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sur 148 notes
Il faut remonter à 2013 et à la publication du Calice du Dragon par les éditions du Bélial' pour retrouver trace de Lucius Shepard en France. Depuis son décès en 2014, les droits de publication de l'écrivain américain étaient en effet bloqués. Ce n'est que très récemment que la situation a évolué, permettant la réédition chez Hélios de la vie en temps de guerre et, surtout, la reprise des traductions au Bélial' avec la novella Les Attracteurs de Rose Street au sein de la fameuse collection Une Heure-Lumière. Pas de surprise, c'est une nouvelle fois l'excellent Jean-Daniel Brèque qui se charge de traduire ce récit de 130 pages qui nous entraîne dans le Londres de la fin du XIXème siècle. Sous la couverture inquiétante d'Aurélien Police, risquons nous à arpenter le smog londonien et les rues de Saint Nichol.

Comme souvent avec Lucius Shepard, c'est un fantastique subtil et raffiné qui sert de moteur à cette intrigue gothique qui rappelle le bon souvenir de Frankenstein de Mary Shelley. le richissime Jeffrey Richmond, membre du Club des Inventeurs, sollicite l'aide du jeune et talentueux Samuel Prothero, un aliéniste respecté dans le milieu très select de la bourgeoisie londonienne. Pour se faire, les deux hommes partent dans un quartiers pauvre et malfamé de la capitale anglaise : Saint-Nichol. Richmond y possède un ancien bordel qui, à la surprise de Prothero, a appartenu auparavant à sa soeur, Christine. Aujourd'hui cependant, seules deux jeunes femmes restent aux côtés de Jeffrey Richmond, Jane et Dorothéa. Alors que le jeune aliéniste s'interroge sur la troublante ressemblance entre les deux prostituées et la soeur de Richmond, celui-ci lui avoue qu'il a conçu une machine révolutionnaire destinée à épurer Londres des miasmes industriels qui rongent son air jour et nuit. Seulement voilà, la machine a eu un effet tout à fait imprévu en ramenant vers le réel ce qui ressemble au fantôme de Christine, assassinée quelques temps auparavant. Samuel va devoir élucider ce mystérieux meurtre et comprendre ce qu'il se trame dans la demeure de Jeffrey Richmond.

Avec un style des plus élégants, Lucius Shepard (magnifiquement servi par Jean-Daniel Brèque, une fois n'est pas coutume) nous imprègne d'une atmosphère londonienne des plus exquises. Par le truchement de cet ancien bordel, l'américain nous plonge dans une sombre histoire de meurtre qui revêt les atours d'un récit policier classique pour mieux surprendre le lecteur. Bien vite, l'enquête de Samuel Prothero digresse vers les relations entretenues par Jeffrey Richmond, Christine et les deux prostituées, Jane et Dorothéa. du roman policier, on glisse vers la romance tragique sans pourtant abandonner la subtilité coutumière de l'américain. Les sentiments sont ici exacerbés et teintés d'une noirceur qui renvoie au roman gothique anglais. La femme, figure centrale du roman, bien davantage que l'étrange machine inventée par Richmond, devient tour à tour une créature dangereuse, une figure éthérée puis une tentation irrésistible. Lucius Shepard dresse le portrait poignant et social des femmes de cette époque, tantôt objet sexuel tantôt enjeu social, pour en tirer une vérité profonde, la figure humaine capable d'aimer par delà les interdits.

À côté, Lucius Shepard marie la science-fiction au fantastique — voir à l'horreur — pour rendre hommage au Frankenstein de Mary Shelley. Il remplace le galvanisme par l'Attracteur et accouche lui aussi d'un monstre à sa manière avec ce derviche fantomatique qui hante Samuel. le fantastique infiltre peu à peu l'univers de raison et de sciences de Prothero et finit dans une conflagration qui laisse tout le monde sur le carreau ou presque. Lorsque la science vire à l'obsession, le scientifique prête le flanc à l'entêtement le plus inquiétant. Mais au fond, qu'est-ce qui est plus puissant que l'amour pour motiver un homme et lui faire perdre la raison ? Lucius Shepard mêle sexe, amours et trahisons pour ferrer son lecteur, ne le lâchant qu'en toute fin de récit la tête remplie d'images surnaturelles.

