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sur 3160 notes
Lu en 2016. Un roman recommandé au lycée, dont la version filmique m'avait davantage touchée que la lecture du livre.
Une histoire d'amitié, d'amour et de solidarité, qui raconte une courageuse résistance à l'oppression, à la dictature, à la bêtise et à la peur...
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Un court roman que j'ai laissé trop longtemps attendre dans ma pile à lire.

Cette histoire, écrite en français par un auteur chinois, raconte l'histoire de deux jeunes chinois au début des années 70, en pleine Révolution culturelle maoïste. Ces deux jeunes citadins sont envoyés en "rééducation" dans une campgane montagnarde chinoise hostile aux "gens de la ville" et aux intellectuel-le-s.
Durant leur séjour, ils recontrent La Petite Tailleuse et Balzac. La rencontre de ce dernier se fait clandestinemlent, par le biais de livres interdits.

C'est un livre que j'ai trouvé très intelligent par sa construction qui rappelle, justement, les romans dont cette histoire parle. On y retrouve d'ailleurs des réécritures de certaines scènes des romans cités.
Je pense donc que, pour bien saisir toutes les subtilités de "Balzac et la Petite Taileuse chinoise", il faut connaître les récits dans le récit.
C'est également un magnifique hommage à cette littérature française du XIXe siècle que l'auteur lui-même affectionne.

J'ai également beaucoup aimé l'ambivalence de l'ambiance dans cette histoire : d'une part, il y a la douceur de la jeunesse, de la littérature et de l'amour ; de l'autre, la dureté des travaux dans les champs, la rudesse du climat et du relief et l'épée de Damoclès qu'est le régime de Mao. Dai Sijie joue habilement entre ces différents aspects et cela participe à la saveur particulière du roman.

En bref, c'est donc un livre très riche par ses mises en abîme de la lecture et de la narration, mais qui joue intelligemment sur les intertextualités.
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J'ai lu ce roman il y a quelques mois, il ne m'est pas resté en mémoire. C'est bien le problème quand on lit beaucoup. de bons romans peuvent laisser un sentiment indifférent dans une file d'attente fournie (mêlant pépites, médiocrité et surprises). Je n'ai en tout cas pas eu de difficultés à le lire, on se plonge assez vite dans l'environnement des protagonistes, les lieux et persos sont fixes, l'histoire est simple et bien contextualisée. Un bon moment mais sans plus.
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Pur et beau. Ce livre, déjà très commenté, raconte l'histoire de trois adolescents exilés à la campagne, en Chine, lors de la Révolution culturelle. Luo et le narrateur se retrouvent contraints de mener une vie difficile dans une partie rurale de la Chine de Mao mais leur peine se change en joie quand ils rencontrent d'une part le Binoclard, un autre exilé qui a une valise pleine d grands romans ayant marqué l'histoire de la littérature et de l'autre, une jeune sauvageonne qui a des talents de couturière. La vie s'écoule et une histoire se noue entre Luo et la jeune fille. Celle-ci finit, au terme du roman, par gagner une ville importante. Belle évocation bucolique d'un trio qui se défera, ce roman fait aussi le rappel d'une période sombre de l'histoire chinoise. Belle écriture poétique et nostalgique.
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Dans les années 1970, la révolution culturelle change le destin de deux adolescents chinois envoyés dans un village de montagne pour une "rééducation". Éloignés de l'art et de la littérature considérés comme ennemis de la nation, ils vont pourtant dénicher des trésors de romans occidentaux, au pouvoir sulfureux d'interdit et de liberté.

Ce roman a un goût de passage à l'âge adulte, de volupté, de transgression. Luo et le narrateur vont nous faire vivre, à travers ce texte, le récit d'une aventure rude et riche d'émotions.

Conteur et musicien vont attiser la curiosité et fasciner un tout nouveau public. La séduction n'est pas loin avec la rencontre de la fille du tailleur qu'ils vont convertir à l'ouverture, à la puissance de l'imaginaire et de la distraction. La littérature est à la fois dans ce roman un réconfort, une arme, une direction.

L'écriture nous amuse avec des épisodes qui combinent habilement risques et humour, mais nous capture également par ses instants d'érotisme en fleurs.

On dénonce ici un régime totalitaire et répressif avec une dose d'intelligence, de réalisme, tout en subtilité.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
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Au coeur des montagnes du Sichuan, trois adolescents résistent à la révolution culturelle de Mao en lisant en cachette de la littérature étrangère.
Envoûtant, doux-amer, parfois sarcastique, un double hommage à la campagne chinoise et au pouvoir de la connaissance face à l'obscurantisme.
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Une jolie découverte.
La révolution culturelle n'est pas un thème fréquemment abordé, aussi il est intéressant de suivre les protagonistes au fil de leur programme de ré éducation.
On voit un système communiste haïssant la culture, détruisant les oeuvres littéraires.
Intéressant, moins emballé par la fin et la conclusion du livre, mais pour moi l'histoire d'amour n'est pas le thème qui m'a le plus intéressé dans ce livre
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Écrit en français, ce premier roman de Dai Sijie, « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » se déroule en 1971, en pleine révolution culturelle lancée par Mao Zedong.
Ma, le narrateur, et Luo sont deux jeunes garçons envoyés dans un camp de rééducation en pleine montagne. Coupables d'avoir étudiés au collège et d'avoir des parents « ennemis du peuple » représentant « de puantes autorités savantes », les jeunes gens sont censés être disciplinés et refaçonnés par les paysans. La vie est très rude dans ce village pauvre, perdu dans les hauteurs. le travail y est harassant et rebutant.
Ma joue du violon, ce qui lui permet de s'évader. Luo, lui, est un conteur hors pair. Il raconte des films qu'il a vus au chef du village, ce qui lui donnera un statut un peu particulier. On finit même par l'envoyer en ville, une sacrée expédition, pour voir d'autres films et les raconter à son retour, dans des séances de cinéma oral.

