier.

Il y a aussi des retours dans l'histoire de son pays, ses personnages racontent la destruction d'un peuple pacifique à l'arrivée des colons espagnols.

Tous leurs combats menés dans leurs vies pour essayer de rendre le monde plus juste, toutes leurs peines, leurs souffrances. Un monde où règne parfois le chaos, où les drames sont terribles, les guerres, les dictatures pourrissent le monde.

Des histoires où l'amour, l'amitié et la mort seront raconté avec des mots qui percutent bien.

Il nous confie un peu de son jardin secret, ses passions pour la littérature, ses auteurs préférés, son chat et ses opinions.

J'ai ressenti aussi ses peines et ses souffrances par rapport aux évènements tragiques de son passé.

Son attachement pour les Asturies en Espagne où il vivait, un lieu où il se sentait vraiment chez lui avec en fond un son de cornemuse qui met une petite touche de musique aux décors.

Comme dans tous ses livres, son amour pour les animaux et la nature sont racontés avec poésie et passion au fur et à mesure des mots qu'il glisse sur les pages blanches de son manuscrit.

Je garde un très bon souvenir de ma rencontre avec l'auteur qui n'a jamais cessé de lutter toute sa vie, contre les injustices, contre la dictature et le fascisme.

C'est avec beaucoup de peine que j'ai appris que sa dernière lutte contre la maladie.

J'espère qu'il a retrouvé certains personnages de son roman qu'il affectionnait, une douce pensée pour ses proches.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Cette mosaïque de petits récits et de tranches de vie est un vrai régal dans la mesure où la plume simple et touchante d'un humaniste aux convictions politiques et écologiques affirmées nous fait vivre une fournée d'émotions diverses. Quand ce n'est pas un salut senti aux résistants des dictatures, c'est un hymne à la beauté des contrées encore préservées de l'attaque de la « civilisation », ou la chaleur des rencontres vraies entre hommes et femmes qui se tiennent debout. Et quelle sensibilité comme dans « L'amour et la mort » où, par le biais du cancer du chat familial, il aborde le droit à une mort digne pour l'animal malgré la peine de ses fils; ces pages pourraient éclairer les débats actuels sur l'aide médicale à mourir... À travers ces histoires et souvenirs, Sepulveda devient la voix du peuple sans s'ériger en porte-parole, il ne s'en accorderait sans doute pas le droit, ni à titre de témoin, puisqu'il est complètement parti prenante du plus profond de son être, et cela paraît dans cette prose mémorable.
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Le desert de l'Atacama est un des deserts les plus arides de la planete … parfois, un matin il se couvre de petites fleurs qui a midi auront disparus … … Ce sont ces fleurs rencontrees par hasard au milieu du voyage que nous invite a rencontrer Luis Sepulvuda. Un livre de voyages, d'un globe trotteur – conteur – engage' qui partage ses rencontres, qui croque sur quelques pages un inconnu croise' sur une route de vie … Une petite rose dans l'aridite d'un monde en deperdition …

De tres beaux moments … de tres beaux petits voyages … Une pluie de roses d'encre sur papier blanc …
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