Lucius Shepard revient dans la langue de Molière par la grande porte avec cette novella délicieuse qui utilise les codes du roman gothique anglais pour une intrigue passionnée plus subtile qu'il n'y paraît. Les Attracteurs de Rose Street vous offre un voyage dans un Londres inquiétant où les fantômes sont des femmes comme les autres…ou presque.
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Mon épouse, depuis quelques temps, fabrique de jolis attrapes-rêves amérindiens. Des cercles, du fil, des plumes, des perles...
Coïncidence à la croisée des parallèles avec cette novella de Lucius Shepard que je viens de terminer ? L'auteur y imagine les "attracteurs", des attrapes fantômes: du fil électrique et le courant qui va avec, des filtres à particules, du bois, de la ferraille.

Les lieux:
_Le Londres victorien perclus de smog et de pollution, perpétuellement enténébré et enfumé; celui de la fin du XIXéme siècle qui mord à pleines dents dans la Révolution Industrielle anglaise. Celle qui enrichit ou appauvrit, qui crée de par nature quartiers riches et bas-fonds. Contraste étonnant entre opulence ostentatoire et pauvreté ghettoïsée.
_Un sélect "Club" huppé des beaux quartiers, celui des "Inventeurs". On y joue l'éternel jeu victorien de la notabilité, de la respectabilité que rien ne doit entacher. Si ce n'est que rien ne résiste au besoin de s'encanailler dans les bas-fonds et ses bordels luxueux. Un "Club" où on pratique l'ostracisme à l'égard de certains de ses membres borderline. Ainsi à l'encontre de Jeffrey Richmond...
_Les bas-fonds de la Métropole, la misère et la loi du plus fort; un ex-boxon au détour d'une de ses rues misérables.

Les hommes:
_Jeffrey Richmond, membre du Club des Inventeurs, génial découvreur qui, curieusement et malheureusement pour sa respectabilité et son insertion, vit dans les bas-fonds de Londres dans une sombre et haute maison dont il est propriétaire depuis le trouble décès de sa soeur. C'est un ancien boxon, il y a peu encore encanaillé par la frange basse de la High Society. On y trouve Jane et Dorothéa, troubles compromis entre domestiques et sensuelles pensionnaires d'un passé récent. Trouble trio auquel s'ajoute le souvenir (et plus si affinités) de la soeur de Jeffrey, Christine, qui avait racheté la haute demeure pour qu'elle perdure dans son objectif initial.
_ Samuel Prothero, le "je" narrateur du récit, un jeune aliéniste prometteur et opportuniste, freiné dans sa progression sociale par une profession non encore véritablement reconnue, altruiste néanmoins dans son désir de monter une clinique psychiatrique destinée aux basses classes. Il est en attente de renom et d'argent pour réaliser ses rêves. Jeffrey.

Richmond va contacter Prothero pour que ce dernier, contre finances, détermine pourquoi depuis que les "Attracteurs" fonctionnent au sommet de la maison, Christine réapparaît en fantôme...

Les choses:
Les "Attracteurs" montés au sommet de l'immeuble, avaient été conçus à l'origine par Richmond comme des filtres à particules capables d'assainir l'air vicié de Londres. Si ce n'est qu'à l'usage l'invention se montre capable en parallèle de "coaguler" les fantômes de Londres, de leur rendre un semblant de vie... Christine en est bénéficiaire d'au-delà la mort.

Cette invention, tant dans sa pratique de mise en oeuvre que son esthétisme et son volume m'a paru proche de la machinerie de Frankenstein. Shepard se rapproche ici de Shelley, d'autant qu'à l'image du monstre de l'auteure Richmond essaie de faire "remonter sa soeur à la surface".

Les lieux, les hommes et les choses sont en place... ne restent que les actes: Shepard va les créer au rythme des péripéties qui s'agglutinent, des révélations qu'il va nous faire, des coups de théâtre qu'il va imaginer.

La suite appartient au récit....