Il s'avère que l'âpre montagne recèle deux trésors.
Il y a une mystérieuse valise remplie de livres occidentaux interdits que cache Binoclard, un compagnon d'infortune.
Et il y a la fille du tailleur, surnommée « la Petite Tailleuse », dont les jeunes gens tombent amoureux. Il faut dire qu'elle a les plus beaux yeux de toute la région.
Luo et la Petite Tailleuse finissent par devenir amants.

Suite à un marché, Binoclard prête un livre De Balzac, « Ursule Mirouët. »
C'est une révélation. Ce livre parle « de l'éveil, des élans, des pulsions, de l'amour, de toutes ces choses sur lesquelles le monde était. »
Luo part conter Balzac à la Petite Tailleuse qui en est métamorphosée.
« Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »
Luo se promet alors de jouer le pygmalion de sa jeune amoureuse. Mais tout ne se déroulera pas tout à fait comme prévu.

Un récit écrit comme un conte, sans accent mélodramatique, tout en finesse et en émotion. Un hymne merveilleux à la lecture, à la littérature, à l'espoir et à la liberté de pensée. Dai Sijie explore la rencontre entre la culture chinoise et la culture occidentale. Évidemment, c'est une critique implicite de la Révolution culturelle qui en montre les conséquences destructrices.
Et ce livre magnifique prend encore une autre dimension quand on sait que l'auteur lui-même avait été envoyé en 1971 dans un camp de rééducation perdu dans les montagnes de la province du Sichuan. Ses parents médecins avaient été jetés en prison.

Ce livre est un petit joyau. La trame du récit, l'intonation et la poésie font de ce roman largement autobiographique un chef-d'oeuvre. Et c'est la littérature française qui offre un nouveau regard sur le monde.
Brillant !
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Imaginez-vous risquer la mort parce que vous possédez un livre ?
Porter des dizaines de kilos sur les épaules en traversant la montagne dans l'espoir d'en lire un ?
Vous faire passer pour quelqu'un que vous n'êtes pas, marcher pendant plusieurs jours pour récupérer des informations et revenir, tout raconter, pour en obtenir un ? le graal, la récompense suprême en lisant un Balzac ?
Le livre, l'abîme dans lequel il nous plonge, le pouvoir de ses mots sont au coeur de cet ouvrage de Dai Sijie. le livre, banni de la Chine pendant la Révolution Culturelle, en dehors du Petit Livre Rouge de Mao, le livre symbole d'espoir mais surtout de peur pour le gouvernement communiste, pour ce qu'il représente, pour ce qu'il peut amener la population à penser, et surtout, pour éviter que le peuple ne pense par lui-même et puisse un jour avoir un regard critique sur ses politiques.
Deux jeunes hommes de 17 ans, à qui ont a volé la jeunesse mais aussi l'éducation, qui auraient aimé plus que tout avoir cours au lycée mais dont le contenu était tellement vide de sens à cause de la politique qu'il en perdait tout intérêt, ces deux jeunes se retrouvent perdu à la campagne dans la montagne en rééducation. Leur faute ? Être fils de "réactionnaires", "d'anti-révolutionnaires". Être fils de dentiste et de médecin... trop intelligents et cultivés pour être de bons révolutionnaires.
Ils vont passer des mois comme les paysans du coin, à s'ennuyer chaque jour un peu plus. Bons conteurs, ils vont avoir le privilège de pouvoir voir des films (révolutionnaires bien sûr) à la ville pour revenir ensuite les conter aux paysans du village et les distraire.
C'est ainsi qu'ils feront également la connaissance de la petite tailleuse chinoise, une jeune couturière sans culture littéraire, qu'ils subjugueront elle aussi par leur talent, et dont ils seront épris tous les deux.
L'amour des jeunes, la passion des livres, se recoupent ici et sont intimement liés. Trouver une échappatoire pendant cette période terrible, à quoi se raccrocher pour ne pas devenir fou, en cela il m'a rappelé "la rivière et son secret" de Zhu Xiaomei.
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Que rajouter à ce qui a déjà été dit sur ce roman ? Je retiendrai surtout la description de la vie dans les campagnes chinoises sous la révolution culturelle. L'histoire des personnages sonne juste et fait naître suffisamment de pathos pour que l'on soit ému et touché. Comme dans toute société totalitaire, on retrouve les petits arrangements. Donnant-donnant. C'est une question de survie. L'auteur utilise le ton de la comédie pour décrire l'horreur. Peut-être, qu'un ton plus réaliste aurait mieux convenu ? Mais il s'adresse à un public français et pense certainement que la comédie convient mieux pour faire connaitre cette période à ce lectorat. Un autre point est qu'il attribue beaucoup de vertus à la littérature. Je ne suis pas sûr que les écrivains français du XIXe siècle aient autant de pouvoir. On le sent vraiment passionné.
Cependant, le rythme est enlevé et c'est une intrigue très intelligente et suffisamment surprenante pour que le lecteur passe un très agréable moment.
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