Après un premier tome bien consistant, j'ai mis deux ans pour me remettre dans ce diptyque. A la fin d'
Ilium, Patrocle n'est pas tué par Hector comme dans l'oeuvre d'
Homère mais est enlevé et téléporté loin de Troie, suite à une manigance d'Aphrodite. de ce fait, Achille, au lieu de vouloir tuer Hector, s'allie à ce dernier et déclare la guerre aux dieux olympiens. La guerre de Troie sort donc complètement des rails et Achéens et Troyens s'unissent pour aller combattre les divinités qui se planquent sur le mont
Olympos de Mars. Ils profitent de la porte ouverte dans l'espace par les Moravecs, qui leur apportent un sérieux appui.
Parallèlement, les humains à l'ancienne se font attaquer par les voynix, des robots qui étaient au départ à leur service et qui se retournent contre leurs maîtres en vue de les exterminer. Ils sont également confrontés au monstre Caliban et ses rejetons, issus de
la Tempête de
Shakespeare. Ces humains, habitués jusque là à une vie d'oisiveté et d'assistanat, vont devoir apprendre à survivre et à se battre pour échapper à l'extinction.
C'est tout aussi touffu et complexe que le premier volume, et j'ai mis un bon mois pour en arriver au bout (sachant que je suis un gros lecteur et que je lis plutôt vite). C'est très bien écrit avec une bonne touche d'humour, qui fait qu'on n'a pas de difficultés à rentrer dedans.
Après, c'est quand même assez inégal. D'un côté, c'est un univers d'une grande richesse imaginé par un auteur au talent immense : univers parallèles, auteurs classiques, transhumains interconnectés, robots intelligents, le tout autour d'une Terre détruite par une guerre mondiale... Ce mélange d'Antiquité et de futur lointain est aussi excellent qu'original.
Comme pour le premier volume, je trouve les passages sur les personnages de la guerre de Troie et les dieux grecs vraiment passionnants, et moins sur les autres (cependant, j'ai fini par m'attacher à certains humains, que je trouvais horripilants dans
Ilium, car ils évoluent d'une manière assez intéressante). Il faut aussi s'accrocher pour comprendre certains passages.
Dan Simmons est très érudit mais ma culture générale a ses limites :D Ainsi, je ne connais quasiment rien de
Shakespeare (je devrais peut-être m'y pencher un jour car ça m'en donne finalement assez envie) et les personnages de Caliban, Sycorax, Ariel et Prospero ne me parlent pas du tout. Quant aux tentatives d'explications scientifiques, ça parle de physique quantique donc ça me dépasse totalement :D
Mais surtout, il y a des longueurs, des passages inutiles ou décousus qui font qu'on a parfois envie de sauter des pages. Et puis la multiplicité des arcs narratifs fait qu'on perd parfois un peu le fil.
Et la fin fait vraiment trop hollywoodienne à mon goût !
Au final, j'ai aimé
Olympos mais pas autant qu'
Ilium. C'est un bon roman de science-fiction, bien écrit, bien documenté et qui a dû demander un immense travail à son auteur. Mais c'est trop dense, inégal et manquant d'un poil de cohésion pour que ce soit un chef d'oeuvre.