Ce que j'en pense: >>>>> Sur mon blog
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Quinzième titre de la collection « Une heure-lumière » des Éditions du Bélial', Les Attracteurs de Rose Street rappelle Lucius Shepard à notre bon souvenir, en passant forcément par la traduction impeccable et l'enthousiasme militant de son zélé propagandiste, Jean-Daniel Brèque. L'auteur est de longue date associé à l'éditeur, mais nous n'avions pas eu grand-chose à nous mettre sous les yeux depuis le décès de Shepard en 2014 – ceci alors même que les inédits ne manquent pas. Maintenant, il n'a jamais été le plus vendeur des écrivains, et son goût pour le format (chouettement) bâtard qu'est la novella peut éventuellement sécher quelques entreprises éditoriales qui s'en accommodent mal ; mais « Une heure-lumière » est une collection de novellas, pour le coup – dès lors l'écrin parfait pour continuer de traduire Lucius Shepard.



Qui le vaut bien. Maintenant, je ne cacherai pas que je n'ai jamais été un ultra-ultra-fan, hein : j'ai globalement toujours aimé ce que j'ai lu, mais je ne prétendrai pas que ça m'a systématiquement renversé. Je lui reconnais cependant une voix particulière, c'est indéniable – dans un registre de l'imaginaire, oscillant entre science-fiction et fantastique, qu'il a fait sien, et dans lequel il est relativement isolé. Les Attracteurs de Rose Street confirme sans peine tout cela.



Nous sommes à la fin du XIXe siècle, à Londres, où le smog est plus épais que jamais. Dans cette Angleterre victorienne qui cultive l'hypocrisie, mais dont la dignité de façade ne trompe absolument personne, la pas si bonne société se réunit dans des clubs toujours plus select, où elle jase et dénigre – ce qu'elle a toujours fait et continuera toujours de faire. le jeune Samuel Prothero, un aliéniste en cette époque pionnière dans l'étude des pathologies mentales, et sans doute trop pionnière pour être pleinement respectable, le jeune Samuel Prothero donc n'échappe pas à la règle, et se réjouit, lui le provincial proverbialement monté à la capitale, d'avoir gagné l'accès au Club des Inventeurs, l'endroit idéal pour gagner appuis, contacts, et recommandations, à même de faire de lui un parfait gentleman.



Le Club n'en a pas moins son mouton noir, car il en faut toujours un : Jeffrey Richmond, un inventeur certes doué, et un homme fortuné par ailleurs, mais, voyez-vous ça, il vit à Saint Nichol, un quartier très mal famé de Londres – ce qui suffit à lui ôter toute crédibilité : dis-moi où tu habites, et je te dirai qui tu es… et pourquoi je te méprise. Prothero n'en pense pas moins. Pourtant, un soir, Richmond l'accoste : il aurait besoin de ses services… contre une belle rémunération ? Principes ou pas, Prothero ne crache certes pas sur la proposition, la curiosité voire le voyeurisme y ayant sans doute aussi leur part, et décide de donner sa chance (?) à l'inventeur paria... à moins qu'il ne s'agisse simplement de saisir une opportunité de s'initier, en compagnie d'un cicérone de circonstances, au bas-monde londonien, qui a la séduction un peu vulgaire d'une prostituée. Et c'est peu dire, car Prothero accompagne ainsi Richmond dans sa demeure de Saint Nichol, et découvre avec effroi et frissons d'excitation comme de dégoût… qu'il s'agit d'un ancien bordel ! Pire, un bordel qui était tenu par la propre soeur de Richmond ! Et deux des… « employées » sont toujours là ! Horreur, horreur glauque ! Protestations d'effroi ! Et frissons...



Mais il y a plus : les attracteurs de Richmond – des machines qu'il a développées (à base de pseudo-science « ta gueule c'est pseudo-scientifique »), et qui sont conçues pour débarrasser Londres de son smog (mais la métropole le veut-elle seulement ? le smog a ses avantages…). le projet est prometteur, même si loin d'être abouti – il serait assurément à même de valoir à son inventeur les lauriers du scientifique philanthrope... ou pas, car cela impliquerait malgré tout de minimiser la souillure nauséabonde du logis à Saint Nichol.



