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sur 3169 notes
La relecture de la Rivière et son secret, des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach de Zhu Xiao-Mei m'a plongée dans ce livre, Balzac et la petite tailleuse chinoise, de Dai Sijie, énorme succès en France – pas en Chine, où beaucoup y ont vu le tableau de la supériorité de la culture occidentale. L'auteur (qui a tenu à écrire en français) s'en est défendu : « La vie était monotone dans la jeunesse de ma génération. Aimer lire est une chose naturelle. La littérature a apporté beaucoup de joie à ma vie à la campagne lors du mouvement d'envoi des jeunes instruits. À mon avis, la littérature est une chose superbe et romantique, ainsi j'ai voulu développer l'idée qu'un livre peut changer la vie»

Comme Zhu Xiao-Mei, Dai Sijie est envoyé dans un camp de rééducation. Ses parents, docteurs à l'époque : condamnés comme « ennemis du peuple », emprisonnés.

Au-delà du témoignage, son livre (un peu court) est un merveilleux roman, hommage à Balzac, mais aussi à d'autres (pendant 9 nuits, le héros raconte les aventures du Comte de Monte Christo).

Le héros, 17 ans, accompagné de son ami Luo, 18 ans (dont le père, dentiste, s'est vanté d'avoir soigné les dents de Mao - outrage suprême), est violoniste. le chef du camp veut brûler le violon, "objet bourgeois", mais Luo l'en empêche, et demande à son ami de jouer un morceau intitulé “Mozart pense au président Mao». Aussi fièrement que bêtement, le chef répond : « Mozart pense toujours au président Mao ».

Le binoclard, un autre étudiant, va leur prêter, pour les remercier de l'avoir aidé, un livre De Balzac : Ursule Mirouët.

Les deux garçons sont émerveillés.
La petite tailleuse chinoise, l'amoureuse de Luo, également.

« Ce vieux Balzac, continua (Luo), est un véritable sorcier qui a posé une main invisible sur la tête de cette fille ; elle était métamorphosée, rêveuse, a mis quelques instants avant de revenir à elle, les pieds sur terre. Elle a fini par mettre ta foutue veste, ça ne lui allait pas mal d'ailleurs, elle m'a dit que le contact des mots De Balzac sur sa peau lui apporterait bonheur et intelligence. »

Révoltés – à juste titre – par l'attitude du binoclard, nos deux compères volent sa valise (de livres) et c'est le début des jours heureux, de l'évasion, par la littérature. Edmond Dantes en est le symbole.

Hymne à la liberté, à l'écriture, le génie de ce roman tient dans une forme de mise en abîme :
- ses personnages vivent des scènes romanesques (le casse – la valise, le faux interrogatoire pour recueillir des chants campagnards, la fin, qui a quelque chose du père Goriot « à nous deux, Paris »... ),
- le but de ce camp est de "rééduquer" les deux garçons, et l'un deux, orgueilleux, pense à "éduquer" la Petite Tailleuse

« Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »

« On n'a pas fait quelques mois de lecture pour rien ».

« L'aboutissement de cette transformation, ce cette rééducation balzacienne, sonnait déjà inconsciemment dans la phrase de Luo ».

Plus que jamais, la littérature apparaît comme une libération.

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C'était la deuxième fois que je lisais ce livre et je l'aime toujours autant ! La plume de l'auteur est agréable à lire et le sujet abordé est intéressant mais quand meme traité avec légèreté !

On découvre alors l'histoire de deux jeunes garçons envoyés en rééducation sous Mao et leur rencontre avec les auteurs européens, alors interdits, par le biais de la petite tailleuse chinoise.
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Sous le joug de la Révolution Culturelle lancée par Mao Zedong, deux amis d'enfance sont astreints à rejoindre un hameau reculé de montagne dans la province du Sichuan. 

Luo et le narrateur comptent parmi les millions de zhiqing - jeunes instruits - envoyés à la campagne afin d'y être "rééduqués par les paysans pauvres". 

"Nous n'étions ni les premiers ni les derniers des cobayes utilisés pour cette grande expérience humaine."

Éloigné du berceau familial sans perspective de retour, les adolescents doivent apprendre à composer chaque jour avec l'extrême rudesse des conditions de vie mais aussi de travail. 

Pourvus d'une grande vivacité d'esprit, ils parviennent à endormir la méfiance des villageois en tirant profit de leur talent de conteur. 

Tous les livres étant interdits hormis ceux au service de la propagande communiste, qu'elle n'est pas leur joie de trouver fortuitement une valise remplie de tels trésors. 

"Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains (...) nous accueillaient à bras ouverts (...). J'avais l'impression de m'évanouir dans les brumes de l'ivresse."

