Ce recueil présente des contes populaires japonais, dont l'origine est parfois très ancienne, regroupés autour de deux thèmes : les femmes ou les époux surnaturels. Ils mettent en scène, avec une grande brièveté, le peuple d'un Japon rural, composé de pêcheurs, de paysans ou de simples négociants, dans un monde où les ogres s'abritent dans les montagnes, où les serpents se transforment en galants, où des femmes laissent entrevoir une nageoire et la queue d'un poisson, où des singes jouent de très mauvais tours..., un monde de cupidité, de subterfuges et de malices, dans lequel une simple faveur peut parfois conduire à une immense fortune...
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D'un bout à l'autre de notre immense continent, les contes ne varient qu'à peine. Ici vous aurez des dragons crachant du feu, là des serpents géants qui font la pluie et le beau temps. Ici des fils prêts à partir en longue quête pour leurs parents, là des filles prêtes à se sacrifier en d'horribles noces pour des promesses trop hâtivement lancées.Ici des diables, là des kappas. Ici des anges, là des femmes-étoile. Partout il s'agit du même combat pour la vie, pour une vie meilleure ; de fierté et d'honneur, de piété filiale et d'amour, toujours d'amour.
Ce recueil nous offre les contes, courts, les plus connus, les plus répandus, et leurs variantes (c'est que d'une région à l'autre, les paysages changent, les moeurs de même) : un véritable bouquet des amours atroces et hybrides qui peuplent l'imaginaire très foisonnant de ce pays qui garde encore tout son mystère.
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Cette distinction [entre légendes et contes] existe aussi bel et bien au Japon, mais il y a constamment interférence entre les deux genres. Yanagita a résumé ce problème en une expression heureuse : les contes et les légendes sont comme les oiseaux et les arbres, les légendes sont enracinées dans un lieu déterminé, tandis que les contes se déplacent librement d'arbre en arbre, cueillant çà et là des baies et les transportant vers des cieux lointains.