Kenji Takahashi a montré la proximité idéologique de Hermann Hesse avec Alfred Rosenberg, notamment concernant la conception d'une "âme allemande" qui serait "la race vue de l'intérieur". Tout cela est maintenant bien connu. On a beaucoup reproché à Hermann Hesse de ne pas s'être opposé, de Suisse où il s'était installé au début des années 1920, donc bien avant l'arrivée au pouvoir de Hitler, à l'avènement du national-socialisme. Les autorités américaines ont même cru bon de l'arrêter brièvement en 1945.
Les autorités nationales-socialistes de leur côté l'avaient rejeté parce qu'en dépit d'une certaine communauté de vues entre Hesse et le régime, l'écrivain tenait à ne pas se mouiller dans des affaires politiques à l'issue incertaine. Cette attitude a conduit le IIIe Reich à l'exclure des réimpressions pour absence de soutien à la propagande de guerre. Hesse n'en était pas moins considéré comme un représentant du "nationalisme spirituel allemand".
Carl Gustav Jung, rejeté pour son mysticisme et son ésotérisme par Freud, était étroitement lié au mouvement völkisch au début des années 1930, à travers - notamment - son amitié pour Jakob Wilhelm Hauer. Jung à l'époque utilise sans complexe des concepts comme celui de l'"inconscient collectif aryen" qui s'exprimerait sous une forme "wotanique".
Les contacts de Serrano avec ces deux personnages publics ont été vérifiés par Stéphane François et ne sont pas douteux. le résultat, en revanche, me laisse perplexe. Tout ça n'est pas de très bonne qualité. Si je pouvais m'exprimer objectivement, je ne mettrais qu'une étoile. Mais un zombie téléguidé à QI de moule ayant cherché à le flinguer, l'honneur m'impose de compenser en mettant 5 étoiles.
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Ce récit de l'amitié supposée entre Miguel Serrano et mes deux compagnons de route m'est apparu suspect rapidement. Sur la toile, je découvre que Serrano a développé, après la seconde guerre mondiale, une mystique nazie empreinte d'antisémitisme. La fête est gâchée.
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Le premier livre de Hesse que je lus fut Demian. Il me laissa une impression extraordinaire et me donna une force que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je le lus en traduction espagnole, et celle-ci contenait probablement beaucoup d'inexactitudes; malgré cela, le livre gardait son caractère magique et énergétique. c'était un écrit de jeunesse et Hesse, qui habitait alors la pension Verenahof à Baden, y avait insufflé une grande force demeurée intacte et vitale bien des années plus tard.
Demian
Demian n'est pas réellement un être physique, n'étant jamais vraiment distinct de Sinclair, le narrateur du livre. Demian est en fait Sinclair lui-même, son être profond, le héros archétypal qui réside dans les profondeurs de chacun d'entre nous. En un mot, il est le Soi qui demeure inaltéré, inviolé, et à travers ce personnage, le livre essaie de nous communiquer quelque chose de l'essence magique de l'existence.
Demian
"Il y avait une fois quelque part une fleur, une pierre, un cristal, une reine, un roi, un palais, un amant et sa bien-aimée, et c'était il y a longtemps, dans une île quelque part dans l'océan, il y a mille ans de cela...Ainsi est l'amour, la fleur mystique de l'âme. C'est le centre, le Soi...Personne ne comprend ce que je veux dire, seul un poète pourrait commencer à comprendre..."
Jung
Il est certain que l'influence de Hesse a dépassé celle d'un simple écrivain ou d'un poète, et cela, non seulement pour moi, mais pour plusieurs générations de lecteurs. Ses livres magiques habitent des régions généralement imparties à la religion, et les titres suivants m'ont été essentiels : Demian, Le Voyage en Orient, sa fantastique Autobiographie, Siddhartha, Le Jeun des Perles de Verre, Le Loup des Steppes et Narcisse et Goldmund.
Demian
"Ma vie est l'histoire d'une réalisation du Soi par l'inconscient" (Carl Gustav Jung)