Selon B. Sève, la musique est le seul art à dépendre fortement des instruments qui la produisent : elle ne peut s’en détacher, et l’instrument, que le musicien fait délibérément sonner, n’est pas réductible à un simple outil. Une telle thèse ne repose-t-elle pas, cependant, sur une conception étroite de l’instrument ?
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L'instrument dispose d'un corps physique, matériel, dont on peut tirer toutes sortes de sons ; il dispose aussi d'un corps musical, qui est un certain agencement de ce corps. [...] Apprendre à jouer d'un instrument, c'est construire ou découvrir, dans le corps physique d'un instrument, son corps musical. Jouer d'un instrument, c'est arracher continûment l’instrument à son corps physique pour le tenir, à bout de bras, à son niveau de corps musical.
Les membres du Jury ont sélectionné les cinq ouvrages finalistes du Prix 2024 des Rencontres Philosophiques de Monaco.
À cette occasion, Laure Adler sera en conversation avec les auteurs des 5 ouvrages finalistes le mercredi 15 mai à la Maison de la Poésie.
Estelle FERRARESE, le marché de la vertu. Critique de la consommation éthique, Vrin
Philippe GROSOS, La philosophie au risque de la préhistoire, Cerf
Pierre GUENENCIA, L'homme sans moi – Essai sur l'identité, Puf
Bruno KARSENTI, La place de Dieu – Religion et politique chez les modernes, Fayard
Bernard SÈVE, Les matériaux de l'art, Seuil
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