Cette découverte inespérée pourrait bien bouleverser leur existence ainsi que celle de la petite tailleuse chinoise dont ils sont amoureux …

*

Sensible, touchant et non dénué d'humour, ce roman d'apprentissage est un très bel hymne à la puissance de la littérature.

Source infinie de plaisir, d'évasion, de connaissance et formidable vecteur d'émancipation, elle a le pouvoir de transformer nos vies. Les personnages en feront ici l'inoubliable expérience. 

Si le récit retrace une période sombre de l'Histoire et nous offre par ailleurs une vision saisissante de la ruralité chinoise au début des années 70, il se focalise davantage sur leur parcours d'initiation placé sous l'influence des classiques occidentaux.

Pas à proprement parler autobiographique, Dai Sijie a toutefois entremêlé à la fiction des éléments issus de sa propre histoire. Lui-même aura connu cette jeunesse sacrifiée sur l'autel de l'idéologie maoïste.

Une lecture aussi brève que prenante à découvrir!

***

"Ouvre un livre, c'est lui qui t'ouvrira." (Proverbe chinois)
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À la lecture de la quatrième de couverture, je me suis véritablement demandée si j'allais apprécier ce type de récit. Quelle agréable surprise j'ai eu ! Cette histoire nous plonge dans la révolution culturelle au temps de Mao Zetong. Nos deux héros, intellectuels, vont être envoyés en "rééducation" au fin fond des campagnes chinoises afin de leur inculquer les métiers de la terre. Aucun livre étranger n'est autorisé durant cette période et la découverte d'une malle contenant une multitude d'ouvrages inconnus pour eux, va bouleverser leur existence.

Un beau roman avec une morale de fin que j'ai grandement apprécié. Ce livre m'a rappelé certains passages/aspects du classique Fahrenheit 451 de Bradbury. Une très jolie découverte !
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Dans la Chine de Mao, les intellectuels sont envoyés dans les camps de rééducation à la campagne. Et pour être qualifiés d'intellectuels, il suffit de savoir lire. C'est ainsi que le narrateur et son ami Luo, bien qu'ayant seulement achevé leurs trois années de collège, furent envoyés dans un petit village. Alors que seul le Petit Livre Rouge de Mao est autorisé, les deux adolescents découvrent une valise remplie de livres occidentaux. Malgré l'interdiction, ils savoureront chaque ligne de cette culture littéraire qui s'offre à eux.

Au premier abord, l'intrigue me semblait intéressante : l'apport de la littérature au sein d'un contexte politique qui la réprime. Malheureusement, je n'ai pas accroché. J'ai trouvé que le poids des mesures de Mao, notamment la censure, ne se faisait pas assez ressentir. Les personnages m'ont semblé manquer de profondeur, et cela m'a empêché de m'y attacher. de plus, l'écriture m'a parue fade, mais cela est peut-être dû à ma lecture précédente. Malgré mon ressenti majoritairement négatif, j'ai reçu beaucoup de retours positifs sur ce livre, alors je vous conseille bien évidemment de vous faire votre propre avis !
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Dai Sijie, par le biais de son roman, nous relate ses souvenirs d'une période difficile lors de la révolution culturelle, décidée par Mao Zedong dès 1966 pour consolider son pouvoir, et qui aura des conséquences importantes sur le peuple chinois, notamment sur les intellectuels, et qui comporta un nombre important de victimes.

Ainsi, en 1971, deux jeunes gens, venant de la ville, ont été envoyé dans un petit village perdu dans la montagne nommée : « le Phénix du Ciel ». Tout simplement afin d'être rééduqués par les paysans pauvres. Leurs crimes, avoir des parents faisant partie de l'élite de l'époque.

Leur destinée, une vie de dur labeur, de corvées dans les champs, voire de dénuement total. Mais pas de choix possible, le retour auprès de leurs parents dépend du chef de village, un être borné, obtus ! Une consolation cependant, la fille du tailleur – la Petite Tailleuse – très belle mais inculte et qui saura faire trembler le coeur des garçons. D'autant que Luo (l'un des jeunes gens) pourra obtenir des livres cachés dans une valise par un autre jeune à rééduquer. Ô sacrilège ! Une raison valable pour aller dans le bureau de sécurité du village et recevoir l'interdiction de retourner avec ses parents. En effet, de tout temps la connaissance, l'éducation et surtout l'enseignement demeure un risque de révolte des masses et justifient alors par ces pouvoirs l'utilisation de l'autodafé.