Mais voilà : ces machines ont un effet secondaire imprévu… qui est qu'elles attirent des fantômes ! (« Ta gueule c'est fantastique. ») Et parmi les âmes en peine qui rôdent autour des attracteurs, il y a la défunte soeur Christine… Or Richmond veut en savoir plus – sur elle, sur ce qui l'a amenée, et comment, à tenir un bordel, et sur les circonstances de son meurtre, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit. L'aliéniste Prothero est chargé de disséquer la psyché d'une morte, avec laquelle il n'apparaît pas possible de communiquer.



Ce qui implique de s'installer sur place. Mais, dans cet ancien bordel, qui en a conservé quelque chose – comme la souillure indélébile de Saint Nichol –, les occasions ne manquent pas, pour un jeune et talentueux aliéniste, d'appliquer son savoir à des créatures plus classiquement vivantes. Et jusqu'à lui-même, sans doute, et plus encore quand il tombe follement (…) amoureux de la belle Jane, la plus raffinée des anciennes employées de Christine…



Ce résumé un peu tordu en témoigne, je suppose : Les Attracteurs de Rose Street est une novella complexe et très dense, où il se passe pas mal de choses très diverses. À vrai dire, le liant est parfois un peu lâche, et le sentiment de lire un récit passablement décousu est sans doute dans l'ordre des choses.



Et pourtant pas tant que cela ? C'est que le liant ne réside pas dans ces éléments d'intrigue disparates, mais dans l'ambiance et les thèmes – les vrais atouts de la novella, pour le coup autrement solides. Et si ce récit met tout d'abord en avant, via ces mystérieux « attracteurs », une quincaillerie connotée steampunk, c'est sans doute un leurre, un de plus, car le clinquant pulp n'est guère à sa place ici : il s'agit bien plutôt d'explorer l'âme humaine. Shepard s'amuse sans doute à respecter le cahier des charges, et il « cite », toutefois avec bien plus de finesse qu'il n'est d'usage dans ce registre très référentiel. Son Angleterre victorienne est imprégnée de références gothiques, on devine ici un Jekyll, là le souvenir d'un Frankenstein (malgré les années d'écart et le contexte tout autre), etc., mais l'essentiel est décidément ailleurs – en même temps que l'ambiance sous-tendue par ces clins d'oeil nécessaires, mais suffisamment discrets pour rester de bon goût, s'attache davantage à la description d'un Londres d'autant plus hypocrite qu'il est vicié, à l'instar de ce smog qui s'avère charrier le souvenir de défunts infréquentables. Finalement, machines et fantômes ou pas, on louche plutôt du côté des penny dreadfuls, surtout, et éventuellement du Portrait de Dorian Gray. La place centrale accordée au sexe dans cette affaire en témoigne tout particulièrement, avec la décadence fin-de-siècle qui va bien, tandis que les réflexions de Prothero, quand il fait l'aller-retour entre Saint Nichol et le Club des Inventeurs, ont quelque chose d'une prise de conscience – de ce que le vice suinte littéralement de la digne aristocratie des clubs, et qu'une prostituée, même formée professionnellement pour la mascarade, a plus d'âme et de personnalité dans ses comédies que tant de faux-nez et autres masques, qui jouent aux savants pour épater la galerie, mais sentent la charogne dès l'instant qu'on s'y arrête un peu.



En même temps, les éléments proprement imaginaires des Attracteurs de Rose Street ne sont pas pour autant totalement gratuits : si les machines de Richmond ont quelque chose d'un prétexte, elles sont cependant le moteur (...) d'une métaphore efficace et pertinente, qui distille insidieusement une sensation de vague malaise qui ne lâchera plus le lecteur jusqu'à la dernière page. Mais, bien sûr, les fantômes participent à leur tour de cette métaphore, et Lucius Shepard sait, au travers de ces êtres intangibles, susciter des tableaux puissants, dont on ne sait trop en même temps s'ils sont avant tout déprimants ou inquiétants.



Ou émouvants, ça n'est pas exclu non plus.



(Moi qui potasse Wraith en ce moment, j'y ai trouvé de beaux modèles, et mine de rien ça n'est pas toujours si commun dans le traitement littéraire ou cinématographique des fantômes.)



