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Citations sur Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (148)

Ce vieux Balzac, continua [Luo], est un véritable sorcier qui a posé une main invisible sur la tête de cette fille. Elle était métamorphosée, rêveuse, a mis quelques instants avant de revenir à elle, les pieds sur terre. Elle a fini par mettre ta foutue veste, ça ne lui allait pas mal d’ailleurs, et elle m’a dit que le contact des mots de Balzac sur sa peau lui apporterait bonheur et intelligence…
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C'était difficile à comprendre, mais les "intellectuels bourgeois", auxquels les communistes avaient infligé tant de malheurs, étaient moralement aussi sévères que leurs persécuteurs. (p. 205)
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Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë...

Quel éblouissement! J'avais l'impression de m'évanouir dans les brumes de l'ivresse. Je sortis les romans un par un de la valise, les ouvris, contemplai les portraits des auteurs, et les passai à Luo. De les toucher du bout des doigts, il me semblait que mes mains, devenues pâles, étaient en contact avec des vies humaines.
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P. 74
Je décidai de copier mot a mot mes passages préférés d'Ursule. C'était la première fois de ma vie que j'avais envie de recopier un livre. Je cherchai du papier partout dans la chambre, mais ne pus trouver que quelques feuilles de papier à lettres, destinées a écrire a nos parents.

Je choisis alors de copier le texte directement sur la peau de mouton de ma veste. Celle-ci, que les villageois m'avaient offerte lors de mon arrivée, présentait un pêle-mêle de poils de mouton, tantôt longs, tantôt courts, à l'extérieur, et une peau nue à l'intérieur. Je passai un long moment à choisir le texte, à cause de la superficie limitée de ma veste, dont a peau, par endroits, était abîmée, crevassée. Je recopiai le chapitre où Ursule voyage en somnambule. J'aurais voulu être comme elle : pouvoir, endormi sur mon lit, voir ce que ma mère faisait dans notre appartement, à cinq cents kilomètres de distance, assister au dîner de mes parents, observer leurs attitudes, les détails de leur repas, la couleur de leurs assiettes, sentir l'odeur de leurs plats, les entendre converser...
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C'était pour moi le livre rêvé : une fois que vous l'aviez fini, ni votre sacrée vie ni votre sacré monde n'étaient plus les mêmes qu'avant.
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J'étais littéralement englouti par le fleuve puissant des centaines de pages. C'était pour moi le livre rêvé: une fois que vous l'aviez fini, ni votre sacrée vie ni votre sacré monde n'étaient plus les mêmes qu'avant.
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- tu as déjà entendu parler de la littérature occidentale ?me demanda un jour Luo.
- pas trop. Tu sais que mes parents ne s'intéressent qu'à leur boulot.
- c'est pareil pour les miens. Mais ma tante avait quelques bouquins étrangers traduits en chinois, avant la Révolution culturelle. Je me souviens qu'elle m'avait lu quelques passages d'un livre qui s'appelait Don Quichotte, l'histoire d'un vieux chevalier assez marant.
- et maintenant, où ils sont, ces livres ?
- partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble.
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Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée nouée en croix......nous l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, des piles de livres s'illuminérent sous notre torche électrique : les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts : à leur tête se tenait notre viel ami Balzac, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert..... Quel éblouissement ! J'avais l'impression de m'évanouir dans les brumes del'ivresse. Je sortis les romans un à un de la valise, les ouvris, contemplais les portraits des auteurs, et les passais à Luo. De les toucher du bout des doigts, il me semblait que mes mains, devenues pâles, étaient en contact avec des vies humaines.
- tu ne sens pas des larmes de joie monter en toi ?
- non. Je ne resens que de la haine.
- moi aussi, je hais tous ceux qui nous ont interdit ces livres.
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Chaque centimètre carré de ce pays était sous le contrôle vigilant de "la dictature du prolétariat", qui recouvrait toute la Chine comme un immense filet, sans le moindre maillon manquant.
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— Comment elle s’appelle, ta chanson ?
— Ça ressemble à une chanson, mais c’est une sonate.
— Je te demande son nom ! cria-t-il, en me fixant droit dans les yeux.
De nouveau, les trois gouttes de sang de son œil gauche me firent peur.
— Mozart… hésitai-je.
— Mozart quoi ?
— Mozart pense au président Mao, continua Luo à ma place.
Quelle audace ! Mais elle fut efficace : comme s’il avait entendu quelque chose de miraculeux, le visage menaçant du chef s’adoucit. Ses yeux se plissèrent dans un large sourire de béatitude.
— Mozart pense toujours à Mao, dit-il.
— Oui, toujours, confirma Luo.
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