Héritage ou guide de survie après la révélation d'un secret de famille
Ce qui m'a poussée à lire ce livre est d'abord la couverture, cette petite fille blonde aux yeux bleus, cette frimousse adorable, m'a fait littéralement fondre. La quatrième de couverture a achevé de me convaincre.
Imaginez que vous être une femme d'une cinquantaine d'années, amoureuse, mère épanouie et écrivaine reconnue.
Imaginez que vous menez une vie heureuse, que vous n'avez aucune raison de penser qu'un petit grain de sable (mais quel grain de sable) va bientôt venir enrayer la machine.
Imaginez maintenant, que pour une raison x ou y, par jeu, amusement ou pour faire plaisir à votre mari, vous vous prêtez à un test ADN anodin sur un site de généalogie.
Imaginez alors votre étonnement, ou plutôt votre stupeur, lorsque vous apprenez que vous n'êtes finalement qu'à moitié de ce que vous pensiez être depuis plus de 50 ans, en d'autres mots que votre père n'est en réalité pas votre père.
C'est exactement l'histoire qui est arrivée à
Dani Shapiro en 2016. Même si on sait de quoi il en retourne rapidement, dès les 20 ou 30 premières pages, je n'en dirai pas davantage sur ce « secret ».
Je n'ai pas l'habitude de lire des témoignages ou des biographies mais les secrets de famille m'ont toujours attirée, surtout que je pars du principe que tout se sait ou que tout sera révélé un jour ou l'autre. Et ce livre me confirme encore davantage, s'il en était nécessaire, cette conviction.
Un mot, une réflexion, même par des personnes n'étant pas dans la confidence, un moment de relâchement de la personne qui sait, et le lien se fait, même des années après. Et c'est ça que nous raconte
Dani Shapiro, en plus de la quête de ses origines, qui s'est d'ailleurs finalement révélée plutôt rapide. Cela aurait été un film que le spectateur aurait trouvé que c'était peut-être un peu trop gros ou facile.
Plus qu'en empathie, je me trouvais aux côté de
Dani Shapiro tout le long de son récit, telle la personne qui regarde au dessus de l'épaule ou prend la main pour signifier sa présence bienveillante. J'ai espéré avec elle, j'ai soupiré avec elle ; j'ai ressenti ses joies, ses peines, ses doutes, ses moments de confusion.
J'ai été totalement en apnée durant ma lecture, me disant à chaque chapitre, « allez, c'est le dernier » mais ne pouvant m'empêcher d'en lire un autre puis encore un autre. J'aurais pu le lire d'un seul tenant si je n'avais pas eu d'autres choses – et obligations – à faire.
J'ai trouvé ce témoignage fascinant, les questions que se pose l'auteure tout au long de son cheminement faisant forcément, à un moment ou un autre, écho en chacun de nous.
Comment se définir quand on apprend, à 54 ans, qu'on n'est finalement pas le fruit des amours de son père et de sa mère, surtout quand toute sa vie, plutôt que de se sentir la fille de sa mère on s'est davantage ressentie comme la fille de son père ? Est-ce que je trahis mon père en voulant retrouver mes origines ? Et mon père, qu'en savait-il ?
Et moi, qu'aurais-je fait à sa place ? Est-ce finalement si grave de ne pas connaître son géniteur, surtout quand on a été aimé ? Forcément, ça questionne, même, et surtout même je dirais, quand on n'est pas ou n'a pas été confronté à ce genre de raisonnement. Après avoir lu ce livre, je vois les choses quelque peu différemment, par rapport aux thèmes abordés, me disant quand même que j'ai de la chance de ne pas avoir ce genre de question à me poser.
En bref, un témoignage que j'ai trouvé très intéressant, écrit avec à la fois beaucoup de coeur et de pudeur.
Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Les arènes pour l'envoi de ce livre
Lu en mars 2021