Cependant, quel plaisir indicible pour nos amis, que cette valise qui contient de grands auteurs tels que Balzac, Flaubert, Gogol, Dickens…Aussitôt, Luo envisage de faire connaître à la jeune fille, l'univers des sentiments dévoilés par la lecture de ces romanciers ; des idées qui n'existent pas dans ce monde de paysans.

Mais le destin approche et au grand désarroi, des garçons, la Petite Tailleuse va surprendre nos amis, par sa décision. Sera-t-elle attiré par la lumière de la vie citadine ou bien préférera-t-elle demeurer auprès de son père ?

Il convient de préciser que Dai Sijie a subi et a été envoyé en rééducation dans le Sichuan entre 1971 et 1974. Donc un récit narratif, où l'attachement aux protagonistes s'avère malgré tout bien difficile ! L'on comprend bien que le peuple chinois a traversé une longue période, de déboires et de désillusions, et n'oublions pas aussi les « laogai » qui furent d'actualité encore en 2013. « Peste & Choléra » représente un récit de mémoire, voire un devoir de mémoire !

« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde - Nelson Mandela »

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Ode à la littérature

Années 70, en pleine révolution culturelle chinoise. Un jeune garçon - le narrateur - et son ami Luo sont envoyés dans un village de montagne pour être "rééduqués". Ils sont fils d'intellectuels et sont allés au collège... Il n'en faut pas plus au régime de Mao pour être considérés comme ennemis du peuple.
Dans ce village, le joueur de violon et le conteur fabuleux réussiront à adoucir un peu leur interminable séjour. D'abord grâce à la rencontre d'une "petite tailleuse", jolie jeune fille provoquant les premiers émois, mais surtout en découvrant une valise contenant l'irrésistible interdit : des livres occidentaux.

Avec Balzac, Dumas et d'autres grands auteurs, les adolescents s'évadent, découvrent, apprennent... pour mieux fuir les travaux difficiles de la terre.
Petit aperçu du sort réservé aux intellectuels chinois et particulièrement leurs enfants, ce livre est avant tout une ode à la littérature, à sa capacité de transformer le lecteur, de vaincre l'obscurantisme.

Le message est beau, le livre est facile et agréable à lire, cependant je ne pense pas garder un souvenir impérissable De Balzac et la petite tailleuse chinoise.

Une lecture agréable mais qui manquait d'un petit quelque chose pour totalement me séduire mais qui a l'avantage de donner envie de ressortir tous ses classiques.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Ce roman me suivait depuis des années et je n'avais jamais passé le cap de le lire et pourtant, c'est un très joli récit.

Nous sommes en Chine où deux jeunes hommes de vingt ans ont été envoyés, à la fin des années 60, en "rééducation" au fin fond de la montagne dans un village de paysans communistes adorateurs de Mao. Leurs parents sont considérés comme des traîtres et Luo et son ami sont donc condamnés à travailler comme des forçats pour se racheter.

J'ai découvert cette partie de l'histoire chinoise dont je sais très peu de choses, et c'est un roman qui se lit très facilement, malgré la dureté du sujet. L'auteur y mêle humour, situations cocasses et surtout, le principal l'amour des livres. Vous imaginez un monde sans livres ? C'est pourtant la réalité de cette époque !

Une vraie belle histoire d'amitié à savourer qui vous emmènera loin sur les montagnes rocheuses de Chine !
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Je n'ai pas accroché, il ne se passe pas grand chose et je me suis ennuyée. Aucun suspens et l'histoire n'est pas palpitante. Elle permet cependant de réaliser dans quelle situation a été la Chine sous Mao. Ce n'est peut être simplement pas mon style de lecture...
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« Balzac et la petite tailleuse chinoise », un livre recommandé cent fois par une libraire avisée.
Verdict? Un très beau livre sur le pouvoir de la littérature.
L'histoire se déroule dans la Chine de Mao Zedong, dans une contrée où le simple fait d'être enfants de bourgeois et de savoir lire transforme en « ennemi du peuple ». C'est le cas du jeune narrateur et de son ami Luo. Ils sont envoyés en rééducation dans la montagne, loin de leur famille. Et de ces montagnes, on ne revient quasiment jamais.
Lorsqu'ils parviennent à mettre la main sur une valise emplie de chefs d'oeuvre occidentaux, les jeunes garçons vont partager leur amour de la littérature, avec la Petite Tailleuse ou encore son père. le narrateur nous replonge dans ces histoires fabuleuses qui font la richesse de la littérature française, Balzac bien sûr mais aussi Dumas avec le Comte de Montecristo.
Ce livre est un hommage aux multiples pouvoirs de la littérature : de source de danger pour la dictature, elle redevient au fil du livre un plaisir incommensurable pour les deux amis pour redevenir une clef de l'émancipation des Hommes.
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