Finalement, cette novella n'est donc pas si décousue qu'elle en a tout d'abord l'air, car tout dans ce texte, du plus fantasque au plus prosaïque, dans l'éthéré comme dans le charnel, dans le céleste comme dans le matériel, unit les personnages dans une même ronde inquiète et finalement très humaine – les ambitions de Prothero comme la tendance au retrait de Richmond, les comédies de Jane comme les chansons d'ivrognes de la plus crue Dorothea, les fantasmes (eh) du bordel comme les impostures des clubs, et, toujours, derrière, les remords et les pensées inavouables, ce qui peut être dit et ce qui doit être caché, ce qui brille et ce qui souille, l'élévation et la sanie, et les paradoxes qu'implique nécessairement ce jeu des contraires qui sous-tend sempiternellement l'ensemble.



La plume de l'auteur, en évitant l'écueil de la virtuosité, sait se montrer juste et authentique avant tout ; elle sonne suffisamment victorien pour que l'illusion fonctionne, sans en faire trop. L'ambiance y gagne, et l'impact sur le lecteur n'en est que davantage renforcé.



Je n'irais pas jusqu'à faire des Attracteurs de Rose Street un des meilleurs titres de cette collection – globalement de bonne à très bonne tenue. Mais elle lui fait honneur, indéniablement. Et si je ne peux toujours pas prétendre avoir été retourné par ce texte, je l'ai suffisamment apprécié pour espérer d'autres traductions encore de Lucius Shepard, un auteur qui gagne décidément à être connu.
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Les attracteurs de Rose Street met en scènes deux hommes membres du Club des Inventeurs : Samuel Prothero, un aliéniste (ancêtre du psychiatre) et Jeffrey Richmond, inventeur reconnu, mais fui pour ses connexions peu recommandables aux yeux de la « haute société ». le second va mandater le premier afin de l'aider dans une entreprise nébuleuse.

C'est ainsi que Samuel va se retrouver dans le sordide quartier de Saint Nichol où est sise la miteuse Rose Street. Déchéance, mort et vices s'y côtoient loin de beaux quartiers. C'est ici que Jeffrey a établi demeure, dans l'ancienne maison close que tenait sa soeur, Christine, décédée dans d'étranges circonstances. C'est également le cabinet des inventions de ce même protagoniste qui y développe des machines, attracteurs, qui visent à purifier l'air londonien. Mais il semblerait que ces machines attirent d'autres choses que l'air vicié de la métropole enfumée… et c'est pour y trouver des explications que Jeffrey a mandaté Samuel.

Débute alors « l'enquête », qui, disons-le nous est assez morne et inintéressante, enfin, sauf si vous aimez lire des personnages parlant à des fantômes pour ne rien apprendre. Cependant, Samuel, à l'aide d'interrogatoires de Jeffrey et des deux habitantes de la maison qui y pratiquaient leur activité avant le décès de leur maquerelle, commence à comprendre ce qui se cache au-delà du nuage de fumée voilant les réponses recherchées par Jeffrey Richmond.

Si je n'ai pas particulièrement apprécié les personnages, très classiques, passifs et froids, les révélations de l'intrigue traduisent intelligemment de l'hypocrisie qui en habite certains. La novella pose également des questions sur les motivations profondes de ces derniers : Et si la dérive que subissent les attracteurs était-elle vraiment due au hasard ?

En revanche, la force de ce texte, et quelle force infinie, celle qui fait que j'ai apprécié ce texte est son ambiance. Les attracteurs de Rose Street est définitivement un récit d'ambiance. Lucius Shepard, dont c'est le premier titre que je lis, réussi à placer son lectorat immédiatement dans une ambiance évocatrice, glauque, enfumée et viciée. le smog épais, l'atmosphère gothique qui serpente dans les rues de la ville et oppresse tout sur son passage. Au point que j'ai parfois eu envie de regarder derrière mon épaule pendant ma lecture, me demandant qui ou quoi pourrait me suivre, m'épier. Et c'est en ça que ce texte m'a séduite. Pour son atmosphère et sa prose brillante.

