Elle m'a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
 mon avis Dai Sijie, l'auteur du livre raconte d'une manière merveilleuse et attirante, sa propre triste expérience de jeunesse. Il dénonce la Chine de Mao où les personnes cultes étaient refusés, où les ados comme lui sont envoyés aux villages pour "êtres rééduqués" . Lui et son ami sont oubligés d'habiter entre la pauvreté et l'ignorance des montagnards ,cependant ils ont trouvé deux motifs pour rêver. Ils souhaitaient lire les oeuvres des grands écrivans occidentaux qui étaient interdites et partager la lecture avec la petite tailleuse qui leur avait volé le coeur.
C'est un récit qui m'a touchée; je suis sensible à l'angoisse qu'ils ont vécu et aussi au changement de mentalité que Balsac a produit dans la Petite Tailleuse.
Je vous conseille de lire ce roman formidable.
Cette absence d' espoir était accentuée par l'inexistence d'un lieu échappant à la loi, vers lequel nos Roméo et Juliette enceinte pourraient s'enfuir, pour vivre à la façon du vieux Robinson, aidés par un ex-policier reconverti en Vendredi.
Comme parfois on ne peut s'empêcher de dire ce qu'on a sur le coeur !
la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Luo, l'incendiaire, ce fils de grand dentiste, cet amant romantique qui avait rampé à quatre pattes sur le passage dangereux, ce grand admirateur de Balzac, était à présent ivre, accroupi, les yeux fixés sur le feu, fasciné, voire hypnotisé par les flammes dans lesquelles des mots ou des êtres jadis chers à nos coeurs dansaient avant d’être réduits en cendres.
P. 207
Chaque fois que je pense a lui, je me souviens d'une anecdote qu'on m'a racontée : un jour, les Gardes rouges fouillèrent sa maison, et trouvèrent un livre caché sous son oreiller, écrit dans une langue étrangère, que personne ne connaissait. La scène n'était pas sans ressemblance avec celle de la bande du boiteux autour du Cousin Pons. Il fallut envoyer ce butin à l'Université de Pékin pour savoir enfin qu'il s'agissait d'une Bible en latin. Elle coûta cher au pasteur car, depuis, il était forcé de nettoyer la rue, toujours la même, du matin au soir, huit heures par jour, quel que fût le temps. Il finit ainsi par devenir une décoration mobile du paysage.
Chaque fois qu'on me demande comment est la ville de Yong Jing, je réponds sans exception par une phrase de mon ami Luo : elle est si petite que si la cantine de la mairie fait du beuf aux oignons, toute la ville en renifle l'odeur.
-Tu as déjà a entendu parler de la littérature occidentale? me demanda un jour Luo.
- Pas trop. Tu sais que mes parents ne s'intéressent qu'à leur boulot. En dehors de la médecine, ils ne connaissent pas grand-chose.
- C'est pareil pour les miens. Mais ma tante avait quelques bouquins étrangers traduits en chinois, avant la Révolution culturelle. Je me souviens qu'elle m'avait lu quelques passages d'un livre qui s'appelait Don Quichotte, l'histoire d'un vieux chevalier assez marrant.
- Et maintenant où ils sont, ces livres?
- Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble.
La denture du chef se présentait comme une sierra déchiquetée. Sur une gencive noircie et enflée, se dressaient trois incisives semblables à des roches préhistoriques de basalte, de couleur sombre, tandis que ses canines évoquaient les pierres de l'époque diluvienne, en travertin mat, couleur tabac.