Un ouvrage au vocabulaire châtié et aux références supposées connues qui perdra sans doute les moins érudits. Sans connaissances des courants et théories, souvent uniquement cités, la pertinence le propos risquent bien en effet d'échapper au lecteur. Néanmoins, beaucoup formules justes font mouches et permettent de capter l'intérêt d'un chapitre à l'autre. Sans ces rebonds plaisants, en toute honnêteté, je ne sais pas si j'aurais pu conclure...
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Cynthia Fleury dresse le diagnostic d'une société malade de ses atteintes à la dignité et élabore les plans d'une « clinique » capable d'en délivrer un traitement.
Lire la critique sur le site : NonFiction
En traitant de la dignité, la psychanalyste et philosophe Cynthia Fleury signe [un] essai qui concerne strictement tout le monde sans exception.
Lire la critique sur le site : Liberation
Chacun comprend aisément que la dignité formelle et la dignité réelle doivent être les plus indissociables possible sur le terrain du politique ; mais chercher à les réconcilier intégralement, comme si la dignité n’avait rien à gagner à se définir de façon principielle et symbolique et qu’elle devait exclusivement « vérifier » par le quantitatif ses appétences qualitatives, piège finalement le sujet en lui offrant comme seul horizon la frustration et le ressentiment.
N'est signe de dignité que la satiété, alors même qu'elle rend malades les corps et qu'elle est techniquement impossible : le sujet qui a oublié la règle originelle de la sublimation de la finitude croit qu'il faut se remplir, de manière compulsive et boulimique, pour rassurer l'immense angoisse de vivre et la crainte, dans la rivalité mimétique, d'apparaître moins bien loti que son voisin.
Judith Buthler et plus récemment Frédéric Worms ont développé ce point de l’insoutenable vie, posée comme condition ordinaire de l’homme déclassé, plus que précaire, déplacé, en situation permanente de survie et d’incertitude. Le binôme vivable/invivable va-t-il devenir la nouvelle opposition dialectique pour départager les vies des individus, permettant de les inscrire ou non dans un régime de dignité et de droits ?
En lien avec l'exposition «La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020», une table ronde réunit quatre auteurs qui échangent sur les nouvelles représentations de la France contemporaine.
Quatre auteurs ont été invités à regarder les travaux produits par les 200 photographes de la grande commande nationale pour le photojournalisme et à rédiger quatre essais dédiés chacun à une notion de la devise nationale, convoquant journalisme (Liberté par Pierre Haski, journaliste), philosophie (Fraternité par Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste), histoire (Égalité par Judith Rainhorn, historienne, et Potentialités par Pierre Charbonnier, philosophe). Ils échangeront sur les nouvelles représentations de la France contemporaine.
Table ronde animée par Sonia Devillers, France Inter, membre du jury de la grande commande pour le photojournalisme
Plus d'informations sur l'exposition «La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020» : https://www.bnf.fr/fr/agenda/la-france-sous-leurs-yeux
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