En résumé : Un texte qui sort du lot par sa prose brillante et son atmosphère hantée par les spectres du smog. Récit d'ambiance glaçant qui ne mérite d'être lu rien que pour ce dernier aspect





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Je dois bien dire que je ressors un peu déçue de cette lecture. Peut-être était-ce parce qu'on me l'avait conseillé comme possédant des similitudes avec du Pierre Pevel. Je m'attendais sans doute à quelque chose de bien différents.

Maintenant, en lisant ce roman trempant à la fois dans le steampunk et le gothique (un mélange pour le moins excitant), je me suis finalement beaucoup ennuyée. La description des lieux et donc l'installation de cette ambiance gothique était certes efficace mais j'ai trouvé le reste bien longuet et je n'aurais pas réussi à m'intéresser à l'intrigue et ce, jusqu'au bout.
Je n'ai toujours pas compris pourquoi le personnage principal se retrouve lié à cette affaire de fantôme, n'étant pas sa spécialité. Sans parler de son caractère, pour lequel je n'ai pas réussi à me passionner. le twist final était assez facile à voir venir et la fin m'a plutôt déçue..

Une ambiance que j'ai tout de même appréciée mais qui ne ce sera pas suffit à elle-même. J'aurai préféré creuser un peu plus la psychologie des personnages et ne pas devoir me contenter de quelques rapports me laissant plutôt indifférente.
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Petite déception 😞
Des enjeux faméliques enroulés autour d'un univers flageolant sur ses pâtes arrières. L' hommage au scientisme victorien est mal fichu, j y ai pas cru.
Certes, on sent bien qu'il y a un truc de pas clair dans cette histoire, comme un gros point d'acnée sur une fesse blanche... d'ailleurs le polisson mystérieux du bouquin dit des choses puis leur contraires, ça pourrait être louche!... mais c'est très loin d'être excitant. C'est mollassement mené et les motivations des personnages sont au mieux floconeuses. le sous-texte politique est dans les standards, rien de rare.
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Les attracteurs de Rose Street est une novella qui rend hommage au roman gothique tout en conservant son originalité propre. Shepard relève brillamment le défi de poser une ambiance angoissante et de tension sexuelle en apportant également une dimension sociale au récit.
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Dans un Londres du 19ème, quand un chercheur, un peu savant fou fait une découverte qui n'est pas celle prévue, tout part en cacahuète. Dans les attracteurs de Rose Street, un jeune psy se retrouve à mener une analyse/enquête très particulière pour un chercheur qui ne fait que devenir de plus en plus louche. J'ai adoré cette lecture dont l'ambiance très halloweenesque est bien amenée. Les personnages et leur relations sont vraiment réussis et participent à l'atmosphère pesante qui peu à peu dévient glauque. L'histoire et la tournure des événements sont bien construites et trouvées.
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Ce petit titre m'a permis de découvrir Lucius Shepard, auteur très connu de SF, que je n'avais jamais lu.
J'ai beaucoup aimé le style, un mélange de Wells et de Verne, avec des parties descriptives, mais pas trop, et judicieusement placé. Cette novella est un quasi huis clos qui va mélanger les genres. C'est majoritairement du steampunk, mais on aussi de la science fiction et du fantastique. On est placé du point de vue de Samuel, et l'angoisse monte tout doucement. Cette lecture est assez sombre, et l'ambiance Londres + prostituée, m'a clairement fait penser à Jack L'éventreur.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de cette novella, et je vous la recommande, ne serait ce que pour découvrir l'auteur. de mon côté, et dans la même collection, j'ai Abimagique du même auteur qui m'attend sagement dans ma Pal.
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Résumé :

Samuel Prothero est aliéniste à Londres à la fin du XIX ème siècle .
Il est abordé, lors d'une réunion du club des inventeurs, par l'un de ses collègues qui souhaite avoir son avis sur une histoire personnelle.
Samuel se retrouve alors à vivre dans la demeure de Mr Richmond afin de lui venir en aide.

Mon avis :

C'est un exercice difficile que d'en dire ni trop,ni pas assez sur ce bouquin si petit.
Petit par son nombre de pages mais grand par l'immersion dans laquelle il nous plonge.

J'ai ressenti tout le collant, le poisseux, l'odorant de ce Londres sombre.
Même après un temps certain, l'ambiance reste ancrée en moi.
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